Marielle, Directrice artistique art de vivre. Maman d’Augustin 33 ans, Théophile 30 ans, Anatole 27 ans. Grand-mère de Nina 5 ans.
Quoi de plus réjouissant que de s’inviter dans la cuisine de celle qui fut plusieurs années durant la directrice artistique et art de la table de la Faïencerie de Gien ? Architecte d’intérieur de formation, Marielle Hénon-Dhuicque a auparavant œuvré aux côté de Pierre Romanet, directeur de Sentou. Depuis le premier confinement cette amoureuse du beau vit une partie de l’année sur l’île de Ré avec Pascal, son compagnon. C’est dans ce cocon à l’abri du tumulte estival qu’elle nous a reçu un après-midi d’été.
Peux-tu définir ta cuisine en 3 mots…
Dans l’assiette : bio – de saison – multiculturelle car j’ai des origines antillaises par ma mère qui nous a élevés dans cette tradition culinaire.
La pièce : cœur de la maison – ouverte – lumineuse
Comment as-tu pensé l’aménagement et la déco de ta cuisine ?
Comme toutes les maisons rétaises, celle-ci est fermée sur l’extérieur et manque un peu de lumière le soir. De plus, son plan est tout en longueur avec une partie exposée nord, l’autre sud. Quand on l’a achetée, toutes les pièces étaient cloisonnées. J’ai donc souhaité que tout soit ouvert et traversant pour faire une seule pièce à vivre aménagée avec des « coins » : salon, cuisine, salle à manger. Pour organiser l’espace de la cuisine, j’avais envie d’un ilôt central, pratique pour être plusieurs à cuisiner, pour poser les courses, mais je ne l’ai pas installé tout de suite parce que je suis persuadée qu’en déco il faut vivre l’espace avant de tout aménager. Finalement j’ai trouvé celui-ci. La cuisine donne sur l’escalier qui mène aux chambres ; pour ne pas que les odeurs montent on a fait installer une cloison-verrière.
Comme on vit autour de la cuisine, les placards fermés s’imposaient pour cacher le bazar. Mais j’aime aussi avoir des étagères ouvertes pour exposer la vaisselle. Tout le mobilier en chêne est signé IKEA, j’ai fait adapté certains éléments par un menuisier pour du sur mesure. Le plan de travail est un plan de travail de spécialiste, je souhaitais un noir mat et les plans de travail Ikea ne me séduisaient pas. Et puis j’ai fait cette petite marche pour exposer toute la collection de poteries d’Anduze qui viennent de la maison de mes parents dans le Gard . C’est pratique pour ranger les épices, les oignons, les échalotes et tout avoir à portée de main.
Quel est l’ustensile ou l’appareil électro-ménager dont tu ne peux te passer ?
La cocotte en fonte, été comme hiver.
Que manque-t-il dans ta cuisine ?
Un plan de travail plus grand et un second évier pour en avoir un d’accessible quand on fait dégorger des fruits de mer ou que Pascal ouvre des huîtres.
Qui cuisine et quand ?
Moi, uniquement. Tout le temps.
Tu préfères cuisiner le salé ou le sucré ?
Le salé ! En sucré je tourne avec trois recettes : gâteau au chocolat, tarte aux myrtilles et un cheesecake.
Je préfère l’inspiration et l’improvisation que permet la cuisine salée.
Qu’est-ce qu’on mange ce soir ?
La salade rouge de Marielle Hénon-Dhuicque
Ingrédients
- Mélange de variétés de tomates
- Fraises
- Groseilles
- Basilic frais
- Oignons rouges
- Vinaigrette faite avec plusieurs vinaigres ( framboise, cidre, balsamique ) et huile d’olive
Instructions
1 / Emincer les oignons
2 / Laver et couper les tomates
3 / Couper des feuilles de basilic
4/ Faire la vinaigrette
Notes
A servir très frais.
Plutôt menus de la semaine ou free style ?
Quand mes fils étaient petits, j’avais un rythme de travail soutenu et j’étais seule avec eux donc il fallait une organisation au cordeau. Je faisais beaucoup de listes d’idées de repas pour varier un peu et ne pas me laisser déborder. Le samedi matin c’était marché pour le frais. Je prévoyais à l’avance en cuisinant beaucoup le dimanche pour la semaine. Les garçons étaient avec moi un week-end sur deux, il y avait donc un week-end cuisine à fond, plats mijotés – gâteaux et un week-end plus light en cuisine.
Les idées repas de Marielle Hénon-Dhuicque
- Spaghettis burrata et pesto maison
- Gratin de légumes
- Légumes farcis
- Rôti de porc aux épices, sauce soja, gingembre cuit à la cocotte.
- Tajine
- Gigot de 7 heures – pommes de terre grenaille de l’île de Ré
- Ceviche de poisson et carpaccio de légumes frais
- Langoustines sautées au piment d’Espelette
- Mouclade de moules ou de vanets avec ail et persil, déglacés à l’ail – pommes de terre grenaille
Notes
Vegan ? Locavore ? bio ? sans gluten ?…
Je consommais bio il y a plus de quinze ans quand on en parlait presque pas. C’était d’ailleurs un sujet de moquerie dans ma famille du genre « tu as les moyens de payer 6 euros les 6 oeufs ». Mais j’ai toujours été convaincue qu’il était important que les aliments de base : oeufs, poulet, etc soient bio. Mes parents avaient une maison perdue dans le Gard avec un grand potager, j’ai été sensibilisée très tôt aux goûts, aux saveurs, aux légumes de saisons.
Que trouve-t-on toujours dans ta cuisine ?
De la fleur de sel de l’île de Ré, depuis qu’on vit ici on n’achète rien d’autre, du piment d’Espelette car Pascal mon compagnon est basque ( le comédien et metteur en scène Pascal Elso ndlr ), du gingembre frais, j’en mets à toutes les sauces, du riz et des pâtes complets, du quinoa, des sardines en boîte que je ramène de tous les pays que je visite ( un héritage de mon père qui avait des millésimes de boîtes de sardines dans sa cave ), de la ventrèche de thon pour faire un plat de pâtes à la dernière minute. De l’ail, des herbes surtout du basilic. Des épices, zaatar en tête.
Au congélo : il est plutôt vide, mais on y trouve toujours à Ars des glaces de La Martinière. A Paris, les légumes Picard bio bruts pour avoir une base en dépannage. Je congèle des plats que je cuisine et que je ressors quand les enfants viennent nous rendre visite ; ça me permet d’avoir le temps de profiter d’eux.
Qui t’a donné le goût de la cuisine ?
Familialement on adore la cuisine, et on adore manger. Ma grand-mère et ma maman m’ont transmis les recettes familiales oralement. Papa m’a donné le goût des bons produits, celui d’aller au marché, d’aller cueillir les cèpes en automne, de manger des fruits de mer quand on est au bord de la mer.
Où trouves-tu de nouvelles recettes ?
Chez mes amis quand je suis invitée à dîner. Sur Instagram aussi depuis quelques temps, notamment chez Miss Maggie’s Kitchen. Dans Simple le livre d’Ottolenghi, c’est une cuisine que j’adore, je mets du zaatar partout.
As-tu appris la cuisine à tes enfants ?
J’ai été seule avec eux pendant quinze ans. On formait une équipe. Je rentrais tard du travail et ils m’aidaient à leur manière ; la cuisine était souvent en bazar mais ils prenaient des initiatives pour me faciliter les choses. Quand ils sont entrés dans l’adolescence on a instauré une règle : le marché et la cuisine c’était moi, le rangement et la vaisselle pour eux. On a gardé cette organisation quand ils viennent ici en vacances.
Es-tu accro à la vaisselle ou au linge de table ?
Depuis que j’ai travaillé chez Gien je suis complètement accro à la vaisselle…
Quelles sont tes adresses gourmandes ?
Marché d’Ars.
Les Jardins de Mouillebarbe, rue de Mouillebarbe Ars en Ré. Pour les fruits et légumes locaux, bio et de saison.
La Tour du Sénéchal place Carnot Ars en Ré. Pour le jus de gingembre, et un café en terrasse hors saison.
Biocoop d’Ars en Ré.
Huîtres de Coco, Bois Plage. Elles sont délicieuses.
La Barbue, 3 rue de Mouillebarbe Ars en Ré. Pour un goûter. Leur carrot cake est très bon et la déco délicate.
La cabane du Fier,au Martray. Pour le lieu caché dans les marais et la cuisine délicieuse faite uniquement avec des produits locaux.
Thibault, le fleuriste du marché d’Ars pour ses bouquets réalisés uniquement avec des fleurs des marais. Bouquets qu’on trouve aussi à la Tour du Sénéchal. Hors saison il a des fleurs de moutarde, des fleurs champêtres.
Mata Hari Boui Boui. Pour leurs plats veggie et bio qui nous font voyager.
Chez Juste, d’abord découvert à Paris dans le 9ème et ici au phare de St Clément. Les produits sont bons et les prix justes. J’adore l’histoire de ces deux rochelais qui ont commencé par Paris et se sont installés sur l’île.
Interview et photos : Karine Couëdel
[…] d’Aude Crespin qui a toujours très bon goût en matière de décoration. Aussi celle de Marielle à Ars-en-Ré, on partage les mêmes adresses rétaises puisque je vais en vacances sur cette île […]