Karine Couëdel fondatrice de In Kitchen With et Thomas Nivière, réalisateur. Gabriel 13 ans et Louison 9 ans.
On vous la promet depuis longtemps, la voici : l’interview-cuisine de la fondatrice d’In Kitchen With. Au rez-de-chaussée, nichée entre deux cours d’immeubles cette cuisine se donne des airs de campagne à Paris. Joliment photographiée par Dorothée Piröelle, on vous invite à une discussion dans cette cuisine-pièce à vivre, poumon de ce petit appartement parisien.
Peux-tu définir ta cuisine en 3 mots…
La pièce : verte – ouverte sur le salon et la terrasse – fonctionnelle
Dans l’assiette : familiale – équilibrée mais on ne mange pas que des graines – du monde
Comment as-tu pensé l’aménagement et la déco de votre cuisine ?
Quand nous avons visité cet appartement il venait d’être réaménagé par les précédents propriétaires et à quelques détails près tout était en accord avec nos goûts et notre mode de vie. Nous n’avons donc pas refait la cuisine, sauf sa déco. J’avais envie d’une ambiance cuisine de campagne qui ouvre sur le jardin ( enfin ici une mini-terrasse parisienne ). On a donc juste peint un mur en vert. Enfin « juste »… le choix de la couleur nous a pris au moins 6 mois pour être certains de la teinte. Nous habitons un rez-de-chaussée qui donne sur trois cours, la lumière diffère selon le moment de la journée. Il fallait un vert racé mais qui n’assombrisse pas la pièce et qui évolue bien du matin au soir. Après bien des hésitations notre choix s’est porté sur le « Breakfast room green » de Farrow and Ball. Une peinture haut de gamme mais pour un pan de mur ça reste abordable. On a ajouté une crédence autocollante en vinyl Beija Flor, un égouttoir en métal indien déniché chez Mint and Lilies, une étagère marocaine de chez Rouge Horizon repérée chez Aude Crespin, des plantes et c’est tout. Enfin pour l’instant : j’ai très envie d’enlever ce vilain placard d’angle et d’installer des étagères ouvertes.
Quel est l’ustensile ou l’appareil électro-ménager dont vous ne pouvez vous passer ?
Une bouilloire électrique « intelligente » c’est-à-dire à température réglable. Mon luxe car je ne bois que du thé ( bon ok du vin aussi à l’apéro ) et je respecte scrupuleusement les températures préconisées en fonction de la variété. Je m’en sers tellement qu’elle vient de rendre l’âme.
Sinon pour cuisiner, une cocotte en fonte. La nôtre est une Staub achetée sur Vente Privée. On s’en sert pour tout : cuire un rôti, un plat mijoté, des soupes. L’hiver on l’utilise tous les jours, elle trône toujours sur les plaques de cuisson.
Que manque-t-il dans votre cuisine ?
Un chef à domicile pour les semaine chargées où on en a marre de cuisiner même si on aime ça. Mais je dois avouer que Thomas prend souvent le relais, donc je me mets régulièrement les pieds sous la table en mode « Madame est servie » ; j’ai toujours rêvé d’avoir Tony Micelli à la maison…
Un extracteur de jus.
Qui cuisine et quand ?
Nous deux à égalité. Tous les soirs dès qu’on rentre, pour essayer de dîner pas trop tard avec les enfants. On ne mange jamais après eux, le dîner à quatre c’est notre moment à nous pour se poser et parler de notre journée. Et tant pis si souvent ça déborde un peu sur l’heure du coucher. Les semaines « bien organisées » on passe à table à 19h30 mais en vrai elles sont rares.
Qu’est-ce qu’on mange ce soir ?
Des pâtes au thon et poivrons, ou un tajine de poulet – citron confit et olives. On est très « plat unique » car ça va vite, ça mijote, ça sent bon et en général il en reste un peu pour le lendemain midi.
Les pâtes au thon de Karine Couëdel
Ingrédients
- 500 g de spaghettis
- 2 bocaux de filets de thon à l’huile d’olive
- 4 poivrons rouges
- 1 gousse d’ail
- 1 piment vert
- Poivre
Instructions
- Faire griller les poivrons au four. Laisser refroidir puis enlever la peau, les pépins et les couper en lamelles.
- Disposer les poivrons au fond d’un plat. Recouvrir des filets de thon grossièrement émiettés de l’ail pressé.
- Faire cuire les pâtes et les égoutter.
- Verser les pâtes dans le plat, mélanger et poivrer.
- Servir avec un peu de piment frais.
Notes
Un plat rapide à faire qui plait à tous, petits et grands.
Plutôt menus de la semaine ou free style ?
Menus de la semaine !
Une discipline mise en place il y a déjà quelques années, merci @aurelielapoule je crois bien que c’est toi qui m’a donné cette idée d’organisation. Cela permet de faire les courses en sachant ce qu’il faut acheter, de ne plus jeter d’aliments qui pourrissent dans le frigo, de ne pas se retrouver à 19h avec un frigo vide ou un truc qui manque pour cuisiner et de ne pas avoir le vertige dans la journée quand se pointe dans mon esprit la petite question : on mange quoi ce soir ?
En général je fais ma liste d’idées de repas le samedi matin au petit-déj. C’est un peu fastidieux sur le moment mais c’est un vrai gain de temps pour la semaine à venir et ça allège la charge mentale du quotidien. Quand je zappe cette étape, la semaine qui suit n’est pas zen.
Les idées repas de Karine Couëdel
EN HIVER
Dimanche : velouté de butternut ( recette d’Elisabeth Feydeau )
Lundi : bœuf bourguignon ( cuisiné la veille )
Mardi : potage patate douce et pomme au curry / plateau de charcuterie
Mercredi : œufs à la marocaine
Jeudi : pâtes carbonara ( sans crème fraîche )
Vendredi : saumon laqué ( recette d’Astrid Lecornu )
Samedi : cabillaud ou poulet au curry thaï ( recette de Marion Henon )
EN ÉTÉ
Dimanche : Tatin d’aubergines / salade verte
Lundi : spaghettis – tomates cerises -ail -jambon / jambon de Parme
Mardi : salade de carottes cuites au cumin / merguez grillées
Mercredi : légumes farcis à la farce japonaise
Jeudi : caponata / jambon de Parme
Vendredi : apéro tout fait maison : blinis – tzatziki – rillettes de thon – salade – melon – feta
Samedi : raviolis japonaises maison – bœuf thaï minute
Notes
Où et quand fais-tu tes courses ?
Fruits, légumes, laitages, légumineuses et muesli bio chez Bouillon de culture. Un primeur-épicerie qui vient d’ouvrir juste à côté de chez nous. Créé par Françoise, cheffe d’entreprise-maraîchère qui s’est reconvertie et c’est une réussite !
Boucher du quartier.
Pour le reste c’est Lidl ou Monoprix.
Vegan ? Locavore ? bio ? sans gluten ?…
Rien de tout ça mais je lève le pied au maximum sur le sucre pour plus d’énergie et éviter les fringales. On mange des légumes et des fruits de saison. Je ne veux juger personne mais des fraises et des framboises au mois de janvier, sérieux les gars ?!
Que trouve-t-on toujours dans votre cuisine ?
De quoi faire un gâteau au yaourt ou un marbré pour le goûter des enfants, des pancakes pour le brunch du dimanche : yaourt – farine – sucre de cannes – levure – huile végétale – des œufs bio.
Toujours de quoi faire un plat de pâtes avec une sauce maison : pâtes – oignons – ail – boîtes de pulpe de tomates en conserve – coulis de tomates – des plantes aromatiques.
Toujours de quoi faire un tajine : ras el hanout – cumin – curcuma – zaatar – des cubes de bouillon de légumes et de volailles bio – des citrons confits – olives vertes.
Au congélo : des légumes verts ( petits pois, haricots, brocolis ) Picard, des restes de farce, de viande ou de plat mijoté et c’est tout.
Dans le frigo : une bouteille de Lillet blanc mon apéritif bordelais favori que je me fais un plaisir de faire découvrir à mes amis. Et bien sûr des laitages pour les enfants, des légumes frais, plusieurs plaquettes de beurre je déteste en manquer quand il s’agit de faire un gâteau.
Qui t’a donné le goût de la cuisine ?
Il m’est venu tard. Enfant j’étais frileuse avec la nourriture, le genre à n’aimer que les coquillettes et le riz. Le goût et le plaisir de tenter de nouvelles saveurs sont venus avec l’âge et les voyages.
Où trouves-tu de nouvelles recettes ?
Dans les restaurants, dans des livres de recettes. Lorsque je l’ai interviewée Perla Servan-Schreiber a eu la délicatesse de m’offrir un exemplaire d’un de ses livres : « Le bonheur de cuisiner ». Si je ne devais en garder qu’un ce serait celui-ci. Souvent je dresse ma liste des repas de la semaine rien qu’en piochant dedans. Idem avec le livre « C’est prêt dans un quart d’heure » de Macha Méril. On y trouve des recettes faciles et rapides à faire, qui plaisent aux enfants et suivent le calendrier des saisons. Le point commun entre le livre de Macha et celui de Perla étant le bon sens.
Le livre Breakfast – Lunch – Tea de Rose Carrarini fondatrice de Rose Bakery est aussi une valeur sûre notamment pour les risottos, les tartes salées qui ont du goût.
Je suis bordelaise donc quand j’ai le blues du sud-ouest je me replonge dans La cuisine de la Tupiña de mon ami Jean-Pierre Xiradakis, fondateur du restaurant La Tupiña à Bordeaux.
On vient de m’offrir Jerusalem d’Ottolenghi, j’ai déjà testé sa recette de butternut sauce tahini, validée par toute la famille.
Enfin j’aime aussi beaucoup les recettes du Yoga Cook Book.
Quel menu pour oublier le blues du dimanche soir ?
En hiver une soupe maison – surtout le velouté de butternut d’Elisabeth de Feydeau – servie avec de généreuses tranches de pain de campagne toastées et parfumées à l’huile d’olive et à l’ail ou moins léger une soirée crêpes salées / crêpes sucrées. Au printemps un dîner apéro planches de charcuterie-fromages-crudités. Vous vous doutez bien que les enfants ont une préférence pour la version printemps mais la soupe du dimanche soir l’hiver c’est quand même bien pratique et rapide à faire.
Tu apprends la cuisine à tes enfants ?
Louison notre fille adore préparer la pâte des gâteaux.
Gabriel lui a toujours aimé découvrir plein de goûts différents. Il s’est fait offrir le livre des Recettes légendaires de Dragon Ball pour son dernier anniversaire. Depuis, les rayons de Frères Tang n’ont presque plus de secrets pour nous et il se met en cuisine. Il est très fier – et nous aussi – d’avoir réussi ses premiers raviolis avec farce maison.
Quel est le plat de ton enfance ?
Le pot-au-feu de ma grand-mère même si enfant je n’aimais que le bouillon avec de la baguette trempée dedans. Aujourd’hui j’aime tout dans le pot-au-feu ! Il faut croire que le goût a fait son chemin…
Plutôt petit déj, brunch, déjeuner, apéro ou dîner ?
Brunch ! Même si les enfants disent que c’est un truc de « vieux ». Mais j’adore aussi le goûter, c’est le moment de boire un thé différent de celui du matin. Et l’apéro : pour tout ce qu’on boit et ce qu’on picore.
Es-tu accro à la vaisselle ou au linge de table ?
Accro non mais j’aime la vaisselle ancienne, qui a une histoire. On mange au quotidien dans des assiettes qui appartenaient à ma grand-mère et à celle de Thomas, j’ai gardé un sucrier et un pot à lait qui appartenaient à mon arrière-grand-mère et que j’ai toujours connus ; ce sont des objets qui me sont chers. Sinon j’ai une passion pour les mugs mais j’arrête d’en acheter par manque de place.
Quelles sont tes adresses gourmandes ?
À Paris :
Pour un déjeuner au calme seule ou avec les enfants : le Used Book Café de Merci, 111 bd Beaumarchais Paris 3ème.
Pour un déjeuner de fille : Le Petit Keller, 23 rue Keller Paris 11ème. Pour le décor et la cuisine franco-japonaise.
Dans notre nouveau quartier, le 15ème, qui on ne va pas se mentir n’est pas l’arrondissement parisien le plus sexy : Café Eugène, 49 boulevard Victor Paris 15ème. La déco est canon, l’accueil avec les enfant toujours chaleureux et la carte est top.
Le Café noisette, 74 rue Olivier de Serres Paris 15ème. Pour une soirée bon vin et tapas hauts de gamme.
Quand j’ai envie de me faire un petit cadeau ou pour offrir, je file chez Epices Roellinger, 51 bis rue Sainte-Anne Paris 2ème. Je peux rester des heures à sentir leurs poivres et leurs épices.
À Bordeaux :
Ragazzi da peppone, 9 quai Richelieu 33000 Bordeaux. Pour la qualité des produits.
Madé hand poke bar 25 rue Gaspard Philippe 33800 Bordeaux. Pour un bowl avec une copine dans une jolie déco et pour l’ambiance de mon quartier préféré à Bordeaux : saint Michel.
Donostia, 21 place Meynard, 33800 Bordeaux. Un très bon italien avec une équipe jeune et accueillante. Kids friendly.
Le Mahraba, 27 rue des Faures 33800 Bordeaux. Pour le couscous délicieux et généreux servi dans de la jolie vaisselle, la terrasse ombragée l’été sous la flèche saint Michel, et l’accueil du patron.
Le café Brun, 45 rue saint Rémi 33000 Bordeaux. Pour un apéro d’hiver dans un lieu cosy.
Le saint-Christophe 3 rue Saint-James 33000 Bordeaux. Pour les falafels maison de Naji le patron. Pour les vieux habitués du quartier, pour l’ambiance qui est tout sauf aseptisée, une perle rare dans ce quartier.
Cousin &Compagnie, place du Parlement Bordeaux. Pour leur sélection pointue de vins à tous les prix.
Photos : Dorothée Piroëlle et Karine Couëdel
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