Claire Borwin, diététicienne-nutritionniste, naturopathe. Maman de Thibault 21 ans, Victoria 16 ans. Mariée à Alexandre.

J’ai eu le plaisir de rencontrer Claire Borwin lors d’un événement organisé par la marque Aime Skincare. Titualire d’un D.U Claire apporte en effet son expertise en nutrition aux créations de cette marque de beauté in&out et elle a secondé Mathilde Lacombe pour l’écriture de son nouveau livre Le Pouvoir de l’assiette auquel elle a apporté un éclairage scientifique.

Passionnée par la santé globale, la gastronomie et ce que qu’un « bon » équilibre alimentaire peut nous apporter, Claire Borwin s’est prêtée avec plaisir au jeu de l’interview dans sa cuisine, en compagnie de son chien Run qui n’en n’a pas perdu une miette.

Peux-tu définir ta cuisine en 3 mots …

Dans l’assiette : savoureuse – gourmande – végétale

La pièce : QG de toute la famille – fonctionnelle – simple

Comment as-tu pensé l’aménagement et la déco de ta cuisine ?

Nous n’avons pas refait la cuisine depuis qu’on s’est installé dans cette maison il y a plusieurs années. Elle est fonctionnelle mais nous avons le projet d’aménager le garde-manger qui la jouxte et dans lequel j’ai un congélateur, des étagères pour stocker mes livres et revues de recette, des bocaux de légumes, les graines et toutes les sortes de farine que j’utilise pour cuisiner et pâtisser.

Quel est l’ustensile ou l’appareil électro-ménager dont tu ne peux te passer ? 

Le Vitaliseur de Marion qui permet une cuisson à 95°C qui n’altère pas les nutriments et surtout qui conserve le goût des aliments.

Le Thermomix qui me fait gagner du temps pour cuisiner.

Je rêve de m’acheter tous les ustensiles de Casavida, la marque créée par Anne-Sophie Vidal.

Que manque-t-il dans ta cuisine ? 

De la luminosité, l’entrée de lumière est petite comparée à la taille de la pièce. Je compense avec une grande lampe de luminothérapie qui est installée toute l’année sur la table et que j’utilise quotidiennement.

Qui cuisine et quand ? 

C’est moi mais mon mari prend de plus en plus le relais. Il ne cuisine pas le même type de plats que moi, il est plus plats en sauce, on se complète et ça fait bien plaisir aux enfants.

Je cuisine tous les jours, je ne pratique pas le batchcooking. Et je fais souvent trois propositions, je déteste la dictature du plat unique que ce soit au quotidien pour ma famille ou quand je reçois. Ma philosophie c’est qu’à table, chacun doit être autonome, j’ai beaucoup de mal avec cette étiquette française qui dit que ça ne se fait pas de refuser de manger un plat. Laisser faire et laisser venir, c’est la meilleure formule pour l’éveil au goût des enfants et des adolescents dits « difficiles ». Il vaut mieux exposer les plats et les aliments mais ne pas les « proposer ». Avec la répétition, l’enfant va se débloquer et goûter de lui-même. À l’inverse, plus on va insister, plus on va accentuer le blocage.

 Qui t’a donné le goût de la cuisine ? 

J’ai grandi dans le potager bio de ma maman. C’était la fin des années 70, ma mère travaillait dans le domaine médical, scientifique, elle formait les oncologues sur les protocoles. Dès le début des années 80, elle était très informée sur l’envers du décor de l’industrie pharmaceutique et très en colère contre l’arrivée massive de l’utilisation des pesticides. Elle m’a sensibilisée très tôt à leurs dangers.

L’autre figure importante de mon éducation culinaire, c’est ma grand-mère paternelle. Je passais beaucoup de temps avec elle, elle m’emmenait au marché, je la regardais cuisiner. Elle était espagnole, avait longtemps été cuisinière dans une grande famille de Barcelone. Ma grand-mère maternelle qui était belge, cuisinait aussi beaucoup. J’ai donc grandi avec deux grand-mères amoureuses de la nourriture et du partage. J’étais très bon public de leur cuisine, la preuve : sur les photos de mon enfance je suis toujours en train de manger.

Quel est le plat de ton enfance ? 

La paëlla de ma grand-mère paternelle. Et les gaufres de ma grand-mère maternelle. Le chocolat le lendemain de Noël. D’ailleurs j’ai une passion pour le chocolat, à tel point que j’ai suivi une formation de dégustation avec Victoire Finaz, une experte dans ce domaine, je suis désormais diplômée d’un certificat en chocologie ! Dans le domaine de la nutrition, c’est important le chocolat. Si on le choisit bien ( minimum 70% de cacao, produit en commerce équitable si on l’achète en grande surface ) et qu’on en mange avec parcimonie, c’est parfait pour stimuler le neurotransmetteur de la détente, pour l’apport de magnésium qui relaxe.

Plutôt menus de la semaine ou free style ?

Je ne fais pas de liste hebdomadaire mais je tourne avec une liste de repas qui tient sur deux bonnes semaines. Et ensuite je fais au feeling en fonction des produits de saison que je trouve chez les producteurs et petits commerçants chez lesquels je fais mes courses. En revanche j’ai quelques rituels dans mon planning : tous les mercredis je fais des yaourts maison à partir de laits végétaux et le dimanche souvent je cuisine avec mon beau-père qui est un as aux fourneaux.

Où fais-tu tes courses ?  

Chez Naturalia, Biocoop, La Vie Claire, circuit court de maraîchers de ma région, boucher et poissonnier du quartier, AMAP.

Vegan ? Locavore ? bio ? sans gluten ?…

Légumes cultivés sans pesticides toujours. Je ne mange plus de gluten depuis une dizaine années pour cause de syndrome du colon irritable. Même quand je fais une pizza maison pour les enfants, je n’en mange pas. Je vais par ailleurs me former au lien entre le microbiote et la santé puisque je viens d’être admise à suivre l’enseignement du D.U microbiote et santé mis en place par La Pitié Salpêtrière en collaboration avec La Sorbonne.

Et puis il y a quelques années j’ai eu besoin de réguler ma thyroïde, j’ai pu éviter le traitement au Lévothyrox en rééquilibrant mon alimentation.

Selon toi est-il possible d’allier plaisir et assiette saine ?

C’est indissociable. Je ne parle jamais de cuisine « healthy », c’est trop rébarbatif et monacal, mais de repas équilibrés, avec toujours des légumes.

Les mots « mincir, maigrir, grossir » ne font pas partie de mon vocabulaire.

À part les graisses saturées et les fast food, il n’existe pas d’aliments « méchants », en revanche il est primordial de composer son assiette en pensant digestion et énergie, morphologie, métabolisme et rythme de vie. Ce qui convient à l’un.e ne va pas forcément convenir à l’autre. Par exemple, j’ai remarqué que je suis en meilleure forme pour travailler l’après-midi si au déjeuner je mange végétarien. Je réserve donc les protéines animales à mes repas du soir, mais ce schéma ne va pas forcément convenir à tout le monde. Je mange en quantité mais des bonnes choses.

Que trouve-t-on toujours dans ta cuisine ?

De la farine de millet, d’épeautre, de petite châtaigne, de souchet, des jus végétaux, des graines germées, des féculents pour que mes enfants se débrouillent tout seuls, du chocolat noir 70 et 80%, de la tisane, des bocaux de légumes c’est la base, des herbes aromatiques, menthe, romarin, basilic, verveine, de la purée de noisettes, des amandes complètes, du miel, des olives et des poivrons, des artichauts grillés pour les apéros surprise, plusieurs sortes d’huile ( olive, colza, lin, cameline, coco ), de la crème fluide de soja.

Où trouves-tu de nouvelles recettes ?

Dans la revue 95°, les fiches recette de ELLE, dans les livres de Valérie Cupillard.

Que fais-tu quand tu n’as pas envie de cuisiner ?

On commande du coréen parce qu’ils font la part belle aux légumes et aux aliments fermentés ( tofu, chou, etc… ) qui sont une source naturelle de probiotiques.

Tu apprends la cuisine à tes enfants ? 

Oui je leur ai transmis les bonnes bases je crois. Mon rêve serait d’apprendre le langage de l’alimentation à tous les enfants. On sait lire, écrire, parler des langues étrangères mais on ne nous apprend pas à manger équilibré alors qu’on mange trois fois par jour. C’est un vrai sujet de santé publique, de pédagogie de l’alimentation. On devrait éduquer les enfants à l’alphabet alimentaire, savoir de quoi sont composés les aliments plutôt que de parler de régimes amaigrissants, de détox.

Es-tu accro à la vaisselle ou au linge de table ? 

J’aime beaucoup le linge de table, j’ai craqué pour la nappe léopard de Mode Trotter et les imprimés des nappes de Caroline de Benoist. Pour la vaisselle, je fais les brocantes pour acheter des verres et des tasses, ma passion. J’adore aussi tout ce qui est céramique.

Quelles sont tes adresses gourmandes ? 

La brasserie du théâtre à Saint-Germain-en-Laye, notre adresse rituelle certains dimanches soirs tous ensemble avec les grands-parents

La Cucina, 45 bd Noël marc à Andrésy. Un italien qu’on adore.

Cazaudehore, 1 av du président John Fitzgerald Kennedy à Saint-Germain-en-Laye pour le brunch du dimanche. On y allait souvent quand les enfants étaient petits. Le cadre est magnifique, et le nouveau chef super.

Le restaurant de l’hôtel Bracq à Paris 16ème. Coup de foudre pour la cuisson des légumes et pour leur salade avec la ventrèche de thon.

Boubalé, rue des Archives paris 4ème. A la carte, il y a tout ce que j’aime au niveau légumes, avec de vraies propositions de légumineuses bien cuisinées.

Interview et photos : Karine Couëdel