Lisa Balavoine, professeure documentaliste et auteure. Maman de Zoé 20 ans, Louna 18 ans et Marius 15 ans.
Chez In Kitchen With on a tout d’abord découvert Lisa Balavoine grâce à son compte Instagram @lisa.bumblebees . Puis on a lu Éparse son premier roman et on a tellement aimé ce texte fait de fragments de vie qu’on a eu envie de rencontrer cette fan de musique, de littérature, de soirées entre potes. Cette maman de trois enfants qui écrit dans son livre qu’elle n’a que deux spécialités culinaires « le poulet thaï et le fondant au chocolat » et qu’elle « ne vise pas un grand nombre d’étoiles ». Cette girl next door avec laquelle on sent qu’on pourrait boire des bières dans un concert de rock. Originaire d’Amiens, Lisa Balavoine dit se sentir vraiment du Nord. De sa région natale, elle adore les briques et l’esprit d’ouverture des habitants ; leur solidarité et leur absence totale de snobisme. Le temps d’une interview sur fond du dernier album de Barbara Carlotti, on va vite se rendre compte que l’hospitalité du Nord n’est pas une légende et que Lisa Balavoine a d’autres spécialités culinaires à partager avec nous que celles évoquées dans son livre.
Peux-tu définir ta cuisine en 3 mots…
La pièce : lumineuse – dans son jus – esprit brocante, elle est entièrement meublée chez Emmaüs.
Dans l’assiette : simple – locale – tout public pour trois enfants qui aiment des choses différentes.
Comment as-tu pensé l’aménagement et la déco de ta cuisine ?
Quand je me suis installée dans cette maison les murs de la cuisine étaient recouverts de papier peint à motif casseroles ! J’ai tout repeint en blanc et bleu. Je suis locataire donc je ne peux pas tout refaire de fond en comble.
C’est une pièce que j’adore et j’y passe beaucoup de temps pour faire autre chose qu’être aux fourneaux. C’est là qu’avec les enfants on se raconte nos journée. Là que j’écris mes livres en buvant beaucoup trop de café ( Lisa vient de publier son second roman Un garçon c’est presque rien qu’on vous recommande ndlr ) . Là qu’avec mes amis on s’installe quand ils passent pour un apéro alors qu’on pourrait aller dans le salon. On s’y sent plutôt bien.
Quel est l’ustensile ou l’appareil électro-ménager dont tu ne peux te passer ?
Il y en a trois : un éplucheur à légumes, un mixeur et… un tire-bouchon !
Que manque-t-il dans ta cuisine ?
Un frigo SMEG 🙂
Qui cuisine et quand ?
Je suis séparée du papa des enfants donc c’est moi qui m’y colle tous les jours mais je m’avance un peu surtout quand je fais des soupes, j’en congèle une partie. J’ai malgré tout un rapport bizarre à la cuisine parce que je suis persuadée que je ne sais pas cuisiner. Donc pendant longtemps j’ai acheté des plats tout prêts par peur de rater. Puis j’ai testé des choses faites maison comme les lasagnes et il faut croire que je m’en sors ; donc en résumé je viens de loin.
Plutôt menus de la semaine ou free style ?
Mes filles ont quitté la maison pour leurs études mais avant leur départ, étant donné que les enfants étaient chez moi une semaine sur deux, la situation était un peu schizophrénique en cuisine car je passais d’une semaine aux fourneaux à cuisiner pour quatre à une semaine seule à manger les restes ou une boîte de sardines. Les semaines où ils étaient là je réfléchissais en amont aux idées de menus pour gérer facilement les repas au moment où il faut faire les devoirs et à manger. D’autant que je ne fais pas partie des filles qui ouvrent le frigo et ont une idée géniale avec ce qu’elles trouvent dedans. Je n’ai pas cette ingéniosité, je dois réfléchir avant.
Les idées repas de Lisa Balavoine
- Soupe : carottes – lait de coco – coriandre
- Soupe : tomates – pois chiches – curry
- Soupe : petits pois – Kiri
- Tartes salées
- Croque-monsieur
- Plats asiatiques maison
- Œufs à la coque
- One pot pasta
Notes
Où et quand fais-tu tes courses ?
Le dimanche matin je vais au marché du quartier nord d’Amiens. Les produits y sont bons, bon marché et contrairement aux idées reçues sur ce quartier, l’ambiance y est bon enfant.
Le jeudi soir j’achète un panier de fruits et légumes et des fromages à l’Île aux fruits. Une production locale de culture à la cendre; ce sont de très bons produits.
Vegan ? Locavore ? bio ? sans gluten ?…
Je n’aime pas trop le lait. Je mange moins de viande. Je suis sensible au bio pour les oeufs, le lait, le fromage.
Que trouve-t-on toujours dans ta cuisine ?
Dans l’épicerie : lait de coco, sardines en boîte, pois chiches en boîte, épices, sauces asiatiques, oeufs, gingembre.
Qui t’a donné le goût de la cuisine ?
Je n’ai eu aucune éducation culinaire parentale. J’ai grandi avec ma mère qui ne faisait que des plats surgelés. Puis vers dix-neuf ans j’ai rencontré le père de mes enfants avec lequel je suis restée dix-sept ans et qui cuisine très bien. Je m’y suis donc mis tard. Mes grands-parents chez lesquels je passais beaucoup de temps cuisinaient des plats mijotés et toujours avec de la viande mais ils ne m’ont pas transmis l’art de savoir faire. Pourtant je garde un souvenir ému de leur pot-au-feu. Et c’est très étrange parce qu’à la fois j’aimais bien et je n’aimais pas ce plat. La viande filandreuse je n’étais pas fan mais j’aimais bien l’odeur, le rituel chez les grands-parents. Sinon c’était les frites faites par ma grand-mère, épaisses et cuites à la poêle.
Qu’est-ce qu’on mange ?
Les ramen du nord de Lisa Balavoine
Ingrédients
Instructions
Notes
Pour la présentation, ajouter à votre convenance 1 oeuf mollet, des baies, un peu de gingembre moulu ou de la coriandre.
Où trouves-tu de nouvelles recettes ?
Pas mal sur Instagram. Dans les livres un peu. Mais c’est rare que je suive une recette du début à la fin, j’improvise un peu. Et aujourd’hui j’ai la chance d’avoir dans ma vie un nouvel amoureux qui cuisine très bien et me fait découvrir plein de nouvelles recettes.
Quand tu n’as vraiment pas envie de cuisiner tu fais quoi ?
Quand mes filles étaient là je leur déléguais la corvée de repas. Sinon on se commande des sushis ou une bonne pizza. Si je suis seule je m’ouvre une boîte de sardines avec du pain, c’est parfait.
Quel menu pour oublier le blues du dimanche soir ?
C’est souvent la soirée croque-monsieur / film dans le lit. Sinon, chacun mange ce qu’il veut à l’heure qu’il veut.
Tu apprends la cuisine à tes enfants ?
Mes filles sont très ouvertes sur le plan culinaire, elles ont toujours eu envie de goûter des plats différents et d’expérimenter. Leur père cuisine mieux que moi, elles apprennent pas mal avec lui. Elles pâtissent beaucoup aussi. Le challenge de cette année c’est que Marius apprenne à se faire un repas tout seul, même une pizza surgelée passée au four. On n’y est pas encore…
Le Bisteu de Lisa Balavoine
Le Bisteu est le nom picard du pâté de pommes de terre.
Ingredients
Instructions
Notes
Servir avec une salade verte et une bière !
Plutôt petit déj, brunch, déjeuner, apéro ou dîner ?
L’apéro sans hésitation ! Avec un bon vin, sauf du rosé. Pour le rouge un Bordeaux, un Médoc. Avec les filles on aime bien se faire des Spritz. C’est notre rituel du vendredi soir. Pour accompagner le tout je fais une tortilla ou une flammekueche.
Es-tu accro à la vaisselle ou au linge de table ?
J’ai longtemps été accro aux mugs, on m’en a beaucoup offert. J’ai longtemps chiné des assiettes anciennes en « réderie » comme on appelle les vide-grenier chez nous. Je n’utilise pas de nappe, ma table en formica se nettoie très bien et ça m’arrange parce que les nappes pleines de taches je m’en passe.
Quelles sont tes adresses gourmandes ?
Robin room, 9 Rue Flatters, 80000 Amiens. C’est une ancienne surveillante de mon lycée qui a ouvert ce lieu très joli. Elle cuisine des plats du quotidien plein d’inventions et vraiment pas chers.
Yummy, 7 Rue des Chaudronniers, 80000 Amiens. Pour leurs très bons bo bun.
Chez Rosa, 12 Rue Flatters, 80000 Amiens. Les meilleures pizzas d’Amiens.
Dasi frères, 20 Rue de Beauvais, 80000 Amiens. Pour acheter du thé et du café. Et ça fait salon de thé.
Patachoux, 18 Rue Georges Guynemer, 80080. En plein milieu des quartiers nords. Ils font les meilleurs choux à la crème que j’ai jamais mangés. À des prix imbattables. Le pain est délicieux aussi.
Interview et photos : Karine Couëdel
Ktl says
C’est drôle, j’écoute Cat Power quand je vois les bols bretons au nom de Cat Power. Mise en abîme perturbante 😉.
Karine says
Un alignement de planètes 🙂