Dorothée Piroëlle – Photographe – Mariée à Arnaud – Maman de Paul 17 ans, Clémence 16 ans, Victor 12 ans
Dorothée Piroëlle est photographe free lance. Le résultat d’un virage professionnel réussi pour cette mère de famille qui a une formation d’auditeur en recherche clinique internationale et a travaillé dix ans chez Pfizer. C’est au Brésil où elle est partie vivre avec sa famille il y a quinze qu’elle a décidé de donner vie à ses rêves et à sa passion pour la photographie. Elle se forme dans une école d’arts et design à São Paulo tout en travaillant comme agent d’artistes pour des femmes peintres françaises expatriées. Puis Arnaud son mari est muté en Allemagne. Toute la famille suit ; pour Dorothée il s’agit maintenant de donner vie à son nouveau métier.
Elle décide alors de construire un projet de photographe autour des moments de la vie quotidienne. Son motto : Your life is a beautiful story. Des reportages du quotidien shootés chez des familles, des artistes, des entrepreneurs. Reportages mis en forme sur des albums haut de gamme ou des tirages artistiques. En Allemagne ce concept connait un grand succès. Aujourd’hui elle s’installe pour la première fois à Paris avec toute sa famille où elle poursuit ses rencontres et son travail artistique. Entre deux shootings elle est passée devant l’objectif pour In Kitchen With.
Peux-tu définir ta cuisine en 3 mots…
La pièce : organisée – fonctionnelle – à vivre
L’assiette : exotique – variée – saine
Comment as-tu pensé l’aménagement et la déco de ta cuisine ?
Nous avons laissé la cuisine telle qu’elle était, avec notamment sa verrière ancienne qui m’a beaucoup plu la première fois que j’ai visité l’appartement. Mais on l’a fait repeindre : tout était saumon ! Même le sol et la crédence…
Elle est meublée avec un mélange de mobilier contemporain – table et chaises AM.PM et La Redoute -, et chiné. La toile représente le carnaval de Rio, le meuble ancien de produits d’épicerie a été chiné au Brésil, la vieille balance d’épicier m’a été offerte par Arnaud il y a très longtemps en souvenir de ma grand-mère qui était épicière et qui en a une identique qu’elle utilise toujours. Et j’ai récupéré le vieux billot qui appartenait à une de mes tantes qui était fromagère à Paris. Les pots à épices ont été chinés dans une brocante.
C’est donc un mélange cosmopolite.
Quel est l’ustensile ou l’appareil électro-ménager dont tu ne peux te passer ?
Une cocotte en fonte Staub.
Que manque-t-il dans ta cuisine ?
Je rêve d’un plan de travail en marbre.
Qui cuisine et quand ?
Tout le monde cuisine mais au quotidien … c’est moi. Mais il n’y a aucune pression, si je n’ai pas le temps de faire un repas il y a toujours quelqu’un qui prend le relais. Je crois que j’ai su transmettre les bonnes recettes et surtout mes recettes préférées à mon mari et mes enfants. Arnaud est l’expert des viandes en sauce avec des légumes, Paul est le roi du tiramisu, Clémence fait de très beaux gâteaux notamment les financiers et le cheesecake. Elle fait aussi très bien les « brigadeiro » qui sont comme des petites truffes à base de beurre, lait concentré sucré et cacao. Il n’y a que Victor qui se laisse porter, c’est le « petit dernier »…Il aide à la préparation des apéritifs.
Qui t’a donné le goût de la cuisine ?
Ma maman qui est une excellente cuisinière ; si ce n’est la meilleure. Elle m’a appris la cuisine traditionnelle, la cuisine de « grand-mère » délicieuse. Et puis ma vie à l’étranger m’a donné le goût des découvertes culinaires.
Quel est le plat de ton enfance ?
Le rosbeef et le gratin dauphinois. Un plat très simple mais qui peut être loupé. Et le riz au lait à la vanille que maman me préparait pour le goûter. Rien que d’en parler, j’ai le souvenir de l’odeur de son riz au lait quand je passais la porte de la maison. C’est dommage mes enfants n’aiment pas ça…
Qui fait les courses et quand ?
Exclusivement moi. Je commande le « gros » et me fait livrer. Le frais plusieurs fois dans la semaine dans le quartier. Objectif : frigo toujours plein. J’aime beaucoup faire les courses même pour des produits alimentaires. Et comme on vient d’arriver à Paris, tout est une découverte pour moi. C’est une chance d’avoir un regard neuf sur cette ville et de trouver « les bonnes adresses ».
Plutôt menus de la semaine ou free style ?
C’est « total freestyle très organisé ». Notre organisation hebdomadaire est un mélange du freestyle brésilien, de l’organisation rigoureuse allemande et de la préoccupation française du savoureux. On ne fait plus de listes de menus depuis que les enfants sont grands, mais c’est organisé dans le sens où le placard et le congélo sont toujours pleins. Et puis j’ai tendance à cuisiner en « trop grande quantité » ce qui me permet d’avoir des restes qui sont soit mangés tels quels, ou sont agrémentés en réinventant une recette.
Les idées repas de Dorothée Piroelle
– Lentilles vertes – lardons – feta – coriandre ( servis chaud ou froid )
– Soupe avec les légumes de saison + fromage + croûtons + crème / plateau de fromages / salade verte
– Feuilleté au jambon maison fait avec une pâte feuilletée Picard / salade verte
– Petits pois – lardons – oignons – crème fraîche
– Fajitas : poivrons – oignons – poulet – guacamole – cheddar – crème fraîche
– Légumes de saison rôtis – gousses d’ail en chemise – épices – branches de thym frais / Jambon / Salade verte
Notes
Vegan ? Locavore ? bio ? sans gluten ?…
On mange tous de tout mais j’avoue être de plus en plus attentive aux plats végétariens, Clémence aussi. On consomme de plus en plus bio même si ce n’est pas encore un mode de vie chez nous.
Qu’est-ce qu’on mange ce soir ?
Dahl de lentilles de Dorothée Piroelle
6 pers.
Ingrédients
- 200 gr de lentilles corail
- 2 carottes
- 3 pommes de terre à chair ferme
- 2 c à s. d’huile de coco vierge
- 3 tomates
- 1 oignon
- 1 gousse d’ail
- 1 c à s de gingembre frais râpé
- 1 c à s de curry en poudre
- 1 c à c de curcuma
- 1/2 c à c de piment en poudre
- 1 l de bouillon de légumes
- sel
- poivre
- coriandre
- 2 ou 3 pommes vertes
Instructions
1/ Faire chauffer l’huile dans une cocotte en fonte. Faire revenir oignon + ail + gingembre + épices en poudre, jusqu’à ce que l’oignon soit translucide.
2/ Ajouter pommes de terre et carottes épluchées et coupées en dés. Poursuivre la cuisson 5 minutes.
3/ Rincer les lentilles et les ajouter dans la cocotte. Verser le bouillon de légumes et un peu de sel.
4/ Porter à ébullition puis baisser le feu et laisser mijoter environ 30 minutes ( jusqu’à ce que les lentilles soient cuites ) en mélangeant régulièrement.
5/ 5 minutes avant la fin de la cuisson, incorporer les tomates coupées en dés.
Notes
Servir avec des pommes vertes coupées en bâtonnets, et de la coriandre.
Que trouve-t-on toujours dans ta cuisine ?
Des fruits et des légumes de saison – du quinoa – de la feta – des épices – de la coriandre.
Au congélo : des viandes de chasse d’Arnaud, des fondants au chocolat et de la ratatouille Picard, des oignons coupés, des beignets de poisson, des restes de plats mijotés.
Quand tu n’as pas envie de te mettre en cuisine, tu fais quoi ?
Je délègue sans culpabilité. Ou on se fait livrer des sushis.
Quel est votre repas rituel ?
La pizza du dimanche soir. C’est une tradition au Brésil d’aller au restaurant manger des pizzas le dimanche soir. On a gardé cette tradition mais on fait les pizzas nous-mêmes ou on commande et on les mange à la maison.
Plutôt petit déj, brunch, déjeuner, apéro ou dîner ?
Apéro ! Que ce soit pour célébrer un événement, ou pour le plaisir. On se met sur la table basse et c’est apéro-dînatoire. J’aime ce moment parce qu’il laisse place à la créativité, qu’il y a toujours une bonne bouteille de blanc avec ou sans bulles et que tout est permis, il n’y a pas l’académisme de l’entrée-plat-dessert, ça peut être chaud ou froid, hétéroclite.
Quand tu reçois que cuisines-tu et comment tu t’organises ?
Je me suis fixée une règle quand je reçois c’est : cuisiner quelque chose de nouveau et une valeur sûre. Nouveau pouvant être une création totale ou une nouvelle recette pas encore testée. Et la valeur sûre ça peut être un dahl de lentilles, des feuilletés d’asperges à la crème au beurre, un tajine.
Et surtout je fais un maximum de préparations à l’avance pour ne pas être en cuisine quand les invités sont arrivés.
Où trouves-tu de nouvelles recettes ?
Chez les amis, sur les réseaux sociaux, dans les livres de cuisine.
Es-tu accro à la vaisselle ou au linge de table ?
Je suis accro complètement à la vaisselle mais cette passion n’est pas partagée avec Arnaud qui est plutôt minimaliste donc j’ai fait des concessions. C’est vrai que ça demande beaucoup de place. On a quelques services sympas dont un brésilien peint à la main qui représente des scènes de vie dans la rue, au marché…,un service de Gien offert par nos amis quand on est parti au Brésil, et un autre en porcelaine blanc Villeroy et Boch que j’ai acheté en Allemagne. J’adorerais des services dépareillés de brocante mais c’est inutile.
Linge de table minimaliste : nappe blanche ou en lin que j’agrémente avec des fleurs et des bougies.
Quelles sont tes adresses gourmandes ?
La fromagerie du marché des Ternes, Paris 17ème.
La boulangerie Letessier, 13 rue Lebon Paris 17ème. Pour ses brioches feuilletées qui sont entre la brioche et le kouign amann, ses quiches et ses croûtons.
La Grande Épicerie de Paris pour leur cookies qui sont les meilleurs de Paris, leur sélection d’olives pour l’apéro.
Bread and Roses 62 rue Madame Paris 6ème pour leur cheesecake.
La Pâtisserie KL, 78 avenue de Villiers Paris 17ème. Pour leurs gâteaux toujours très bons et très beaux. Leur tatin est la meilleure de Paris.
Cédric Grolet Opéra, 35 avenue de l’Opéra Paris 2ème. Pour son sandwich à la mortadelle.
Interview et photos : Karine Couëdel
[…] d’immeubles cette cuisine se donne des airs de campagne à Paris. Joliment photographiée par Dorothée Piröelle, on vous invite à une discussion dans cette cuisine-pièce à vivre, poumon de ce petit […]