Katia Sanchez, directrice artistique. Maman de Elsa 16 ans et Jeanne 13 ans. Mariée à Sébastien.
Katia Sanchez est la créatrice des pulls éthiques, doux et aux couleurs vitaminées qui séduisent les amoureuses de la maille et de la couleur. Avant de lancer sa marque éponyme en 2019, Katia a créé Des Petits Hauts. Marque qu’elle a conçue et fait grandir pendant dix-huit ans. Autant dire que dans le monde de la fashion trendy c’est une visionnaire qui sait ce qui nous plaît.
En cuisine en revanche, elle a longtemps eu moins de facilités. Elle confie même que jusqu’à peu c’était « la cata ». Katia nous raconte comment un changement de rythme de vie professionnelle et un chamboulement alimentaire l’ont conduite aux fourneaux, et partage ses astuces d’un quotidien de maman entrepreneure.
Peux-tu définir ta cuisine en 3 mots…
Dans l’assiette : simple – à base de légumes, de graines et de feta- équilibrée
La pièce : simple – pratique – concentrée
Comment as-tu pensé l’aménagement et la déco de ta cuisine ?
On est dans cette maison depuis 5 ans et on a juste refait la cuisine. On s’est fait aider du studio d’architecture Heju. La seule idée fixe que j’avais c’était le bar en carrelage rose, ma couleur fétiche. Elle était déjà ouverte sur la partie salle à manger, une configuration qui ne me convenait. Ce que le duo Heju a bien pensé c’est le bar qui cache l’évier et les robots qui ne sont pas ce qui est le plus esthétique dans une cuisine. Tout ce qui est moche mais utile comme le produit vaisselle, l’éponge etc… sont à portée de main mais cachés, c’est l’idéal.
Le plan de travail c’est du granit et j’en suis trop contente car c’est une pierre qui ne craint rien du tout même si je pose un plat chaud dessus. J’ai un four SMEG mais que je ne conseille à personne, techniquement il est nul.
Que manque-t-il dans ta cuisine ?
De la place.
Qui cuisine et quand ?
Sébastien et moi cuisinons tous les deux mais pendant longtemps je n’aurais pas pu dire que je cuisinais.
Jusqu’en 2017 je travaillais comme une dingue, je ne savais rien faire et j’exagère à peine en disant ça. On s’alimentait super mal : pâtes, jambon sous vide 5 repas sur 6…c’était la cata. Je n’avais aucune conscience de l’alimentation, du plaisir de manger, je partais de très loin. Puis en 2017, quand j’ai quitté Des Petits Hauts, j’avais du temps et des problèmes gastriques. Je me suis occupée de moi, j’ai consulté une naturopathe qui m’a parlé microbiote, syndrome de l’intestin irritable etc… et j’ai pris conscience qu’il fallait que je me préoccupe sérieusement de mon alimentation et de celle de mes filles.
En plus, Jeanne ma plus jeune fille adore cuisiner depuis qu’elle a huit ans. Elle teste plein de recettes, surtout salées, en toute liberté quand moi pendant longtemps j’ai eu un complexe en cuisine, persuadée que si je ne respectais pas la liste des ingrédients d’une recette et son grammage au milligramme près ça allait forcément être raté.
De voir Jeanne qui continuait à cuisiner pour le plaisir en toute liberté, ça m’a donné le coup de fouet nécessaire. Heureusement parce qu’avec l’adolescence elle est beaucoup moins pro-active et beaucoup plus portée sur le sucré…
Sébastien cuisine aussi mais on ne mange pas trop les mêmes trucs. Chez nous c’est donc hyper équilibré sur la répartition des préparations des repas.
Aujourd’hui quel est ton régime alimentaire ?
J’ai radicalement changé mon régime alimentaire : plus de gluten, plus de lactose. Au départ j’avais l’impression que je ne pouvais plus rien manger. Je suis passée par plusieurs phases : stressée, trop extrême, et désormais équilibrée. J’essaie de ne plus culpabiliser si je mange une crêpe, pour ne pas avoir mal au ventre avant même d’avoir avalé une bouchée. Au départ le fait d’arrêter tous les aliments qui ne me conviennent pas m’a permis d’assainir le terrain puis j’ai ré-intégré petit à petit certains aliments à condition que ça passe et sans en manger des tonnes. Je mange beaucoup de légumes, très peu de viande plutôt du poulet, quasiment pas de viande rouge.
J’ai aussi changé radicalement mes petits-déj. Fini les tartines et les pains au chocolat. Plus de pain au gluten non plus, adieu la baguette croustillante. Quand je mange du fromage de chèvre, c’est au mieux avec du pain à l’épeautre bio sinon du pain des fleurs ; ça fait moins rêver mais on s’habitue. Pour le petit déjeuner je mange des fruits ; quand je veux vraiment me faire plaisir je mélange du lait d’amandes avec du cacao cru et du sirop d’agave et une tartine de pain d’épeautre avec du beurre. Si je suis dans une période où je me sens un peu maigrichonne ou fatiguée, je me fais une banane écrasée avec de la purée d’amandes, de l’huile de lin et j’ajoute du pollen de fleurs.
J’ai aussi beaucoup restreint le sucre. Avant j’achetais des gâteaux, je mangeais dix galettes au mois de janvier, maintenant je fais très attention. Je me freine à fond parce que j’adore le sucre…Je compense en mangeant beaucoup de fruits que je consomme de préférence en dehors des repas. Et pour mes filles, quand elles étaient plus petites je leur donnais des amandes, une pomme pour le goûter. Depuis qu’elles sont ados je trouve des sachets de confiseries et barres chocolatées, des canettes de soda dans leur chambre…Mais je sais que les mettre en garde sur la junk food ça rentre malgré tout. Je n’ai jamais acheté de sodas pour la maison, même à l’époque où je tournais au coca au bureau Des Petits Hauts, et au fond elles n’en consomment pas tant que ça et sont conscientes de l’alimentation qui est bonne pour la santé et de celle qui ne l’est pas.
Jeanne et Sébastien mangent de tout et Elsa ma grande n’aime rien à part le riz, les patates, les pâtes.
Quel est l’ustensile ou l’appareil électro-ménager dont tu ne peux te passer ?
L’extracteur de jus. Le mien est un Angel. J’en ai testé d’autres mais de tous c’est celui-ci qui extrait le plus de jus même avec les légumes secs et verts. Je fais au moins trois jus de légumes par semaine. Quand j’ai pas le temps de cuisiner des légumes, ça permet d’avoir la dose de légumes nécessaire et étonnamment Elsa qui n’aime rien aime ces jus, c’est toujours ça de pris.
Tu aimes cuisiner ou c’est une corvée ?
Pour être franche, j’ai pas envie tous les jours de cuisiner, la contrainte du repas du soir parfois me soûle, mais le week-end quand j’ai du temps c’est un plaisir de faire une recette un peu élaborée, c’est comme un hobby. En semaine, la préparation du repas du soir ne doit pas me prendre plus de 30 minutes.
Les idées repas de Katia Sanchez
- Quinoa avec des grenades, de la menthe, de la feta, des noisettes grillées, de l’origan, du citron et de l’huile d’olive
- Boulettes de bœuf haché avec du parmesan râpé et du basilic. Je les fais cuire dans de l’huile de coco. Avec des courgettes cuites
- Poulet rôti fermier du marché – petits pois – carottes
- Crêpes salées au sarrasin
- Riz cuit avec des légumes, des œufs, du bacon grillé coupé en petits morceaux
- Patates douces et butternut coupées en tranches très fines et recouvertes d’une panure de biscottes écrasées, de zestes de citron, ail, poivre, sel, huile d’olive. Cuisson au four.
- Rôti de veau
- Granola salé maison avec un mélange de graines, du piment, du balsamique. Servi sur des toasts à l’avocat.
- Concassé de tomates : tomates + tomates séchées + poivron + oignons + huile d’olive (beaucoup ) + sirop d’agave + olives noires + basilic + origan. Le tout mixé cru. Servi sur des toasts c’est délicieux et simple à faire.
- Dips rouges à la thaïe : noix de cajou, poivrons rouges, ail, oignon, citron, sauce tamari, le tout passé au mixeur pour avoir une texture houmous.
Notes
Plutôt menus de la semaine ou free style ?
Je ne fais pas de liste de menus, je ne prévois rien. C’est au jour le jour.
Où et quand fais-tu tes courses ?
Je vais au marché le dimanche pour acheter des fruits et légumes bio, du pain pour les filles. Et il y a un Biocoop en bas de mon bureau, c’est mon plaisir quotidien en sortant le soir de faire les courses. Je ne vais plus que dans les magasins bio, avant j’achetais au Monop, je me faisais livrer, maintenant que je suis ouverte à ce qu’on mange quand je vais dans un supermarché je ne vois plus que du packaging et des produits industriels même les yaourts que j’achète pour les filles. Et puis dans les magasins bio on est moins tenté.
Que trouve-t-on toujours dans ta cuisine ?
Des graines de courge, de lin, des pignons de pin, de sésame, de l’origan, des noisettes, de l’huile de coco, de l’huile de lin, du lait d’amandes.
Dans le frigo : bac à légumes rempli pour faire des jus de légumes : fenouil – poivrons – carottes – concombre – épinard – gingembre – chou kale – brocolis – céleri – citrons ( je ne mets pas de citron quand je fais les jus, j’en ajoute pour le reste de jus que je consommerai plus tard ça conserve les nutriments et je stocke les jus dans des bouteilles en verre, pas de plastique ni de fer encore une fois pour garder intacts les nutriments des légumes ).
Au congélo : du Picard à fond, patates carrées, petits pois, des poissons panés pour les filles, le confit de canard Picard est très bien aussi et leur ratatouille me sauve la vie le midi quand je travaille à la maison. J’ajoute de la feta grillée dessus, de l’huile d’olive et de l’origan, je peux en manger trois fois par semaine sans me lasser.
Thé ou café ?
Infusion. Jamais de thé ni de café. Je n’ai jamais bu de café, la seule fois que j’ai bu un café je me suis tordue de mal au ventre. Avant je buvais du thé et du coca light pour tenir le rythme au boulot. Maintenant c’est infusions diverses et variées : de la menthe, un peu de gingembre avec une rondelle de citron quand j’ai le temps, sinon tisanes bio du commerce. J’alterne les plantes parce que pendant un moment je ne buvais que des infusions de mélisse mais ça ralentit le cœur, je m’en suis aperçue au bout de plusieurs jours de consommation.
Quel était le plat de ton enfance ?
Ma mère ne cuisinait pas. C’était steak haché – petits pois ou poulet – frites, rôti de veau – pâtes. Et quand j’étais enfant j’étais comme ma grande fille, je n’aimais rien. Jusqu’à mes 25 ans j’ai dû manger des pâtes, des steaks hachés – petits pois en boîte.
Où trouves-tu de nouvelles recettes ?
Dans mes livres. Le best-seller c’est Plenty d’Ottolenghi. Surtout les légumes rôtis avec de la chapelure.
Comment tu gères les repas du midi ?
Mon atelier est à La Caserne. Je déjeune une fois par semaine chez Ora un restaurant végétarien, les saveurs sont variées, les produits sourcés, la déco est très chouette. Il y a aussi un salad bar, ou je vais au Norieta rue Louis Blanc. Et les jours où je suis en télétravail c’est ratatouille Picard.
Que cuisines-tu quand tu reçois ?
Du briam, un plat à base de légumes que j’ai découvert lors de vacances en Crète. C’est délicieux. Même quand c’est des potes qu’on invite tous les mois et demi ils sont contents de manger ça.
Ou je vais acheter chez Mavrommatis.
Le briam de Katia Sanchez
Ingrédients pour 8 personnes
- 2 aubergines
- 2 ou 3 courgettes
- 1 poivron
- 8 tomates
- 10 pommes de terre
Instructions
- Eplucher les pommes de terre et les couper en morceaux.
- Couper les aubergines, les courgettes et les tomates en morceaux.
- Mettre tous les légumes dans un plat à four.
- Recouvrir d’huile d’olive, de beaucoup d’origan, de poivre et de sel.
- Enfourner à 190°C pendant deux heures.
- À la fin de la cuisson ajouter des tranches de feta. Remettre au four 5 minutes.
Notes
C’est un plat facile à faire et divinement bon que j’ai découvert en Crète.
Quel est votre repas « rituel » ?
Le déjeuner du dimanche. C’est classique : poulet du marché avec des légumes et des pommes de terre et pour le dessert une compote de pommes maison. C’est le déjeuner du week-end que j’impose à mes filles sinon elles demandent toujours à déjeuner dehors avec leurs copines …
Quel est ton repas préféré : petit-déj, brunch, déjeuner, apéro, dîner ?
Le dîner.
Quel repas pour éviter le blues du dimanche soir ?
On mange au salon sur la table basse, de plein de petits trucs : tomates coupées, mozza, restes, crêpe salée, un peu de salade, de carottes coupées, riz cuit avec de la crème de coco et du safran. Ça n’a ni queue ni tête.
Es-tu accro à la vaisselle ou au linge de table ?
Ni l’un, ni l’autre. Je n’ai que des couverts cassés, des assiettes dépareillées, je trouve ça très chouette mais je craque rarement ; c’est n’importe pas quoi ma vaisselle. Pareil pour le linge sauf mes belles nappes brodées par des mamies et achetées en Crète. En réalité c’est pas moche quand je fais une table mais c’est … très dépareillé.
Quelles sont tes bonnes adresses gourmandes ?
Mon resto préféré du soir que ce soit en amoureux ou avec des amis : Les Enfants Perdus, 6 bis rue des Récollets Paris 10è. C’est vraiment très très bon.
Notre cantine de quartier : Chez Mémé, 5 rue du général Brunet Paris 19è. Ambiance sympa.
Pour un dîner en amoureux : Bofinger, 5-7 rue de la Bastille Paris 4è.
Pour un super bon repas asiatique : Koko, 14 quai de la Loire Paris 19è. Belle déco, ambiance bistro japonais, situé juste à côté du MK2. Dans leur carte ils font une aubergine un peu sucrée et fondante c’est super bon.
Pour fêter une bonne nouvelle familiale ou professionnelle : Café M au Park Hyatt à Madeleine. 24 boulevard Malesherbes Paris 8è. C’est un énorme plaisir mais ça n’arrive qu’une fois tous les trois ans minimum.
Bon grec mais un peu bruyant : Chez Yaya, 33 avenue Secrétan Paris 19è.
Interview et photos : Karine Couëdel
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