Nathalie Doumic, créatrice de beau et de bon. Maman de Bonnie, Anaïs, Clément. Grand-mère de Gabriel 18 ans, Martin 16 ans, Suzanne 13 ans.

Nathalie c’est la fée dont on rêve toutes et tous de croiser un jour le chemin. Son pouvoir magique : faire de chaque petit moment du quotidien un instant de beauté. Nathalie a eu plusieurs vies professionnelles : journaliste dans la presse économique, décoratrice à Paris, propriétaire et cuisinière d’une maison d’hôte à Marsanne dans la Drôme provençale.

Aujourd’hui revenue à Paris dans un quartier qui a vu grandir ses enfants, elle se réinvente créatrice culinaire avec L’effet Papillon, un service de cuisine à domicile. Elle termine aussi l’écriture d’une livre sur Les essentiels de la maison avec une amie illustratrice et a créé une marque de bonnets homemade.

Aidée d’une architecte elle a transformé deux garages en un écrin niché au fond d’une cour parisienne et s’attelle à la rénovation d’une maison dans le Perche avec son fils Clément ( compositeur et guitariste-claviériste de Feu! Chatterton ndlr ). Elle nous a reçu un midi d’automne dans son très cosy studio parisien.

Peux-tu définir ta cuisine en 3 mots…

La pièce : chaleureuse – pratique – déco dans le sens où chaque objet doit être utile et esthétique.

L’assiette : fraîche – de saison – parfumée parce que j’utilise tout le temps des herbes, des épices

Comment as-tu pensé l’aménagement et la déco de ta cuisine ?

Ce studio de 25m2 a été créé de toute pièce à partir de deux anciens garages. La cuisine, qui est aussi l’entrée, fait environ 7m2. Je l’ai pensée comme un tableau. J’étais au départ inspirée par un modèle de la décoratrice Marianne Evenou, spécialiste des petits espaces. Je voulais que tout le studio soit blanc et la cuisine noire comme un écrin pour installer les appliques en laiton qui viennent de chez Zangra, je ne souhaitais pas de placards en hauteur mais des étagères ouvertes avec ma jolie vaisselle exposée dessus, comme les verres Beldi. J’avais aussi en tête d’installer ces miroirs sorcières chinés à Paris il y a une dizaine d’années dans une brocante qui n’existe plus aujourd’hui. L’architecte qui m’a conseillée pendant les travaux a eu l’idée du miroir fumé en crédence pour agrandir l’espace et c’est une très bonne idée. Quand je suis face à mon plan de travail je vois qui passe dans la cour 🙂

Tout est en micro béton Rouvières – sol et plan de travail – pour plus d’unité. Teinté noir pour la cuisine. C’est facile d’entretien et visuellement parfait.

Quel est l’ustensile ou l’appareil électro-ménager dont tu ne peux te passer ? 

Comme la cuisine est petite et située dans l’entrée je ne m’encombre pas d’objets électriques superflus et souvent moches. J’ai conservé le minimum indispendable : le mini-robot Magimix parce que multifonctions (râpe, coupe en tranches fines), un blender pour les smoothies, un pied mixeur pour les soupes (planqué dans le placard ), un toaster. Tout l’électroménager doit être noir et inox pour se fondre dans le décor et se faire oublier. J’ai viré ma machine Nespresso qui prenait trop de place et jurait dans la déco. Comme quoi ce n’est pas un objet indispensable. A la place j’ai disposé mes bocaux qui pour le coup sont nécessaires. Je n’ai pas de lave-vaisselle mais un grand four à la place parce que je cuisine beaucoup. Je suis une perfectionniste de la déco mais vraiment je me suis un peu calmée 🙂

Mes autres indispensables sont : une bouilloire japonaise, une cocotte en fonte, un presse-purée manuel.

Que manque-t-il dans ta cuisine ? 

Rien je crois. Ce à quoi j’ai renoncé ne me manque pas, au contraire.

Qui cuisine et quand ? 

Moi. J’ai toujours adoré faire la cuisine et recevoir. Je cuisine même pour moi seule. J’ai commencé à l’âge de dix huit ans juste après mon mariage par un porc sauté au caramel, mon premier vrai plat et je ne me suis plus arrêtée. J’ai toujours aimé cuisiner. J’ai accumulé les recettes trouvées dans des magazines de cuisine, j’ai pris des cours hebdomadaires rue du Faubourg Poissonnière dans une école avec un chef. Plus tard j’ai appris les bases de la salle et de la cuisine au restaurant de la boutique Ventilo avec Sylvie Potier ( qui ensuite à piloté l’ouverture de la cantine de Merci ), avec pour objectif d’ouvrir la table et la maison d’hôte que nous avons créées en 2007 à Marsanne.

Quelle recette souhaites-tu partager avec les lecteurs.trices d’In Kitchen With ?

Quand je suis allée à New York il y a quelques années je logeais chez une amie. Sur la vasque de sa salle de bain j’ai trouvé un bout de papier sur lequel était noté « rudiments pour faire un gâteau au chocolat avec des amandes » mais ce n’était pas une recette. J’ai noté la liste et quand je suis rentrée à Marsanne, j’ai fait des essais avec différentes proportions et je suis arrivée au bon équilibre. C’est devenu le « gâteau Manhattan », très demandé des clients.

Plutôt menus de la semaine ou free style ?

Complètement freestyle même quand les enfants étaient petits. Je suis complètement réfractaire à la liste de menus. Je réfléchis le matin en fonction de ce que j’ai dans mon frigo, de mon emploi du temps, de mon humeur. C’est instinctif et c’est mon plaisir de fonctionner comme ça. Sauf si je reçois à dîner ; dans ce cas je me peche sur le menu plusieurs jours à l’avance.

Où et quand fais-tu tes courses ?  

Au jour le jour chez les commerçants de mon quartier.

Vegan ? Locavore ? bio ? sans gluten ?…

Je ne suis pas végétarienne mais je n’aime pas la viande rouge et consomme peu de viande de manière générale.

Que trouve-t-on toujours dans ta cuisine ?

Zaatar – sumac – cumin – labneh – herbes aromatiques – cardamome – citron confit pour relever n’importe quel plat chaud ou froid – olives grecques – vin blanc et rouge – huile d’olive ( une pour la cuisson, une pour les salades ) – pain – œufs – fromage – lentilles – pois chiches.

 Qui t’a donné le goût de la cuisine ? 

Ma mère qui faisait très bien la cuisine, notamment le lapin rôti au bulbe de fenouil, les terrines de gibier, les confitures. Ma grand-mère paternelle faisait aussi de la bonne cuisine roborative.

Quel est le plat de ton enfance ? 

La langue de bœuf sauce piquante de ma grand-mère.

Qu’aimes-tu le plus cuisiner ?

Les entrées parce qu’une entrée on peut la rendre jolie très facilement. J’adore faire des assiettes qui mixent de belles couleurs et de bons produits; ce qui est plus difficile avec un plat salé, même très bon. Sauf peut-être une épaule d’agneau rôtie avec du romarin servie avec de la marmouma ( salade tunisienne à base de poivrons rouge et vert et tomates ) et de la graine de couscous.

En fait j’aime ce qui fait danser le beau et le bon.

Où trouves-tu de nouvelles recettes ?

Partout. Dans un roman que je lis, dans des magazines, sur Instagram – j’adore le compte d’Alice in Food – des livres de recettes ; je suis incapable de résister à un bouquin de cuisine. Mais il faut qu’il raconte des choses en plus des recettes. Je suis une fan des livres d’Ottolenghi. Et je note des recettes partout, dans plein de carnets, sur des bouts de papier.

Tu as appris la cuisine à tes enfants ? 

Oui les filles ont appris assez tôt. Clément s’y est mis plus tard : pendant le confinement. Il m’appelait le soir pour avoir des recettes et des idées de repas.

Que faisais-tu aux enfants quand tu n’avais pas envie de cuisiner ?

Des spaghettis et une sauce tomates maison. Mais ça n’a jamais été une corvée même après une grosse journée de travail, ça me vidait la tête.

Es-tu accro à la vaisselle, au linge de table ?

Je suis accro à tout, même aux ustensiles. Quand je voyage à l’étranger c’est un désastre, j’ai rapporté par exemple d’Istanbul un presse fruit qu’utilisent les vendeurs de jus dans la rue, des plateaux ronds des serveurs turcs. Des épices, de la vaisselle.

Quelles sont tes adresses gourmandes ? 

La Trésorerie, 11 rue du Château d’Eau Paris 10ème.

Super Willette, 41 rue de Trévise Paris 9ème. Pour les légumes et fruits du moment. L’accueil est top.

Naturale, 40 bis Rue du Faubourg Poissonnière Paris 10ème. Pour leurs pizzas et foccacias. Les légumes et fruits qui arrivent d’Italie. Pour leur sélection d’épicerie fine.

Cooperativa Latte Cisternino, 46 rue du Faubourg Poissonnière Paris 10ème, 37 rue Godot de Mauroy Paris 9ème, 17 rue Geoffroy-Saint-Hilaire Paris 5ème, 108 rue Saint Maur Paris 11ème. Pour la mozzarella, la burrata, les pâtes fraîches, les conserves de Borlotti.

Ifantis, 59 rue de Paradis Paris 10ème. Pour la feta et le yaourt grec.

Heratchian Frères, 6 rue Lamartine Paris 9ème. Pour les citrons confits, le riz basmati. Une adresse incontournable.

Hood, 29 rue de Trévise Paris 9ème. Une librairie de quartier avec une sélection pointue de livres culinaires.

La Librairie Gourmande, 92-96 rue Montmartre Paris 2ème.

La Grapette, 5 rue Papillon Paris 9ème. La cave située à côté de chez moi

Union boulangerie, 2 rue Bleue Paris 9ème.

Interview et photos : Karine Couëdel