Héléna Guy Lhomme, plasticienne. Maman de Luz 12 ans, Alba 10 ans, Toscane 6 ans.

Les fans de DIY connaissent ses créations pour enfants publiées dans les numéros de Marie-Claire Idées et sur son compte Instagram @helena_zaichik .

J’ai découvert le travail de plasticienne d’Héléna Guy Lhomme lors de la Paris Design Week. Mon œil a été attiré par sa côte de bœuf quasi sanguinolente, sa tête de poisson coupée, son crabe plus vrai que nature. Le tout en laine cardée. Bluffant. Un savoir-faire auquel elle s’est initiée pendant le confinement à partir d’un kit pour enfants rapporté de Russie, pays où elle a vécu pendant quatre ans le temps d’une expatriation imposée par le travail de son mari.

Un matin d’automne ensoleillé on s’est donc retrouvées dans sa cuisine pour parler créations nées de son imagination et cuisine du quotidien.

Peux-tu définir ta cuisine en 3 mots…

La pièce : pratique – pas jolie – grande

Dans l’assiette : créative – asiatique – variée

Comment as-tu pensé l’aménagement et la déco de ta cuisine ?

Quand on est arrivés dans cette maison, on a posé les valises et on n’a rien fait car Toscane avait 6 mois, puis il y a eu le confinement et le rythme a repris donc la déco attendra. Particulièrement la cuisine qui n’est pas à mon goût mais il y a plein d’autres choses que j’ai envie de faire avant dans la maison.

Que manque-t-il dans ta cuisine ? 

Une déco à mon goût.

Quel est l’ustensile ou l’appareil électro-ménager dont tu ne peux te passer ? 

Un robot pâtissier Kenwood : je prends beaucoup plus de plaisir à cuisiner depuis que je l’ai. J’adore tout ce qui est sucré…

Quel est ton ingrédient favori ?

Le tarama et l’avocat. Je pourrais ne manger que ça.

la cuisine a longtemps été pour moi un pensum

Qui cuisine et quand ? 

C’est moi et pourtant la cuisine a longtemps été pour moi un pensum. Je me mets en cuisine 30 minutes avant de passer à table.

Qui t’a transmis le goût de la cuisine

Enfant je n’ai pas appris à cuisiner, c’était une corvée pour ma maman. Mon papa était gastronome mais il cuisinait comme un père des années 80 c’est-à-dire quand il y avait des invités et c’était une journée de tension qui montait d’heure en heure. Tout le monde était bien informé que c’était lui qui était en cuisine ce jour-là…

Je suis venue à la cuisine avec la naissance de mes filles.

Mais plus ça va et plus mon carnet de recettes se remplit avec les recettes de ma grand-mère qui habitait dans l’entre deux-mers.

Qu’est-ce qu’on mange ce soir ?

Je fais pas mal de plats en sauce car mon mari adore ça ; si ça ne tenait qu’à moi ce n’est pas ce que je mangerais. Je suis plus légumes, poisson, quasiment pas de viande… Notre quotidien à table est une histoire de compromis donc. Et moi je ne mange pas le soir depuis ce printemps. J’ai réalisé que je ne me dépensais pas assez car on vit à la campagne, je fais beaucoup de voitures pour les trajets des filles. Je prends donc plaisir à cuisiner au quotidien pour les autres.

Plutôt menus de la semaine ou free style ?

Je fais une liste de menus depuis que nous sommes rentrés en France. C’est une façon de faire en sorte que la cuisine ne soit pas une corvée mais un projet dans lequel je peux laisser s’exprimer ma créativité.

Où et quand fais-tu tes courses ?  

Je fais l’essentiel des courses à la Grand Marnière qui regroupe plein de producteurs bio et locaux. En Russie j’ai découvert le plaisir de travailler les légumes, de découvrir de nouvelles saveurs. Depuis mon retour en France je ne peux plus mettre les pieds dans un supermarché de la grande distribution traditionnelle, je ne sais pas quoi acheter et tout me fait peur. Je n’achète que de la viande de petits éleveurs, de la production mesurée. Je me pose des questions depuis quelques années et je réalise que nous consommateurs on a un rôle important à jouer. Mes années passées en Russie m’ont ouvert les yeux dans ce domaine.

Vegan ? Locavore ? bio ? sans gluten ?…

Je mange de moins en moins de viande. Les filles détestent le fromage et la grande est carrément allergique au lactose.

Que trouve-t-on toujours dans ta cuisine ?

De la sauce soja – du nuoc mam – des œufs – du lait – de la crème – des légumes – des fruits – du poisson – des épices

Où trouves-tu de nouvelles recettes ?

Sur le blog C’est ma fournée. Et surtout chez les copains.

Que fais-tu quand tu n’as pas envie de cuisiner ?

Des pâtes en one pot avec des légumes.

Tu apprends la cuisine à tes enfants ? 

Je suis une maman hyper flippée : j’ai peur qu’elles se coupent ou se brûlent. Je leur apprends à faire des gâteaux. Les deux grandes apprennent à faire cuire des aliments salés avec mon mari et leur grand-père.

Es-tu accro à la vaisselle ou au linge de table ? 

Je suis passionnée par l’artisanat donc j’ai accumulé pas mal de vaisselle chinée. J’ai eu plein de périodes : j’ai chiné de vieux services, des couverts en argent. En ce moment j’ai une passion pour la vaisselle asiatique blanche que j’achète chez Muji. Le linge de table en revanche je n’en utilise pas, résultat d’un traumatisme d’enfance. Petite on m’a poursuivie tout le temps avec les  » mets ta serviette ». J’ai quand même quelques nappes blanches brodées de ma grand-mère.

Avec les filles on a un rituel pour les anniversaires, elles me demandent un thème et le matin de leur anniversaire elles découvrent la déco que j’ai faite. Comme je ne suis pas la reine de l’anticipation autant dire que je ne dors pas de la nuit pour que tout soit prêt au petit matin. ( Le jour de notre interview il y a encore des vestiges de la déco réalisée pour les 6 ans de Toscane : la guirlande poupées Kokeshi. )

Tu reçois beaucoup ?

Assez peu depuis qu’on est à la campagne. Beaucoup en été cela dit…

Quelles sont tes adresses gourmandes ? 

Les délices de Minos, Saint Germain en Laye. Pour les très bons sandwichs grecs

Grand Marché Marnière, 8 Rue Paul Langevin, 78370 Plaisir. Un supermarché local où on trouve de tout. Le rayon bio est bien fourni.

Ferme de Gally, Saint Cyr l’Ecole. Pour les conserves.

Interview et photos : Karine Couëdel