Juliette, mariée à Jonathan, maman de Solal 3 ans et Sacha 13 mois. C.E.O Oh My Cream !

Juliette, c’est cette jeune entrepreneure brillante – elle a tout juste 25 ans quand elle fonde Oh My Cream ! un concept store dédié à la beauté et spécialisé dans les marques clean. C’était il y a dix ans. Aujourd’hui, Oh My Cream ! c’est aussi des boutiques partout en France et à l’international et une ligne de soins et de maquillage en nom propre.

Juliette, c’est cette jeune femme entrepreneure, maman de deux enfants en bas âge qui affiche toujours un sourire et un rire chaleureux et de l’énergie à revendre. Fidèle lectrice d’In Kitchen With depuis les débuts du magazine, Juliette a tenté de trouver plus d’une fois le temps de se poser dans sa cuisine pour les photos et l’interview. C’est enfin chose faite. Avec Juliette on a donc bien sûr parlé beauté de l’intérieur, mais aussi organisation du quotidien et héritage culinaire.

Peux-tu définir ta cuisine en 3 mots…

La pièce : épurée – pratique- conviviale

Dans l’assiette : saine – facile – simple

Comment as-tu pensé l’aménagement et la déco de ta cuisine ?

Je voulais absolument une cuisine dînatoire. On mange dans la salle à manger uniquement quand on invite du monde. Elle est pratique et pleine de placards pour cacher le bazar.

Qui cuisine chez toi ?

Mon mari très clairement. Moi j’adore cuisiner et régulièrement je me chauffe, mais je ne suis pas une tueuse contrairement à lui. Et souvent je n’ai pas le temps. Jonathan assure vraiment tous les jours, il adore ça heureusement. Il faut aussi avouer qu’on n’aime pas les mêmes plats : je suis plus légumes et salades, alors que lui ne jure que par les pâtes et les plats qui tiennent au corps. En pratique, on ne mange souvent pas la même chose même quand on mange ensemble. La nounou fait manger les enfants avant nous avec des plats qu’on leur a préparés.

Plutôt menus de la semaine ou free style ?

J’ai une organisation militaire. Le lundi midi, entre deux réunions, je passe ma commande de courses de la semaine sur La Belle Vie, à partir de listes de menus type pour les enfants et de listes de recettes pour Jonathan et moi, que j’ai enregistrées dans mon téléphone. Le primeur de la rue Cler me livre tous les lundis la même liste de fruits, légumes et jus détox.

Quel est l’ustensile ou l’appareil électro-ménager dont tu ne peux te passer ? 

Le mixeur-plongeur pour faire les soupes maison.

Vegan ? Locavore ? bio ? sans gluten ?…

Jonathan ne mange pas de fromage contrairement à moi. Je fais attention au gluten, je n’ai pas encore perdu tous les kilos de ma dernière grossesse et on le sait le gluten fait gonfler le ventre. D’ailleurs je viens de voir une diététicienne de MG Pep’s qui me change ma façon de manger afin de faire les bonnes associations d’aliments et perdre ces fameux kilos de grossesse ; je ne vais avoir droit qu’à une soirée « amidon » par semaine riz compris, pendant un mois et demi. Ce qui est intéressant dans cette méthode c’est que « tu mets le paquet » sur le repas du soir à condition d’avoir une grosse nuit de sommeil derrière. Je vais aussi devoir m’apporter mon repas le midi pour contrôler ce que je mange et être sûre qu’il n’y ait pas trop de féculents, de sucre et de conservateurs. Fini Cojean, Frichti et Deliveroo.

Qu’est-ce qu’on mange ce soir ?

Que trouve-t-on toujours dans ta cuisine ?

Des crevettes décortiquées sous vide – des légumes verts – du fromage – du thé vert – du chocolat noir – de la pâte de curry – des cubes de bouillon de volailles – des fruits.

Dans mon congélo : oignons et ail déjà coupés de Picard. Du poisson : cabillaud, filets de saumon pour les enfants.

Quel menu pour oublier le blues du dimanche soir ? 

Le dimanche soir on mange les restes du poulet rôti du dimanche midi que l’on fait cuire dans un bouillon de légumes avec du vermicelle.

Qui t’a donné le goût de la cuisine ? 

J’ai toujours vu ma mère énormément cuisiner. J’étais assise avec elle, le soir dans la cuisine, on se racontait notre journée mais c’est elle qui faisait tout ; alors que Jonathan sa mère a tenu à lui apprendre dès qu’il était très jeune. Moi avant mes 25 ans – quand je me suis retrouvée seule dans un appartement – à part aider à éplucher les légumes, ou écosser les petits pois, je ne savais rien faire.

En revanche ce que j’ai retenu en regardant ma mère, c’est l’importance du choix des produits. Elle a toujours cuisiné avec des produits frais, de saison, en faisant attention aux matières grasses. Elle rendait les trucs hyper simples très goûtus et faisait déjà, il y a vingt ans, son bouillon de légumes maison deux fois par semaine pour s’alléger et se sentir mieux. C’est d’elle que je tiens cette appétence pour la beauté de l’intérieur. Résultat, souvent quand je veux faire un truc comme un riz-ratatouille par exemple, je l’appelle. Pour une recette simple je me pose des questions existentielles du type : feu doux ou feu fort ? faut couvrir ou pas ? Dans ces cas-là c’est appel au public, à ma mère en l’occurrence et elle m’aide à distance.

Es-tu attentive à la « beauté de l’intérieur » ?

J’essaie de faire hyper gaffe. De par mon éducation, j’ai tendance à manger très sain au quotidien mais ce n’est jamais du sain très élaboré. J’ai des fringales comme tout le monde mais il n’y a pas de gâteaux dans les placards, juste du chocolat noir. Je ne consomme pas de surgelés, de plats préparés, pas de conserves. On se fait des Deliveroo une fois par semaine mais globalement, si je ne mange pas sain pendant deux jours d’affilée, je ne me sens pas bien et ça se voit illico sur ma peau. Ce « régime » sain ne me coûte pas, quand j’étais petite j’avais toujours au goûter des abricots secs, des oléagineux, c’était la honte comparé aux copains mais c’était bon.

Comment tu gères les goûters des enfants ?

Au quotidien il n’y a pas de réserve de biscuits industriels à la maison. Pour un anniversaire, j’avais demandé le robot Kitchen Aid à mon mari mais je ne l’ai jamais utilisé. Alors que j’ai le souvenir, enfant, de faire tout le temps des gâteaux avec ma maman. Et je rêvais de faire avec mes fils un gâteau chaque semaine, sauf qu’en pratique je ne le fais jamais parce que je fais attention à ma ligne et que si je fais un gâteau je ne peux pas résister à en manger ; c’est donc Jonathan qui s’en charge le dimanche avec Solal. Son best of : le gâteau au yaourt.

Quel est le plat de ton enfance ? 

La tarte aux pommes. Ma madeleine de Proust : je ragardais ma mère faire et avec les résidus de sa pâte je faisais des tartelettes dans mes mini-moules.

Où trouves-tu de nouvelles recettes ?

Sur des blogs et comptes Instagram. J’adore le compte de Caroline de Three Seven, je lui dois ma recette favorite du moment qui est une salade brocolis-courgettes-petits pois cuits à la vapeur et servis avec un avocat et du thon à l’huile d’olive et un filet de citron.

Je collectionne aussi les livres de recettes, je passe ma vie sur Pinterest à chercher des idées de recettes, j’ai des tableaux pour tout : apéro dînatoire, brunch, déjeuner, dîner…

Je me mets régulièrement en quête de la recette simple, facile, inratable mais qui va faire sensation pour épater Jonathan. Par exemple le boulgour aux aubergines sauce yaourt-citron d’Ottolenghi.

Quel est votre repas rituel ?

Quand mes parents vivaient à Paris, on faisait shabbat et c’était LE dîner familial. Je vais le re-instituer quand les garçons seront plus grands. On n’est pas du tout « religieux » mais ce repas familial coûte que coûte du vendredi soir j’en garde des souvenirs merveilleux avec tous mes frères, les conjoints, les copains invités ; c’était un joyeux bordel.

Vu l’âge des enfants, notre repas rituel en ce moment c’est donc le brunch du dimanche avec le poulet rôti du marché, la chouchouka de Jonathan ou une tomate burrata en été, des œufs à la coque, des avocats, du fromage blanc-fruits rouges, des viennoiseries, un cake citron ou le cake érable de chez Mori Yoshida, du thé vert. Et une fois sur deux on invite des amis.

Tu reçois beaucoup ?

J’aime beaucoup recevoir. En semaine, je n’ai pas le temps ni l’énergie mais le week-end je reçois beaucoup. Chez nous c’est le point de ralliement de mes trois frères, des amis. Je suis assez casanière donc j’aime bien accueillir tout le monde à la maison

Es-tu accro à la vaisselle ou au linge de table ? 

Je suis très très très vaisselle, mon mari me calme sinon j’aurais dix services. J’adore Conran Shop, Astier de Villatte, Three Seven ( j’ai pas encore tout le service pour des raisons de budget, j’achète au compte goutte quand je veux me faire un plaisir…), Maison Vessel. Et je suis une obsédée du service 12 personnes ou rien, donc autant dire que je calme mes ardeurs. Mais au moins quand je reçois je fais une belle table. Et je fais tourner en revendant les services qui datent : je me suis séparée du service Bloomingville de mon premier appart, à l’époque j’avais dépensé mon salaire dans tout un service.

Quelles sont tes adresses gourmandes ? 

La pâtisserie japonaise Mori Yoshida, 65 avenue de Breteuil Paris 7ème. Juste canon.

Pour mes dîners copines : Le Petit Thai 62 rue de Bellechasse Paris 7ème. Une pépite de quartier.

Pour un dîner en amoureux en été : Le Basilic 2 rue Casimir Périer Paris 7ème. Pour sa jolie terrasse en fleurs, petit spot secret sur une jolie place.

Pour mes rendez-vous et petits-déjeuners pro : Le Coutume Café 47 rue de Babylone Paris 7ème.

Livio 6 rue de Longchamp Neuilly (institution à Neuilly où j’ai grandi !) qui a désormais ouvert Rive gauche rue du Cherche Midi et livre via Deliveroo (je me fais livrer tous les midis les antipastis !).

Interview et photos : Karine Couëdel