Carine, Cabin crew chez Air France. Compagne de Didier. Maman d’Antoine 4 ans.

À la rédaction d’In Kitchen With nous avons connu Carine grâce à son compte Instagram @carinelpce qui regorge de photos de voyages nous donnant envie d’acheter un billet open pour un tour du monde. Pour cause : si Carine vit à Aix-en-Provence, elle est hôtesse de l’air depuis plus de vingt ans. Sa carrière lui permet de voler sur les longs courriers. New-York, Tokyo, Rio, Bangkok, Dakar, Montréal… Elle partage les meilleurs moments de ses escales avec sa communauté.

Il ne nous a pas échappé que les bonnes adresses food sont très présentes sur son feed. On s’est donc demandé comment elle gère le quotidien en cuisine chez elle entre ses voyages, ceux de son conjoint Didier qui est lui aussi steward et leur petit Antoine. Réponse un jour d’été, au bord de sa piscine, à l’ombre des canisses avec une bonne citronnade maison pour se rafraîchir et le chant des oiseaux en bande son. Vous l’avez la carte postale ? Attention décollage immédiat.

Peux-tu définir ta cuisine en 3 mots…

La pièce : lumineuse – fonctionnelle – pratique

Dans l’assiette : de saison – simple – internationale

Comment as-tu pensé l’aménagement et la déco de ta cuisine ?

Avec Didier on a tout refait dans cette maison. Enfin Didier surtout qui s’est sérieusement mis au bricolage. La maison n’a pas d’entrée séparée, on arrive directement dans la cuisine. Il fallait donc qu’elle soit pratique avec des rangements simples. Elle dispose d’une « arrière-cuisine » dans laquelle j’ai casé mon réfrigérateur SMEG – une coquetterie achetée d’occasion – et une armoire parisienne chinée et retapée pour en faire un garde-manger.

Que manque-t-il dans ta cuisine ? 

Si c’était à refaire ou si on avait eu le budget, un plan de travail plus grand en marbre ou en terrazzo.

Tu as aussi une cuisine d’été au bord de votre piscine, pourquoi ?

Parce que j’ai toujours connu en Provence les piles, qui sont des lavabos en pierre d’extérieur et je trouve ça très pratique. Il y en avait un ici quand on a acheté la maison. On a eu l’idée de faire une cuisine d’été autour avec une plancha et des placards pour y stocker la vaisselle d’été. C’est tellement pratique pour recevoir. Didier a tout fait. La structure est en béton cellulaire, recouvert avec un enduit de façades, les portes des placards sont fabriquées à partir de planches récupérées sur des palettes en bois parce qu’il fallait un matériau qui résiste à l’extérieur et le plan de travail est en zellige.

Qui cuisine et quand ? 

Moi essentiellement. Mais quand je suis absente Didier s’en charge. Il fait des plats faciles type pâtes-jambon quand moi je suis plus légumes. C’est Antoine qui est content de cet équilibre des goûts 🙂

Quel est l’ustensile ou l’appareil électro-ménager dont tu ne peux te passer ?

Le robot pâtissier Kitchen Aid que j’utilise tout le temps pour la pâtisserie et faire mon pain, mes brioches.

Une maryse, activité pâtisserie intense oblige.

Une yaourtière achetée pendant le confinement. Antoine adore faire des yaourts avec moi et ne veut plus manger ceux du commerce. Mission réussie 🙂 

 Qui t’a donné le goût de la cuisine ? 

Ma maman. On a vécu en Afrique où mon père était en poste. J’ai grandi au Niger sur une base où on était assez peu approvisionné. Tous les produits frais il fallait aller les chercher, les produits surgelés et les plats préparés n’existaient pas. Ma mère faisait tout jusqu’au pot de « Nutella » maison en concassant des noisettes au pilon. Elle faisait des meringues tous les week-end. C’est une excellente cuisinière qui partageait sa table et ses plats avec les nigériennes de notre quartier. Je n’ai pas eu une enfance d’expatriée coupée du monde, et même si je n’avais que 8 ans quand nous sommes rentrés en France, tout ça a su me donner l’envie et le goût de faire les choses moi-même et ceux de goûter la cuisine locale quel que soit le pays que je visite. Un riz pour moi c’est forcément un riz pilaf, quand je vais à Dakar je ne vais pas commander un sandwich club mais plutôt un tiep bou dien ou un poulet yassa parce que tout de suite ça réveille en moi les saveurs de l’enfance.

« Je voyage aussi pour manger »

Je voyage aussi pour manger. Avant le Covid je demandais au moins un vol pour Bangkok par mois pour aller manger un pad thaï ; je faisais régulièrement les vols pour Tokyo où compte tenu de la durée de vol et du décalage horaire on reste de 48h à 4-5 jours en escale. Je me fais violence pour me caler sur leur rythme et je change tout le temps de quartier pour tester de nouvelles adresses. Mes plats préférés : des gyozas, des ramen, la cuisine de rue à Tokyo c’est l’occasion de vivre une immersion totale.

Je vais aussi souvent à New York parce que la cuisine de rue est excellente. Et quand je ne mange pas je regarde des émissions qui combinent cuisine et voyage. J’adorais les épisodes de Fred Chesneau, le globe-cooker pour Les Nouveaux Explorateurs. C’était génial. En ce moment je regarde Street Food sur Netflix, chaque épisode est consacré à un personnage qui a un food truck ; c’est réalisé à la façon du cinéma, on est avec le personnage, on apprend pourquoi il ou elle a été amené à faire de la cuisine de rue ; j’ai testé certains d’entre eux notamment en Asie et je n’ai jamais été déçue.

Qu’est-ce qu’on mange ce soir ?

Plutôt menus de la semaine ou free style ?

Je faisais des listes de repas quand Antoine était très petit, pour ses purées, les soupes et les compotes. Parce que je faisais tout bio et maison. C’est mon côté mère parfaite. Mais depuis que j’ai repris le travail à plein temps, c’est free style. Comme je pioche dans des recettes qu’on connait bien, ça roule tout seul même avec nos emplois du temps respectifs.

Où et quand fais-tu tes courses ?  

Les courses en supermarché c’est Didier qui s’y colle avec la liste que je lui donne. Je me charge du frais au jour le jour, ça m’évite les pertes.

Que trouve-t-on toujours dans ta cuisine ?

Dans mon placard : de quoi faire de la pâtisserie – de l’huile d’olive – des épices – du lait de coco – des épices pour un tajine – du lait – du ferment lactique – du riz basmati – des fruits exotiques que je ramène d’escales.

Dans le congélo : des glaces l’été – des haricots verts. Il est peu rempli en réalité.

Où trouves-tu de nouvelles recettes ?

Dans des livres de recettes à condition que chaque recette ne demande pas 150 ingrédients sinon c’est rédhibitoire. Sur des blogs comme celui de Plus Une Miette. Et beaucoup en voyage particulièrement en Inde et au Vietnam du Nord où j’ai pris des cours de cuisine lors de mes voyages privés ; je maitrise bien le Phò et les rouleaux de printemps.

Quel menu pour oublier le blues du dimanche soir ? 

Grâce à mon métier je ne connais pas le blues du dimanche soir en revanche je vis très mal les journées de pluie à la maison. Dans ce cas je fais du riz au lait à la vanille ou des crêpes, mes deux recettes comfort food.

Que fais-tu quand tu n’as vraiment pas envie de cuisiner ?

Des œufs à la coque avec des mouillettes. Ou des œufs brouillés. Sinon un plat de coquillettes-jambon ça fonctionne bien aussi. Antoine adore.

Plutôt salé ou sucré ?

Les deux mais je prends beaucoup de plaisir à réaliser des pâtisseries. La dernière en date : le Key Lime Pie que j’ai mangé pour la première fois au Ace Hôtel de Palm Springs. C’est une tarte faite avec le key lime qui est un petit citron vert très riche en goût, un peu comme le citron caviar asiatique. Je ne connaissais pas, c’est une recette de Floride où est cultivé le key lime. C’est devenu notre tarte de l’été.

Plutôt petit déj, brunch, déjeuner, apéro ou dîner ?

Petit-dej à tout prix, je n’en saute aucun quel que soit le fuseau horaire. Contrairement à Didier qui lui ne peut pas râter un dîner.

Quelles sont tes habitudes alimentaires en vol ?

J’essaie de manger le moins possible sur les vols de nuit et lorsque j’ai une fringale, je grignote des fruits secs ou une banane lors du petit-déjeuner. Je bois beaucoup de thé aromatisé et de tisane. En vol de jour je mange de préférence un poisson avec du riz et des légumes, jamais de crudités et j’évite le gluten. Mon remède anti-fatigue c’est le chocolat !

Es-tu accro à la vaisselle ou au linge de table ? 

J’achète pas mal de vaisselle en Asie, des plats en grès au Japon que l’on trouve dans les « BHV » locaux donc pas chers. De la céramique française chez Myriam Aït Amar, tout est tellement beau et délicat dans son travail.

Et puis sinon Zara Home, Monoprix y’a toujours de jolies choses à prix abordables.

Quelles cuisines t’ont séduites sur In Kitchen With ?

J’ai adoré celle de Marie de Aime Comme Marie que je connais grâce à ses patrons de couture. J’ai beaucoup aimé celle d’Aude Crespin qui a toujours très bon goût en matière de décoration. Aussi celle de Marielle à Ars-en-Ré, on partage les mêmes adresses rétaises puisque je vais en vacances sur cette île depuis des années.

Quelles sont tes bonnes adresses ?

À New-York

Maman NYC

Il y a plusieurs adresses dans Manhattan.

J’y vais essentiellement pour les petits-dej. En escale je ne fais jamais de room service et je ne prends jamais mon petit déjeuner à l’hôtel même si il est pris en charge par mon employeur ; je préfère m’offrir ce moment au calme seule dans un endroit qui symbolise la vie de la ville. Je prends mon bouquin du moment, et je savoure ce repas qui sera mon repas de la journée. En France il est 13-14h, là bas 8h du matin ( je ne me couche pas en arrivant en escale pour me caler directement sur le rythme de la ville et ne pas passer mon temps dans la chambre de l’hôtel ) donc je mange pour la journée. Et puis avec l’inflation aux Etats-Unis je ne cumule pas les dépenses non plus.

Café Gitane, 242 Mott Street, New York

J’ai découvert ce café il y a une quinzaine d’années en lisant une interview de Keren Ann une chanteuse que j’adore. Elle a habité New York et le Café Gitane était une de ses cantines. Le patron est marocain et il fait le meilleur couscous végétarien que j’ai jamais mangé, un très bon avocado toast aussi servi sur un pain multi-graines délicieux, les brochettes au saté sont divines aussi. J’adore cet endroit pour sa simplicité, il ne paye pas de mine en comparaison de certaine adresses instagrammables mais l’ambiance est y est très agréable, il est toujours plein et il est parfaitement situé dans le quartier de Nolita donc collé à Soho. C’est une adresse qui dame le pion à Maman NYC car moins cher et moins frenchy.

À Paris

Maison Bastille, 34bis rue Amelot, Paris 11ème

C’est une adresse de filles où je retrouve mes amies parisiennes.

Hoy Paris, 68 rue des Martyrs, Paris 9ème

Un concept d’hôtel-restaurant très sympa avec cours de yoga.

Merci, 111 boulevard Beaumarchais, Paris 11ème

Je m’installe dans la librairie pour prendre un petit-déj œufs à la coque-mouillettes.

Sur l’Île de Ré

La tour du Sénéchal, Ars-en-Ré

Pour le café du matin.

Marchés d’Ars-en-Ré et de La Couarde

À Aix-en-Provence

Nguyen Thanh traiteur, 16 rue Gaston de Saporta

Un très bon traiteur vietnamien.

Maison Nosh, les allées provençales

Pour le brunch.

Le Café du temps, 31 rue Couronne

Pietro & co, 2 rue Boulegon

La corbeille d’Orient, 23 rue Cordeliers, Aix-en-Provence

Pour les épices

Le marché d’Aix, place Richelme

La Brûlerie, place Richelme

Maison Weibel, 2 rue Chabrier

Pour les brioches maison.

Fromagerie Savelli, 9 rue des Marseillais

Interview et photos : Karine Couëdel