
Zoé Ferdinand, créatrice de mode et chef d’entreprise.
Maman de Louise 8 ans.
La styliste Zoé Ferdinand a ouvert sa boutique éponyme dans le quartier de son enfance : Saint-Germain-des-Prés. Elle y met en scène ses trois passions : le dessin, la mode et la lecture. Styliste formée chez ESMOD, elle donne vie aux textes qui lui sont chers en créant des t-shirts littéraires qui font le succès de sa marque. Quand elle n’est pas dans sa boutique, son atelier ou chez ses fournisseurs, Zoé se met en cuisine pour des « dîners » inspirés des salons littéraires du XIXème, son époque fétiche.



Peux-tu définir ta cuisine en 3 mots…
La pièce : petite – campagne – rétro.
Dans l’assiette : simple au quotidien – fait maison – de « maman » quand je reçois.
Comment as-tu pensé l’aménagement et la déco de ta cuisine ?
J’ai tout fait refaire dans cet appartement. La cuisine est la plus petite pièce mais je voulais donner une impression de campagne. Je ne souhaitais pas que ce soit blanc. La seule chose que je désirais absolument c’était un piano et un plan de travail qui ne soit pas fragile. Et une ambiance rétro qui passe par la robinetterie, le frigo.
Quel est l’ustensile ou l’appareil électro-ménager dont tu ne peux te passer ?
Mes casseroles.
Que manque-t-il dans ta cuisine ?
Rien. J’ai l’essentiel et le superflu est dans la cave…
Qui cuisine et quand ?
Moi puisque je vis seule avec Louise ma fille. Je fais à manger pour elle mais, au quotidien, on ne peut pas dire que je cuisine même si je n’achète jamais de plats tout faits.
En revanche j’adore recevoir et là je me mets en cuisine. La plupart de mes amis de toujours sont des écrivains et ils disent en plaisantant que mes dîners sont des salons littéraires. D’ailleurs certains d’entre eux ont leur rond de serviette à la maison.
Qu’est-ce qu’on mange ce soir ?
Les idées repas de Zoé Ferdinand

- Rôti de bœuf
- Poulet / frites surgelées au four
- Salade verte
- Légumes
- Coquillettes – jambon – crème
- Mezzé : houmous – caviar d’aubergines – pain libanais
- Tartines d’avocat – œuf
- Avocat – chair de crabe
Notes




» J’adore cuisiner pour ceux que j’aime «
Que cuisines-tu quand tu reçois ?
Plutôt de la nourriture de bistrot, que j’appelle la « cuisine de maman » comme le bœuf bourguignon, un croque-monsieur un peu sympa en entrée. La cuisine c’est comme faire de la couture, avec des ingrédients très simples on peut faire de belles choses.
Quand je reçois – en temps « normal » un dîner tous les deux mois – je fais le max : apéritifs – entrée – plat – dessert – mignardises. C’est une organisation d’une semaine pour penser aux invités et être sûre que ça matche entre ceux qui ne se connaissent pas, qu’ils soient très heureux de se rencontrer, parfois à la fin du dîner un auteur a trouvé un éditeur, c’est top. Puis il faut faire le plan de table et élaborer le thème du menu. C’est comme imaginer une collection de mode.

Pour ces dîners, je m’attache à ne jamais cuisiner la même chose et pour cela je consigne tout dans un carnet : la liste des invités, le plan de table, le menu. Quand je reçois j’aime bien cuisiner les repas de « maman » comme un bon bœuf bourguignon par exemple et en général ça plaît beaucoup. Je me mets en cuisine tôt le matin pour que ça mijote toute la journée et je me fais aider par une dame qui nettoie la maison avant et après et qui m’aide à éplucher les légumes, couper, bref faire tout le travail d’une « petite main » dans une brigade de cuisine. Pour me faciliter les choses j’achète aussi la pâtisserie : le baba au rhum de Cyril Lignac fait toujours un effet de fou. C’est même la blague avec les copains qui sont là souvent et me demandent si je « ferais » mon baba au rhum. En revanche je sais très bien faire la tarte fine aux pommes. Pour les dîners d’été j’achète souvent des sorbets chez Le bac à glaces, ils font des glaces traditionnelles délicieuses aux parfums très originaux.
Qui t’a appris à recevoir ?
Ma mère. Mes parents ont toujours reçu à la maison. Nous les enfants n’étions pas invités. On dînait avant et une baby-sitter s’occupait de nous, mais depuis notre chambre on entendait la rumeur, le tintement des verres et des couverts, des rires, des voix. Et ce qui était très beau c’était de découvrir la table le lendemain matin : les miettes, les traces de rouge à lèvres sur les serviettes, les taches de vin sur la nappe. Enfant ça me faisait rêver d’imaginer tout ce qui s’était passé autour de cette table. Et j’ai aussi toujours vu ma mère se préparer pour aller à un dîner. Donc je sais ce que c’est d’être hôte et invité.
Quelles sont les règles pour bien recevoir et être un bon invité ?
Quand je reçois, je ne convie jamais tous mes invités à la même heure. Les plus proches sont conviés plus tôt car je sais que s’il me reste deux – trois bricoles à installer ils vont pouvoir m’aider à terminer les préparatifs. Et quand les « nouveaux » invités vont arriver ils vont se sentir à l’aise car ils ne seront pas les premiers.
Ma mère m’a appris également qu’il faut « apprendre » aux invités à ne pas rester trop tard – pas trop tard c’est minuit – minuit et demi. Pour cela, quand les gens restent trop longtemps il faut leur proposer un jus de fruits. Quand tu as proposé tous les vins, le digestif, la tisane, si on te propose un jus de fruits c’est un signal et qu’il faut y aller. Autre signal de départ : dès que la maîtresse de maison bâille bien sûr.
Pour mette tous les invités à l’aise ma mère m’a aussi appris à faire face aux imprévus sans que ça se voit. Par exemple un invité arrive avec une personne qui n’a pas été conviée : il faut les recevoir doublement bien, ne jamais montrer un signe d’agacement. Idem si on est agacé par les propos d’un invité, être charmant jusqu’au bout.
Au quotidien tu es plutôt menus de la semaine ou free style ?
Je ne fais pas de liste mais quand il me manque quelque chose je le note sur le mur d’ardoise de la cuisine que je prends en photo pour ne rien oublier lorsque je vais faire les courses. Louise a un petit appétit et n’aime pas grand chose donc on mange souvent les mêmes plats. Heureusement elle aime les légumes ce qui permet de varier les plaisir et de manger des produits de bonne qualité.


Où et quand fais-tu tes courses ?
Au jour le jour dans mon quartier : marché Raspail, Monoprix en bas de chez moi et Naturalia.
Vegan ? Locavore ? bio ? sans gluten ?…
J’essaie d’apprendre à Louise à consommer peu de sucre et peu de sel.
Que trouve-t-on toujours dans ta cuisine ?
Café – thé – tisane – de quoi faire un gâteau – des spaghettis.
Au congèlo : des frites, des glaces pour Louise.
Où trouves-tu de nouvelles recettes ?
Sur internet. Dans quelques livres comme celui de la Guinguette d’Angèle.


Quel menu pour oublier le blues du dimanche soir ?
Aucun. Depuis que Louise est née je n’ai plus jamais eu le blues !
Que fais-tu à manger quand tu n’as pas envie ?
Je me fais livrer ! Hélène Darroze dans son restaurant Joia fait un super hamburger qu’on trouve sur Deliveroo.
Quel est le plat de ton enfance ?
Les madeleines de ma maman. Elle savait que je ne prenais pas le temps de manger au petit déjeuner donc pour « m’appâter » il y avait toujours une boîte pleine de madeleines maison. Et c’est un gâteau littéraire, ça tombe bien. Je suis ravie de partager sa recette avec les lectrices (-teurs ) d’In Kitchen With.

Les madeleines de Zoé Ferdinand

Ingrédients
- 100 à 150 gr de farine
- 3 œufs
- 125 gr de beurre
- 5 gr de levure chimique
- 25 cl de lait
- 100 gr de sucre en poudre blanc
Instructions
1 / Faire fondre le beurre. Réserver.
2 / Battre les oeufs et le sucre.
3 / Ajouter la farine et la levure. Bien mélanger.
4 / Ajouter le lait. Mélanger.
5 /Ajouter le beurre fondu. Mélanger.
6 / Laisser reposer 3 heures minimum.
7/ Pré-chauffer le four à 200°C le temps de verser la préparation dans des moules à madeleines.
8/ Cuire 5mn à 200°C puis 5mn à 180°C.
Notes
Tu apprends la cuisine à Louise ?
On fait ensemble des gâteaux simples pour le goûter : gâteau au yaourt, marbré, madeleines, cake au citron, crêpes. Ma mère prend plus de temps avec elle pour lui apprendre à cuisiner.
Quel est votre rituel avec Louise ?
L’apéro quotidien ! Pour Louise c’est jus de fruit ou grand verre d’eau et chips ou mezze. Pour moi un petit verre de vin.



Es-tu accro à la vaisselle ou au linge de table ?
J’aimerais avoir beaucoup de vaisselle mais je me retiens. Je vais souvent Aux Tables d’Eva au marché Serpette à saint Ouen, ça me donne des idées mais je n’ai pas la place de stocker des services entiers. Quand ma grand-mère paternelle est décédée on a retrouvé des services qui n’avaient jamais été déballés, pourtant elle recevait beaucoup. J’en ai éprouvé un drôle de sentiment et me suis dit qu’il vaut mieux avoir moins et en profiter, vivre.
En résumé je mélange donc la vaisselle chinée aux puces avec des pièces de chez Astier de Villatte que j’aime beaucoup et je trouve toujours chez Monoprix de jolies choses qui fonctionnent très bien mélangées avec le reste.
C’est pareil pour le linge de table. Y’a le très beau comme la broderie anglaise mais que je n’utilise pas parce que j’ai peur de la tacher, c’est donc une erreur d’achat comme une très belle robe qui ne serait jamais portée. J’ai aussi une belle nappe en tissu Sri Lankais de chez Simrane. Et puis le plus simple comme des nappes à carreaux vichy, des nappes en lin de La Redoute.
Quelles sont tes adresses gourmandes ?
Le Marco Polo, 1 Rue Saint-Sulpice, 75006 Paris. Renato le chef me livre les anti-pasti. Personne ne les fait aussi bien que lui.
La Capanna, une très bonne épicerie italienne 45 Rue Daguerre, 75014 Paris.
Homer Lobster 15 Rue de l’Ancienne Comédie, 75006 Paris. Parce que j’adore les sandwichs et ils font un sandwich au homard qui est certainement le meilleur sandwich au monde !
Shiso Burger 21 Quai Saint-Michel, 75005 Paris pour les burgers japonais qui sont délicieux.
Interview et photos : Karine Couëdel
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