Camille, professeur de français.

Après avoir enseigné en lycée professionnel du bâtiment auprès de mineurs non accompagnés peu ou pas du tout scolarisés avant leur arrivée en France, Camille est désormais professeur dans un collège. Passionnée par son travail et l’accompagnement des élèves, elle voue aussi une passion insatiable à la déco, aux brocantes – les « réderies » comme on dit dans le Nord – et à la cuisine faite maison. Autant de passions qu’elle partage sur son compte Instagram @ces.petits.riens. Pour son interview In Kitchen With, elle a préparé un couscous vegan et une babka. Et nous a reçu avec toute la délicatesse qui rythme son quotidien.

Peux-tu définir ta cuisine en 3 mots…

La pièce : lumineuse – blanche – fleurie

Dans l’assiette : simple – inspirée des autres – maison

Comment as-tu pensé l’aménagement et la déco de ta cuisine ?

Quand j’ai acheté cette maison, elle était dans son jus « années 90 ». La cuisine était toute bleue en contre-plaqué avec du papier à motif théières et cerises, un éclairage néon. Pas vraiment à mon goût. Je souhaitais quelque chose de simple, chaleureux et lumineux. Avec une base neutre qui s’agrémente avec la déco et la couleur des murs J’ai gardé le même espace, enlevé tout ce qui était aux murs et repeint en blanc. La verrière existait déjà et c’est une belle ouverture de lumière bien isolée. J’aime beaucoup l’effet accumulation et la vaisselle ancienne exposée sur des étagères ouvertes.

Quel est l’ustensile ou l’appareil électro-ménager dont tu ne peux te passer ? 

Le Thermomix. Ma tante en avait un, ma mère aussi. Je l’ai testé chez elle et elle m’en a offert un. C’est très cher c’est vrai mais je m’en sers beaucoup. Notamment pour le pétrissage, faire le pain, les soupes, les compotes. Tout ce que je n’aurais jamais osé faire avant.

Et des maryses.

Plutôt menus de la semaine ou free style ?

Je fais à l’humeur, en fonction de ce que j’ai trouvé sur le marché, de ce qui me reste dans mon frigo. J’ai essayé les listes mais ce n’est pas pour moi.

Quand cuisines-tu ?

Beaucoup le dimanche. Je prends le temps de préparer des plats pour le soir et le midi qui vont m’emmener jusqu’au mercredi midi ( j’emporte tous les jours mon repas du midi au collège ). Même si je mange plusieurs fois la même chose ; ça ne me dérange pas.

Tu préfères cuisiner le salé ou le sucré ?

Le salé c’est pour tous les jours mais quand je reçois j’aime bien faire des gâteaux. Le sucré, c’est ce qui fait plaisir à tout le monde.

Qu’est-ce qu’on mange ce soir ?

Où et quand fais-tu tes courses ?  

Souvent après le boulot. Je fais le marché bio le vendredi après-midi à Rivery, la ville qui jouxte Amiens et se trouve juste à côté de chez moi à pied. Tout y est bio et local pour les légumes. Je fais le plein de tout le reste chez Lidl, leur gamme bio est de bonne qualité.

Vegan ? Locavore ? bio ? sans gluten ?…

Je mange de tout, bio, raisonnablement. J’ai suivi un rééquilibrage alimentaire avec Make Me Healthy, ce n’est pas un régime mais ça permet de savoir mieux manger et identifier ce qui est bon pour soi ou pas par le biais de rendez-vous avec des diététicien.nes. Je ne mange pas forcément moins mais je sais dans quelle(s) quantité(s) je dois manger certains produits. Notamment pour le sucre : par exemple la compote à la rhubarbe est sucrée avec des dattes uniquement. Je ne consomme plus de pâtes blanches mais des produits complets ou semi-complets. Je mange moins de viande, j’essaie des alternatives végétales comme le seitan ( aliment fabriqué à base de protéines de blé ndlr ).

Que trouve-t-on toujours dans ta cuisine ?

Placard : céréales complètes, pois chiches, légumineuses en boîte, farine, épices, sardines en boîte.

Congélo : des légumes du jardin de mes parents coupés en morceaux pour faire une soupe au Thermomix à la dernière minute.

 Qui t’a donné le goût de la cuisine ? 

Mes grands-parents, picards et du sud. J’ai reçu plein d’influences différentes. Dans le sud il y avait cette ambiance cuisine collective dans le jardin à éplucher les légumes à plusieurs le matin. On faisait les gâteaux à pâte poussée. Ce sont de beaux souvenirs. J’ai été élevée avec ce côté généreux de la cuisine.

Quel est le plat de ton enfance ? 

Les soirées crêpes sucrées chez ma grand-mère maternelle le samedi soir. Elle coupait des pommes très fines qu’elle faisait revenir dans du beurre et ensuite elle versait la pâte à crêpes dessus. La ratatouille de mes grands-parents du Sud parce qu’il y avait beaucoup de légumes dans leur potager ; mais quand tu es gamine tu apprécies moyennement ce plat-là…

Le chocolat chaud avec beaucoup beaucoup beaucoup de chocolat pâtissier de ma grand-mère paternelle. Elle a 95 ans et vit toujours chez elle, quand j’ai besoin de réconfort elle m’en fait encore. Toujours dans la même casserole et avec la même cuillère en bois pour touiller que celles qu’elle utilisait pendant mon enfance.

Où trouves-tu de nouvelles recettes ?

Instagram. Dans les émissions de François Régis Gaudry, en regardant Top Chef ! pas pour refaire les recettes, plutôt pour l’inspiration et l’ambiance. Dans mes livres de recettes. Pendant le confinement j’ai repris tous mes livres et mis des post-it aux pages des recettes que j’ai l’intention de faire enfin. Je réalise beaucoup avec mon Thermomix les recettes de Lyse Petitjean qui a le compte Instagram Yummix , c’est moderne, équilibré et ça correspond vraiment à mes goûts. La babka d’aujourd’hui c’est sa recette.

Quel est ton repas « rituel » ?

Les pancakes maison du dimanche matin même si je ne reçois pas d’amis à bruncher.

Qu’as-tu le plus cuisiné pendant le confinement ?

Je me suis mis à faire du levain et du pain maison. Faire son pain ça ouvre plein de possibilités. J’ai découvert qu’il y avait plein de farines différentes locales. D’ailleurs pour mon anniversaire on m’a offert un stage pour faire son pain au levain. J’ai donné un nom à mon levain : Firmin. J’ai suivi des recettes, notamment celle du pain cocotte de Marie-Laure Fréchet autreur de L’encyclopédie du Pain Maison. C’est une recette basique mais avec laquelle on peut varier les farines, ajouter des céréales. C’est toujours la surprise quand on retire le couvercle de la cocotte et même quand il y a quelques loupés en fonction de la forme du levain, c’est toujours bon. Et j’aime cette lenteur imposée par la fabrication de son pain maison, il faut sortir le levain du frigo la veille, qu’il revienne à température ambiante, que tu lui donnes à manger, qu’il monte. Je fais donc le pain le week-end.

Plutôt petit déj, brunch, déjeuner, apéro ou dîner ?

Je suis très brunch surtout quand je reçois. Dans ces cas-là sur la table il y a du pain maison, du granola maison, du beurre de cacahuètes maison, des œufs, des fruits, du thé. J’aime ce côté on mélange tout, chacun se sert, on prend le temps de discuter. Au niveau organisation c’est cool à faire, tu peux préparer les choses la veille.

Je suis une sentimentaliste des objets…

Es-tu accro à la vaisselle ou au linge de table ? 

j’ai toujours été une amoureuse de l’art de la table. Quand j’habitais encore chez mes parents, je préparais déjà de la vaisselle « pour plus tard » avec ma mère. Quand mes grands-parents sont décédés, j’ai gardé une partie de leurs objets de cuisine. Je ne suis pas matérialiste mais très sentimentaliste des objets. J’aime les choses qui ont une histoire même si c’est ébréché. D’ailleurs on déjeune dans des assiettes qui ont servi au mariage de mon cousin, dans la famille on se transmet la vaisselle.

Je suis dans une période assiettes et théières et plats. J’en ai beaucoup que j’achète chez Emmaüs, dans les brocantes. Je me limite dans le neuf mais pas dans l’ancien à petits prix. Et j’achète pour les copines.

Quelles sont tes adresses gourmandes ? 

Robin Room, 9 rue Flatters 80 000 Amiens. Un très bon restaurant du midi. C’est bon, équilibré, généreux, inspiré de plein de pays différents. La déco est super. Claire la propriétaire a aussi crée Le Café Pinson. C’est une belle personne qui a de très bonnes idées.

Les Gâteaux de Margot, 2 rue Henri Barbusse 80 000 Amiens. C’est une fille qui fait de la pâtisserie en utilisant des sucres non raffinés, de la farine locale. Y’a un côté salon de thé cosy. La déco est très chouette.

Patachoux, un boulanger que j’ai découvert en lisant l’interview de Lisa. Il a trois adresses à Amiens, ses pâtisseries orientales sont délicieuses.

A NANTES où je vais souvent voir ma sœur :

Café Bécot, 1 Rue du Cheval Blanc, 44000 Nantes. Le lieu est joli et c’est une cuisine simple pour le midi.

Feeling Good Bakery, 10 Rue des Halles, 44000 Nantes. Pour leurs cookies dingues et addictifs…

Interview et photos : Karine Couëdel