Yael Haim, directrice communication et marketing de Molitor. Mariée à Adrien. Maman de Amy 7 ans et Aaron 3 ans.
Parler de nourriture avec Yael c’est tout un programme tellement elle aime manger, découvrir de nouveaux plats, de nouveaux lieux, partager ses bonnes adresses, ses meilleurs souvenirs de repas, ses recettes et celles de ses copines. Entretien savoureux et généreux en exclusivité pour In Kitchen With.
Peux-tu définir ta cuisine en 3 mots…
La pièce : conviviale – pratique – jolie
Dans l’assiette : coquine ( on aime bien manger des trucs qui dégoulinent, on est très street food burger, pizza 🙂 ) – saine – américaine
Comment as-tu pensé l’aménagement et la déco de ta cuisine ?
On n’a pas fait de travaux quand on s’est installé dans cet appartement. La cuisine est donc telle quelle, ouverte sur la pièce principale, avec le comptoir, les tomettes au sol. On a juste repeint les poutres en blanc ; elles étaient dorées, j’aime bien tout ce qui brille mais là c’était too much. Elle nous convient parfaitement parce que dans la « vraie vie » ( hors confinements ) on reçoit beaucoup les copains et c’est parfait pour être à la fois fourneaux et à l’apéro avec nos invités.
Qui cuisine et quand ?
Avant le premier confinement c’était toujours Adrien qui cuisinait le salé et je me chargeais de faire les gâteaux le week-end. Je rentrais tard du travail et comme on a la chance d’avoir nos mamans à Paris qui s’occupent des enfants, quand on rentrait ils avaient déjà mangé ; Adrien préparait juste un plat pour nous deux. Depuis le premier confinement, télétravail oblige, je m’y suis mise et on partage plus les tâches en cuisine.
Je suis devenue une pro des cinnamon rolls
Qu’avez-vous le plus cuisiné pendant le premier confinement ?
Beaucoup de tartes rustiques : banana pie, tarte aux fruits, cookies. Et on s’est hyper perfectionné sur les cinnamon rolls.
Les cinnamon rolls de Yael ( d’après la recette de C’est ma fournée )
Pour 16 cinnamons rolls.
Ingrédients
Pour la pâte :
400g de farine type 45
15g de levure fraîche
150g de lait entier
1 oeuf moyen
80g de beurre doux
50g de sucre
5g de sel
Pour la garniture :
90g de beurre avec des cristaux de sel de mer
70g de sucre roux
8g de cannelle moulue
60g de noix de pécan
Je fais un sirop plutôt qu’un glaçage.
Pour le sirop :
60g d’eau
80g de sucre en poudre
1 moule de 24 cm
Instructions
1 / Dans la cuve d’un robot pâtissier ou dans un cul de poule, émietter la levure.
2/ Faire tiédir le lait ( 43°c pas plus ) et le mélanger à la levure.
3/ Ajouter dans cet ordre : farine + œuf + sucre + sel. Pétrir.
4 / Ajouter le beurre doux pommade.
5/ Pétrir longtemps. On doit obtenir une boule lisse qui ne colle pas aux doigts.
6/ Couvrir le récipient avec un linge humide et laisser lever dans votre four fonction étuve ou dans un endroit assez chaud. Compter environ 2h. La pâte doit doubler de volume.
7/ Torréfier les noix de pécan au four sur une plaque en métal, pendant 15mn à 180°.
7/ Préparer la garniture : mélanger le beurre avec des cristaux de sel bien mou + le sucre brun + la cannelle + noix de pécan préalablement hachées au couteau.
8/ Étaler la pâte de façon à obtenir un rectangle d’environ 60x40cm.
9/ Étaler la garniture sur la pâte.
10/ Rouler en serrant bien. On doit obtenir un rouleau de 68cm environ. Couper les bords qui sont vides de garniture.
11/ Détailler 16 rolls de 4cm de large environ. Pour ne pas les écraser le mieux est de les couper avec du fil dentaire.
12/ Disposer les rolls dans votre moule en les espaçant bien car ils vont encore lever : commencer par en mettre 11 tout autour, puis 5 au centre. `
13/ Laisser pousser la pâte en étuve sans couvrir pendant 1h.
14/ Préchauffer le four à 150° fonction chaleur tournante.
15/ Enfourner sur la seconde grille en partant du bas pendant 30mn.
16/ Préparer le sirop : faire fondre le sucre dans l’eau à feu doux dans une casserole.
17/ Démouler et laisser refroidir sur une grille. Avant qu’ils soient froids : napper de sirop.
Notes
Plutôt menus de la semaine ou free style ?
Plutôt freestyle. Mais avec les confinements successifs et le télétravail je prévois au moins les repas du lundi et du mardi.
Les idées repas de Yael Haim
Lundi
Guydon japonais : viande de boeuf finement coupée, bouillie et revenue à la poêle avec de la sauce soja, des oignons, de la poudre de dashi et du sucre.
À déposer sur du riz rond japonais – si vous avez un rice cooker pour le faire cuire c’est mieux ☺
Mardi
Caponata, ricotta, pain rustique, salade de fenouil à l’aneth et au citron, plateau de fromages et fruits en dessert.
Mercredi:
Filet de dorade cuite au four avec un filet d’huile d’olive et du citron
Accompagnement : haricots verts, brocolis grillés
Jeudi
Les pâtes d’Adrien: au citron, aux aubergines, à la sauce tomates. Ou soirée USA avec mac & cheese maison.
Vendredi
C’est shabbat, on se fait un repas qui sort de l’ordinaire pour marquer le coup : pizza, burger… Dès qu’on pourra se retrouver à nouveau en famille ce sera couscous, hallots, shakshouka et les plats traditionnels qui nous manquent tant !
Samedi
Ça dépend de nos envies : si on reçoit ou pas, mais quoi qu’il arrive on essaie de se faire plaisir !
Souvent on fait un gâteau le week-end : mon fils veut au chocolat, ma fille préfère la tarte au citron et Adrien des cinnamons rolls… alors bon je ne sais plus où donner de la tête.
Dimanche
Brunch : pain, fromages, pancakes, poulet rôti, salades de tomates… On improvise.
Et le soir on essaie de faire léger !
Notes
Vous avez un repas rituel avec les enfants ?
Pendant le premier confinement le vendredi c’était home cinema avec pop-corn. Le second c’était pizzas tous les vendredis soirs. Là on est plutôt sur du burger le dimanche. Les rituels varient…
Qu’est-ce qu’on mange ce soir ?
La Caponata de Yael Haim – d’après la recette de Fabrizio Ferrara chef de l’Osteria Ferrara – Paris 11
Pour 4 personnes
Ingrédients
1 grosse aubergine
2 branches de céleri
1 oignon jaune
250g de tomates pelées ou pulpe de tomates
30g de vinaigre de vin rouge
20g de sucre
80g d’huile d’olive
Olives vertes, raisins secs, câpres, pignons de pin
Instructions
1/ Couper l’aubergine en dés de 2cm environ, saler (10g) et sucrer (20g). Laisser mariner 30min dans un saladier, à la fin enlever le jus que les aubergines auront rendu.
2/ Entre temps : couper le céleri en petits dés et ciseler l’oignon.
3/ Faire légèrement dorer les aubergines dans l’huile à feu vif et déglacer au vinaigre.
4/ Baisser le feu et ajouter le céleri et l’oignon et laisser cuire quelques minutes. Incorporer ensuite les tomates et laisser confire tranquillement.
5/ Ajouter les câpres, les raisins et les olives 5 minutes avant d’éteindre le feu.
6/ Laissez reposer et mettre au frigo entre 5h et une nuit.
7/ Servir avec des feuilles de basilic, quelques pignons de pin, un bon pain rustique et une ricotta bien fraîche.
Notes
- Encore meilleur le lendemain.
- Ajuster les câpres, olives et raisins en fonction de vos préférences.
- N’hésitez pas à tremper le pain dans la Caponata !
Que faites-vous quand vous n’avez pas envie de cuisiner ?
On commande !
Quel est l’ustensile ou l’appareil électro-ménager dont tu ne peux te passer ?
Une balance électronique pour la pâtisserie – un fouet magique ( en spirale ) idéal pour toutes les pâtes maison – un rice cooker – et depuis peu une cocotte en fonte offerte par ma belle-mère. Que je ne range même plus tellement je m’en sers.
Que manque-t-il dans ta cuisine ?
Un robot pâtissier genre Kitchen Aid et une plancha.
Qui fait les courses ? Où et quand ?
On fait les courses tous les deux. De façon complètement aléatoire, y’a pas de jour précis c’est même un peu au jour le jour. Avec une virée au marché en famille le dimanche matin.
Vegan ? Locavore ? bio ? sans gluten ?…
On ne suit pas de régime alimentaire particulier mais je tente le jeûne intermittent depuis peu pour dégonfler un peu, tenter de diminuer ma consommation de sucre et retrouver le plaisir de manger. C’est pas gagné. J’ai aussi comme projet d’acheter de plus en plus local mais je ne suis pas encore bien calée sur la question. Idem pour les fruits de saison même si je suis encore du genre à acheter des tomates toute l’année…
Que trouve-t-on toujours dans ta cuisine ?
Des pâtes – de la farine – de la sauce tomate – du beurre – des oeufs – de la farine – du cheddar râpé – du lait.
Le congélo est presque toujours vide mais on y trouve toujours de la glace pour les enfants et de la vodka et des glaçons pour le whisky pour les soirées improvisées avec les amis ..
Qui t’a donné le goût de la cuisine ?
On a tous les deux eu une éducation culinaire simple et généreuse. Ma maman était femme au foyer, elle préparait des tartes, des plats en sauce.
Nos origines font que nos plats de famille sont généreux. Mes grands-parents paternels sont d’Algérie, ma grand-mère maternelle est de Bretagne donc c’est un mix entre le couscous et la crêpe. Le père d’Adrien père est d’Europe de l’Est et sa mère de Tunisie mais ses grands-parents maternels sont italiens donc la cuisine italienne est aussi très présente. Ce mélange culturel culinaire est ponctué par les fêtes religieuses et les repas qui les accompagnent. Mais malgré tout ça je n’ai pas eu de transmission culinaires de mes grands-mères. Je demande donc régulièrement des recettes à ma mère.
Quel était le plat de ton enfance ?
Adrien : courgettes vapeur et sole tous les samedis chez sa grand-mère.
Yael : chez nous il y avait un rituel c’était le poulet du mardi soir fait par ma grand-mère parce que le lendemain il n’y avait pas école donc on prenait notre temps. Le dimanche mon père traversait Paris pour aller acheter une baguette de pain faite par un boulanger kabyle parce qu’il trouvait que c’était la meilleure de Paris.
Où trouves-tu de nouvelles recettes ?
Dans quelques livres de cuisine. Mes préférés : Simple de Ottolenghi, Salam-Shalom de mon amie Chloé Saada. Et récemment j’ai retrouvé ce cahier « recettes du plaisir », que m’avais offert ma meilleure amie quand j’avais 15-16 ans avec nos recettes de cocktail, notre recette de pâtes au magret de canard, nos omelettes parce qu’on était scout et qu’un été on avait gagné le concours de repas du camp avec une omelette aux brugnons ( oui vous avez bien lu ! ). Quand je suis rentrée à Paris je l’ai refaite pour mes parents et ma sœur : échec total. C’est mon carnet de recettes le plus précieux.
Quand on fait une nouvelle recette, on aime bien aller chercher la recette d’origine, son histoire, ses ingrédients. Par exemple pour les hamburgers Adrien me tanne pour que j’apprenne à faire le potatoe bun et que je demande au boucher de faire des mix de viande pour qu’elle soit moelleuse comme dans les smash burger. Bref j’ai la pression !
Quelle est la recette que tu loupes tout le temps ?
Le gâteau au chocolat. C’est devenu une joke dans la famille parce bon, sérieux, louper le gâteau au chocolat ! Mais à chaque fois je tente de nouvelles recettes pensant faire mieux et c’est raté. Et même souvent je réussi la première fois et la seconde c’est dégueu. Un mystère parce que je ne même pas ce que j’ai foiré. Une mère qui loupe le gâteau au chocolat c’est quand même la honte !
Plutôt petit déj, brunch, déjeuner, apéro ou dîner ?
J’adore tous les petits déj, salés comme sucrés. L’été je préfère le déj qui s’éternise. Le brunch aussi toute l’année. Et les dîners pour le côté convivial, familial ; un peu « orgie ».
Es-tu accro à la vaisselle ou au linge de table ?
Pas du tout. J’adore ça chez les autres mais je ne m’en suis jamais soucié pour l’instant.
Quelles sont tes adresses gourmandes ?
La Closerie des Lilas, 171 boulevard du Montparnasse Paris 6ème. C’est mon resto préféré. Parce que c’est les acteurs, les artistes, le pianiste, le martini de James Bond au bar. C’est l’endroit où mon père – quand on n’était pas encore nées – allait tous les vendredis soirs rejoindre ses potes après avoir dîné chez sa mère. Donc toute mon enfance j’ai entendu parlé des soirées à la Closerie. C’est là qu’on a fait notre première date avec Adrien. C’est là qu’on dîne pour nos anniversaires. C’est notre restaurant doudou, on sait ce qu’on va manger, on sait que ça va être bon, qu’on va trop boire, trop manger et que ça va être cher mais c’est inoubliable.
Osteria Ferrara, 7 rue du Dahomey Paris 11ème. De la très très bonne cuisine italienne.
Tempi Lenti, 13 rue Gerbier Paris 11ème. je n’y suis allé qu’une fois mais j’y pense encore tellement c’était bon. J’avais mangé des pâtes aux anchois saupoudrées de panure, divin.
Peppe pizzeria. 2 place Saint-Blaise Paris 20ème.Ce sont les meilleures pizzas du monde.
Clamato, 80 rue de Charonne Paris 11ème. Notamment pour leur tarte au sirop d’érable.
Le Coffee parisien pour le cheesecake.
Ladurée parce que les macarons ça sert à rien de lutter.
Le Bistrot Paul Bert, 18 rue Paul Bert Paris 11ème. Pour sa carte bistronomie et son ambiance brasserie parisienne.
Interview et photos : Karine Couëdel
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