Nathalie Cottin, directrice artistique mode et déco. Mariée à Jean-François, menuisier. Maman de Josepha 30 ans, Garance 27 ans, Lilou 19 ans.
On lui doit les plus belles collections mode et déco de Monoprix de ces dix dernières années ainsi que les collaborations avec les créateurs dans l’air du temps. Nathalie Cottin vient de quitter son poste dans l’enseigne de grande distribution et pendant ce temps suspendu, avant le lancement de nouveaux projets, elle partage son quotidien entre sa maison de Bourron-Marlotte et son appartement parisien. C’est dans sa cuisine de campagne qu’elle nous convie pour partager avec nous sa passion de la bonne cuisine et de l’art de la table. Ce jour-là le soleil était au rendez-vous, la lumière de septembre sublime et l’interview s’est faite à l’ombre d’un châtaignier avec en bande son le chant des oiseaux. On est ravi de partager ce moment hors du temps avec vous.
Peux-tu définir ta cuisine en 3 mots…
La pièce : lumineuse – centrale – fleurie
Dans l’assiette : équilibrée – colorée – bio
Comment as-tu pensé l’aménagement et la déco de ta cuisine ?
Quand on a acheté cette maison, c’était une longère en ruine. Habitant à Paris, donc avec des petits espaces, on a souhaité créer une cuisine avec assez d’espace pour pouvoir cuisiner au moins à trois car mon mari cuisine, je cuisine, les filles aussi et on reçoit beaucoup nos amis. On souhaitait donc qu’elle soit séparée du salon mais ouverte sur la terrasse pour profiter des invités.
Dans cette pièce avant c’était l’écurie et à la place du placard c’était l’auge. On voulait un placard du sol au plafond pour que tout soit rangé et plusieurs plans de travail faciles d’entretien et pour ça le béton c’est parfait. En résumé on a fait simple mais efficace.
Qui cuisine et quand ?
Autant Jean-François que moi. Quand je travaillais chez Monoprix je rentrais tard donc il assurait la semaine et je prenais le relais le week-end.
Quel est l’ustensile ou l’appareil électro-ménager dont tu ne peux te passer ?
Un hâchoir pour les soupes. Le mien est top c’est le Petit Valentin de Seb.
Tu apprends la cuisine à tes enfants ?
On adore tous manger, et les filles se sont intéressées très jeunes à la cuisine et à la pâtisserie.
Les confitures de Nathalie Cottin
Ingrédients
Pour 2 kilos de fruits :
1 gros citron bio pressé
1kg 600 de sucre
Instructions
Laisser mariner les fruits, le sucre, le citron toute une nuit dans un gros récipient. Cuire le lendemain.
Notes
Qu’est-ce qu’on mange ce soir ?
Les idées repas de Nathalie Cottin
- Soupe
- Carottes râpées aux citrons confits
- Salade de chou rouge ou blanc + raisins secs + pommes + dés de gruyère et facultatif, des noix. Servir avec une vinaigrette à la moutarde à l’ancienne.
- Tajines
- Sur un lit de salade verte + tomates coupées en dés + concombre + câpres, ajouter des raviolis cuites. Arroser d’un filet de citron. Servir quand les pâtes sont encore chaudes. On peut ajouter du jambon de Parme par dessus.
- Tian de légumes avec des légumes coupés en dés. Les mélanger dans un plat qui va au four, arroser d’un filet d’huile d’olive et couvrir de romarin. Cuisson 1 heure. Je sers chaud en ajoutant des olives noires et des dés de féta.
- Porc hâché aux aubergines : une super recette familiale à petit prix. Recette dans le livre Simple de Ottolenghi.
- Timballe milanaise : faire cuire des spaghettis al dente puis dans un plat à four, alterner une couche de sauce tomate, une couche de spaghettis, une couche de charcuteries différentes ( saucisses, mortadelle, saucisson etc…) coupées en dés et mélangées à des olives, terminer par une couche de sauce tomate et du gruyère. C’était le plat de fête pour les filles et leurs amis quand ils étaient petits, tous adoraient. Réchauffé c’est encore meilleur
- Pâtes servies avec des citrons confits et des artichauts marinés coupés en dés. Quand les pâtes sont cuites, réserver un peu d’eau de cuisson. Mélanger les légumes aux pâtes avec du parmesan râpé et un peu d’eau de cuisson pour lier le tout.
- Flögnarde, sorte de clafoutis aux poires. C’est une recette de dessert du limousin que ma mère m’a transmise. 3 c à s de farine, 3 c à s de sucre, 1 c à s d’huile, 3 oeufs, un sachet de sucre vanillé, 25cl de lait. Ajouter les fruits en morceaux et enfourner 30mn.
- Poivrons marinés servis avec de l’huile d’olive et du vinaigre de framboise
Notes
Plutôt menus de la semaine ou free style ?
Quand les filles étaient petites il nous est arrivé de faire des listes de menus, c’était génial mais finalement on cuisinait trop et on avait trop de restes.
Où et quand fais-tu tes courses ?
À Paris chez Dada ou chez Naturalia. À Bouron-Marlotte aux Délices de la terre l’épicerie bio du village. J’achète le frais au jour le jour puisque le bio ne se conserve pas bien. Et on fait attention aux quantités pour ne rien gâcher. On est vraiment vigilant là-dessus, idem pour les déchets puisque on composte ici et à Paris.
Vegan ? Locavore ? bio ? sans gluten ?…
Tout est bio chez nous sauf la Savora parce que ça n’existe pas.
Que trouve-t-on toujours dans ta cuisine ?
Dans le placard : des conserves de tomates pelées – des raisins secs – du gingembre frais que j’ajoute dans le thé – des graines de courge – de chia – du cumin – des confitures maison – des betteraves – des pâtes – des boîtes de pois chiches – des haricots blancs – de la fêta – des flocons d’avoine – des baies de goji – du lait de riz – de la farine de blé et d’épeautre
Dans le frigo : des citrons confits – du parmesan – du Cottage cheese de Züger que je trouve en épiceries bio, je le mange dans la soupe et sur du Pain des fleurs à la châtaigne.
Au congélo : très peu de de choses. Essentiellement des produits de notre portager. Donc en ce moment : des courgettes coupées, des pommes coupées, de la ratatouille, du boudin aux pommes, des compotes maison. Au printemps : de la rhubarbe, des fruits rouges du jardin.
Quand les filles étaient petites j’avais toujours une pâte brisée congelée pour faire une quiche ou une tarte à la tomate à la dernière minute.
Qui t’a donné le goût de la cuisine ?
Mes parents qui cuisinaient beaucoup. On a été habitué à avoir de la nourriture variée et à manger de tout même quand on n’aimait pas…
Où trouves-tu de nouvelles recettes ?
Dans les livres de cuisine. J’adore. Je préfère passer un moment dans un livre de recettes que dans un magazine de mode. Je trouve ça plus inspirant dans tous les domaines. Depuis peu j’ai une passion pour les livres d’Ottolenghi, surtout Simple. C’est une révélation ce livre je crois que pendant le confinement j’ai fait toutes les recettes ou presque. Mention spéciale pour la recette du porc hâché au gingembre et aubergines, il est incroyable.
Quand tu n’as vraiment pas envie de cuisiner, tu fais quoi ?
Des croque-monsieur ou des gnocchis avec une noisette de beurre salé, du gruyère râpé et c’est tout.
Quel menu pour oublier le blues du dimanche soir ?
Quand les filles ont commencé à grandir, le dimanche soir on rentrait à Paris avec les restes du week-end on et avait instauré le « dîner ma gueule » : chacun mange à l’heure qu’il veut et ce qu’il veut. Lilou était petite et a suivi le mouvement et elle adorait d’autant qu’elle pouvait dire un gros mot.
Plutôt petit déj, brunch, déjeuner, apéro ou dîner ?
Le petit-déjeuner parce que c’est le démarrage de la journée mais où tu prends le temps de traîner quand même. Bon pour ça en semaine quand les filles étaient petites, je me levais très tôt, à 6h30. Et là pendant une demie-heure on avait la paix, avant que les filles se lèvent et que le tourbillon commence. On a gardé cette habitude. Et le dimanche c’est brunch.
Et le café de fin de repas est aussi un moment important pour nous. Accompagné de petits gâteaux et d’une jolie vaisselle c’est encore mieux.
Les caissettes aux amandes de Nathalie Cottin
Ingrédients
100g de poudre d’amandes
100g de sucre glace
2 oeufs
25g de farine
25g de cacao
50g de beurre fondu
Instructions
Mélanger les ingrédients dans l’ordre de la liste. Laisser reposer 30mn avant de les mettre en caissettes puis cuire au four à 180°C pendant 6-7mn.
Servir en saupoudrées d’amandes effilées.
Notes
Chez nous le café c’est un moment sacré. On l’accompagne souvent de caissettes faciles à faire.
Es-tu accro à la vaisselle ou au linge de table ?
Totalement accro à la vaisselle. J’achète des services entiers ; surtout de vaisselle basque mon dada et de la vaisselle à fleurs, que je chine à petits prix. J’aime tellement la vaisselle que je viens de démarrer une formation de céramiste ; j’ai comme projet de créer ma propre vaisselle en travaillant sur les accidents de cuisson, les lignes simples et les coloris sobres afin de faire intervenir la couleur par les aliments, le linge de table et les fleurs. Chez Monoprix, j’ai pu faire une création commune avec la D.A de Gien et j’en garde un souvenir fort car on avait gardé l’ADN de Gien mais simplifié avec un esprit bistrot. La vaisselle ça a toujours été ma passion. J’adore passer du temps à assortir les services et le linge de table. J’ai récupéré les trousseaux de linge ancien de mes grands-mères que je teins à la machine avec de la teinture Dylon noire de préférence, y’a toujours des surprises quand ça sort et ça évolue différemment selon la trame du tissu.
Quelles sont tes adresses gourmandes ?
Dada, 29 rue de Paradis Paris 10ème. Une épicerie bio géniale.
Aux délices de la terre, 99 rue Gambetta 77780 Bourron-Marlotte. L’épicerie bio de notre village qui regorge de très très bons produits.
Pouliche, 11 rue d’Enghien Paris 10ème. Le restaurant d’Amandine Chaignot. Pour ses plats toujours raffinés.
Nanashi, 31 rue de Paradis Paris 10ème. Une très bonne cantine bio.
La Trésorerie, 8 et 11 rue du Château d’eau Paris 10ème. Pour leurs ustensiles de cuisine. J’aime leur ambiance authentique.
La Boucherie des Familles, 23 Rue Léon Gambetta 64500 Saint-Jean-de-Luz.
Le marché de Saint-Jean-de-Luz où tout est bon sans exception, surtout la Mamia du lait de brebis caillé, mortel avec de la confiture de cerises noires. Je l’achète chez un papi qui ne fait que ça et du fromage.
Interview et photos : Karine Couëdel
Comments