Salomé Brial, co-fondatrice de Gynécée . En couple avec Jean, restaurateur.
Salomé Brial a commencé sa carrière comme infirmière militaire. En cinq ans d’exercice, sa vocation a été rattrapée par la dégradation du système hospitalier et le manque d’humanisme que charrie une gestion du service public plus soucieuse de résultats financiers que de prise en charge des patients. Seul un médecin en fin de carrière lui a apporté dit-elle, « une lumière dans ce tunnel de journées de 12 heures en sous-effectif. Un praticien qui prenait encore le temps de s’intéresser aux patients, d’écouter leurs douleurs avant de lancer une batterie de tests sanguins et autres scanners« . Cette façon de pratiquer son métier a été le déclic. Salomé quitte le système hospitalier, se lance dans une formation de sophrologie. Puis lance Gynécée, une maison de santé et bien-être dédiée aux femmes qui regroupe plusieurs disciplines de thérapies car dit-elle » je voyais dans les services hospitaliers que les femmes étaient encore moins bien prises en charge que les hommes. Par exemple les pathologies liées à l’endométriose, aux problèmes cardiaques dus aux dérèglements hormonaux, ne sont pas bien détectés ». Dans la pratique de la médecine actuelle, tout dans le corps des femmes est dissocié alors que tout a un lien. J’ai embarqué Camille, une ancienne collègue, dans ce projet. On a voulu un univers joliment décoré, « comme à la maison », pour démystifier la santé, la rendre accessible. C’est chose faite dans cette maison nichée au fond d’une cour parisienne du IXème arrondissement. Aujourd’hui Gynécée a une « petite » sœur qui vient de naître à Bordeaux.
Rencontre tôt le matin dans la cuisine parisienne de Salomé et Jean. Un matin où il a été question de rapport à la cuisine mais aussi, à la beauté et à la santé des femmes.
Qui cuisine et quand ?
En semaine, tout dépend qui rentre en premier du travail ; mais ce n’est jamais avant 20h30-21 h ça doit donc aller vite. Jean se met facilement en cuisine mais pour moi, ça a toujours été un sujet. Quand j’ai dit à mon entourage que j’allais être interviewée pour In Kitchen With, tout le monde a bien rigolé car j’ai la réputation de la fille qui n’aime pas cuisiner.
Ma mère était femme au foyer, la cuisine était donc, de fait, sa partie et même si elle le faisait bien, je pense qu’à un moment l’impératif du quotidien est devenu une corvée pour elle. Elle me disait toujours, « toi tu as de la chance, tu n’aimes pas la cuisine et tu trouveras certainement un homme qui cuisinera pour toi « . Il faut croire que cette petite phrase est restée ancrée dans un coin de ma tête puisque j’ai rencontré Jean qui est… restaurateur ! Bon il n’a pas fait une école hôtellière mais une école de commerce et son métier c’est de créer des concepts de restaurants ( Blend, Zola, Farago, Astair à Paris, Bocca et le Bocca Mar à Nice, Le Bocca Sunset à La Baule ). Cela dit, dans sa famille ce sont les hommes qui cuisinent ; il apprécie plus que moi de passer du temps à faire une recette, surtout le week-end.
Et quand on reçoit c’est Jean qui cuisine, j’ai trop peur de rater ma recette alors que lui ne se met pas cette pression là.
Quel est le plat de ton enfance ?
Des spaghettis avec de la ratatouille maison. C’est un plat de mon arrière-grand-mère de qui j’étais très proche. Je l’ai refait 36 000 fois mais je ne sais pas pourquoi, il n’a jamais le goût de l’assiette que me servait mon arrière-grand-mère…
Vegan ? Locavore ? bio ? sans gluten ?…
Je ne suis pas très viande donc quand je cuisine c’est plutôt des plats un peu veggie avec des légumes au four, des salades de quinoa ; je ne cuisine pas de viande ou de plat en sauce. Mais l’été, je ne dis pas non à un barbecue avec un bon verre de rosé.
Plutôt menus de la semaine ou free style ?
On fait vraiment au feeling et les courses en fonction au jour le jour ; sauf le week-end où on prend le temps de faire le marché et de cuisiner de bons produits frais.
Les idées repas de Salomé Brial
- Carottes rôties au four – buratta – salsa verde
- Chou fleur rôti au curry et noix de cajou
- Butternut au four – chèvre chaud – lardons
- Haricots verts aux oignons caramélisés et chèvre frais
Notes
Peux-tu définir ta cuisine en 3 mots…
Dans l’assiette : simple – fraîche – colorée
La pièce : lumineuse – vivante – pratique
Comment as-tu pensé l’aménagement et la déco de ta cuisine ?
Avec Jean on a d’abord habité dans un appartement en rez-de-chaussée un peu sombre avec un petit jardin. Puis on a trouvé celui-ci, en étage élevé, très lumineux avec une belle énergie. On a eu un coup de cœur pour cette grande pièce lumineuse avec cuisine ouverte. L’appartement venait d’être refait, on n’a touché à rien, j’ai juste apporté un peu de déco.
Quel est l’ustensile ou l’appareil électro-ménager dont tu ne peux te passer ?
La machine à café. J’en consomme un peu trop, une mauvaise habitude ramenée de l’hôpital ; je le bois même froid comme à l’époque des gardes…
Que manque-t-il dans ta cuisine ?
Un blender pour faire des smoothies.
Que trouve-t-on toujours dans ta cuisine ?
Du thym – des herbes de Provence – du curry – du paprika – du très bon poivre, je ne comprends pas les gens qui ne mettent pas de poivre dans leur plat, je ne sale pas mais je poivre, Jean fait l’inverse ! À chaque fois que je vois un poivre un peu particulier dans un rayon, je l’achète.
Dans le congélo : des légumes déjà coupés de chez Picard.
Qu’est-ce qu’on mange ce soir ?
Les haricots verts aux oignons caramélisés de Salomé Brial
Ingrédients
- Haricots verts ( frais ou surgelés )
- Oignons
- Beurre
- Sucre de canne
- Baguette rassie
- Chèvre frais
- Noisettes
- Huile d’olive
- Thym
Instructions
- Couper la baguette en morceaux, dans un saladier mélanger les croûtons de pain avec de l’huile d’olive et du thym. Bien mélanger pour que les morceaux de pain s’imprègnent d’huile. Étaler les croûtons sur une plaque de cuisson allant au four en veillant à ne pas les superposer. Enfourner four chaud à 180 °C une dizaine de minutes.
- Éplucher et émincer les oignons, les faire fondre à la poêle avec du beurre. Quand ils sont fondants, ajouter une belle c.à.s. de sucre de canne, les laisser caraméliser quelques minutes.
- Équeuter les haricots si vous utilisez des haricots frais, les faire cuire dans de l’eau bouillante légèrement salée pendant 4-5 minutes. Les égoutter et les passer sous l’eau froide.
- Dans une poêle, torréfier les noisettes.
- Ajouter les haricots dans la poêle avec les oignons, mélanger le tout.
- Dresser dans un plat à service : ajouter les noisettes et le chèvre frais coupé en morceaux, saupoudrer de croûtons.
Notes
Plat mi-saison qui se mange chaud ou froid l’été.
Où trouves-tu de nouvelles recettes ?
Essentiellement sur Instagram. Ma mère et ma belle-mère m’offrent souvent des livres de recettes mais je ne les utilise pas. Sur les réseaux les recettes sont filmées, je trouve ça plus ludique et accessible. De voir les étapes de la recette, ça me rassure. Sur In Kitchen With, j’ai repéré des recettes qui me donnent envie comme le briam de Katia Sanchez et sa liste d’idées de repas est super car très variée ou encore la recette de Juliette Lévy. Je suis fan de tout le travail de sourcing ce qu’elle fait chez Oh My Cream !, en tant que professionnelle de la santé des femmes, je suis très attentive à la dangerosité des produits de cosmétiques et de beauté, comme ce que l’on mange, ces produits là peuvent avoir une incidence notable sur notre santé, notamment la fertilité.
Es-tu accro à la vaisselle ou au linge de table ?
Ma mère m’a éduqué au beau. Elle aime l’art et l’art de la table. J’adore dresser une belle table, acheter des fleurs, composer des bouquets. Je trouve que c’est une forme de respect quand on reçoit de créer une jolie table. J’ai du mal à résister à la déco de table. Par exemple, ma belle-mère a des porte-couteaux en forme d’animaux que j’adore ! Je cherche les mêmes sur tous les sites de seconde main, j’ai des alertes sur Le Bon Coin et Selency.
Pour des dîners « spéciaux » j’utilise l’argenterie de mon arrière-grand-mère. Au quotidien, on utilise de la vaisselle des anciens restaurants de Jean, ou des pièces achetées chez La redoute comme cette nappe.
Quelles sont tes adresses gourmandes ?
Pour une livraison au bureau le midi : Med’Eat, 43 rue Lafayette Paris 9ème. Pour les légumes grillés saveur méditerranéenne le midi.
Les Amis de Messina, 81 rue Réaumur Paris 2ème. J’y vais depuis mes 7 ans, c’est l’adresse pour mon repas d’anniversaire avec mes parents. J’ai connu la maman du chef Ignazio qui était elle aussi en cuisine, avec son cousin, sa sœur au service. J’adorais cette ambiance familiale, ça parlait fort c’était joyeux.
Pour un déjeuner entre copines : Season Martyr, 30 avenue Trudaine Paris 9ème. Un classique. On n’est jamais déçues.
L’Épicerie Blanche, 51 rue Blanche Paris 9ème.
La cantine de Gynécée : Ferment, 51 rue Blanche Paris 9ème. C’est juste en face de chez nous, on adore. Le soir, notre spot c’est Le Dit Vin, 68 rue Blanche Paris 9ème.
Interview et photos : Karine Couëdel
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