C’est certainement la journaliste de mode et écrivain la plus facétieuse du monde de la fashion. De Canal Plus à Instagram en passant par ELLE puis « O » de l’Obs, elle saupoudre depuis des années de son impertinence et de son humour bienveillants notre quotidien.
Cette rentrée elle met les pieds dans le plat en publiant Une apparition chez Robert Laffont ; un roman plein de tendresse qui bouscule les codes de l’apparence. Et pose la question : et si les cheveux blancs chez la femme c’était le chic plus ultra ?
On sait qu’elle manie les mots comme un virtuose, revient du marché son cabas plein de vases chinés, est capable des plus beaux craquages chez CELINE, surpique à la main les coutures de ses pantalons, mais la question que tout le monde se pose 🙂 que se passe-t-il dans la cuisine de cette fine observatrice de la mode ? Bref, à table avec Sophie Fontanel. Miam !
Peux-tu définir ta cuisine en 3 mots …
Propre – ergonomique – dégagée. J’aime savoir où sont les choses et ne pas avoir à réfléchir.
Parfumée – très populaire – esthétique.
Qu’est-ce qu’on mange cette semaine ?
Galettes de pomme de terre.
Poulet rôti ( je suis capable d’en acheter un entier et de le manger jusqu’à la fin ).
Spaghettis parfumés au zeste de citron et à l’ail rissolé, saupoudrés de parmesan.
Salade d’endives assaisonnée à la crème d’anchois qui coule dans chaque feuille.
Minestrone : petits pois, petites carottes, petits navets, poireaux que je fais cuire avec des herbes et un gros bloc de fin de parmesan. Le premier jour les légumes sont croquants, le second ils le sont moins, le troisième je sépare le bouillon des légumes et je les mange séparément.
J’adore manger et cuisiner mais j’aime les plats extrêmement simples.
Galettes aux pommes de terre de Sophie Fontanel
Une recette facile qui fait toujours son effet.
Ingredients
Pommes de terre qualité frite, beaucoup
Un peu de Comté
2 oignons
Noix de muscade
Epices
Huile d’olive
Ciboulette
Instructions
1 / Laver les pommes de terre. Ne pas les peler.
2 / Râper les pommes de terre pas pelées. Les essorer dans une feuille de papier absorbant pour enlever l’eau.
3 / Râper le Comté.
4 / Emincer les oignons.
5 / Mélanger le tout à la main en ajoutant des épices au choix et de la noix de muscade. Saler un peu.
6 / Faire frire cette pâte dans une huile très chaude, former la galette avec une spatule. Quand c’est bien frit, retourner.
7 / Sortir du feu quand c’est bien gratiné. Egoutter sur une feuille de papier absorbant.
8 / Poivrer et ajouter de la ciboulette ciselée avant de servir.
Notes
Servir avec une salade verte dans laquelle vous aurez ajouté quelques dés de chorizo ou de poutargue.
Quel est le plat de ton enfance ?
Rosbeef-frites et tout le monde qui sauce le pain dans le plat. Ma mère était persuadée qu’il fallait manger de la viande midi et soir pour avoir de bons os…
J’adore la viande mais on ne peut pas se voiler la face sur ce qui se passe dans les abattoirs.
Que trouve-t-on toujours dans ta cuisine ?
Kubor – crème d’anchois – endives – oeufs quand j’y pense – citrons – chorizo pour le griller dans les pâtes, les salades – ail – oignons – poutargue parfaite en lamelles pour l’apéro – galettes Wasa à l’emmental pour l’apéro aussi – safran – coriandre – fenouil – farine de châtaigne – pâtes.
Quel est l’ustensile ou l’appareil électroménager dont tu ne peux te passer ?
Je ne suis pas du tout branchée appareils compliqués, je n’ai même pas le bloc à surgelés de mon frigo, ce n’est pas ma culture. Si je n’ai rien, je descends acheter un paquet de pâtes mais certainement pas un plat surgelé !
Mais je ne peux me passe de la multi-râpe, t’es dans la merde quand tu ne l’as pas, d’un bon couteau et d’une spatule en bois pour décrocher les aliments de la poêle.
Plutôt petit déj, brunch, déjeuner, apéro ou dîner ?
Dîner. Si je dîne chez moi je mange tôt. J’adore me faire à manger, dresser une belle table et écouter France Culture. Le repas est un moment esthétique.
Où et comment fais-tu tes courses ?
Au marché saint Honoré sur la place, il est petit mais on y trouve du bio.
Un peu au Monop. Au marché d’Aligre. Chez l’épicier arabe de la rue Croix des Petits Champs où tout est succulent, surtout les abricots et les petits pignons.
Que cuisines-tu quand tu reçois ?
Des choses très aromatisées, souvenir d’Arménie. Les herbes que j’adorent sont le Zaatar, l’origan, l’estragon, le cumin, le très bon curry.
Je peux alors faire griller une petite côte de porc, panée avec de l’origan et un cube de bouillon émietté. En accompagnement des petits navets cuits à l’eau, coupés en gros dés et revenus dans un mélange huile-beurre avec de l’estragon et un bon poivre.
As-tu une recette minceur ?
Il faut se rendre à l’évidence, on grossit si on mange beaucoup. Donc je mange de tout mais un peu. Mais de tout hein ! Y’a rien de plus triste que les gens qui disent au restaurant » je vais prendre les légumes de saison »…
J’ai appris à cuisiner le quinoa que j’agrémente avec des herbes. Je le fais en risotto épaissi avec un tout petit peu de crème fraîche.
Où trouves-tu de nouvelles recettes ?
Etonnamment pas dans les livres, je n’ai pas de livres de recettes ! Dans ma famille, les femmes cuisinaient bien et la transmission était orale. Je perpétue la tradition quand je demande des recettes à mes amies.
Es-tu addict au linge de maison ou à la vaisselle ?
Les deux ! Mon métier c’est la mode et faire l’impasse sur une belle table c’est impossible. Je n’utilise jamais de serviettes en papier, jamais de sets de table. C’est jolie vaisselle, jolis couverts et nappe et serviettes en tissu. Qu’on le veuille ou non la nappe blanche ça ambiance !
Je chine de la vaisselle, pas besoin de beaucoup mais il faut que ce soit beau. J’ai trouvé de très beaux couverts en argent à un bon prix au marché d’Aligre. Des couverts en bambou au Brésil, du linge de maison au Kiloshop du boulevard saint Germain.
Je craque pour le linge imprimé au pochoir de Bertozzi, le Wedgwood, la porcelaine ajourée, les grands saladiers mais je ne comprends pas l’idée du saladier en plastique !
Quelles sont tes adresses gourmandes ?
- Sanukiya, 9 rue d’Argenteui
J’aime l’ambiance In the mood for love de ce restaurant japonais où tu manges seul devant un mur.
- Roellinger, 51bis rue Sainte-Anne
pour les meilleures épices du monde, traitées avec beaucoup de déférence. On y trouve des fonds de sauce géniaux en cube.
Texte et photos : Karine Couëdel
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