Sarah-Lee, fondatrice de Judith Paris . Maman de Judith 9 ans et Jacob 6ans 1/2. Mariée à Jonathan.
L’histoire professionnelle de Sarah-Lee s’écrit comme une évidence. À douze ans Sarah-Lee prend conscience que son odorat est extrêmement développé et que ce sens la stimule sans cesse. Sa maman lui explique que de ce don on peut faire un métier. À quatorze ans elle fait son stage de 3ème dans une maison de parfums et découvre ce qui sera « le métier de sa vie » : celui d’évaluatrice. Un métier qui cumule connaissance précise des tendances du marché, de l’air du temps et de nouvelles idées pour optimiser les notes à utiliser dans les créations, le tout en collaboration avec les parfumeurs. Un métier qu’elle exerce depuis quinze ans chez Symrise une maison de parfums.
Il y a cinq mois Sarah-Lee a créé Judith Paris, une marque de parfums composée de trois senteurs inspirées de la mode : « Taille Haute » « Col Rond » et « Oversize ». Note florale de rose modernisée très boisée pour Taille Haute, odeur de t-shirt propre travaillé comme un musqué boisé pour Col Rond, oriental vert très vanillé et musqué pour Oversize, composent un vestiaire de basiques olfactifs avec une touche d’originalité qui les rendent addictifs.Des fragrances qui racontent tout ce qu’elle aime : les femmes, la vie parisienne, les années 80 et la mode.
Comme le parcours de Sarah-Lee qui sonne comme une évidence, il nous a semblé évident de parler cuisine, saveurs et odeurs avec elle. Discussion autour d’un bon thé et d’une assiette de croquants maison délicatement parfumés à la fleur d’oranger. Ambiance café des délices à Neuilly.
Peux-tu définir ta cuisine en 3 mots…
La pièce : esthétique – épurée – contrastée
Dans l’assiette : familiale – multi saveurs – simple
Comment as-tu pensé l’aménagement et la déco de ta cuisine ?
On a tout fait dans cet appartement. Pour la cuisine le maître mot c’était le rangement, on en n’a jamais assez. Je voulais un coin repas avec une fenêtre pour avoir de la lumière naturelle quand on déjeune et pour délimiter cet espace je l’ai souhaité coloré. Le reste de la cuisine est un peu froid car fait de marbre, de terrazzo au sol et de gris clair pour les façades, le jaune apporte une touche de pep’s.
Que manque-t-il dans ta cuisine ?
C’est rare de dire ça mais rien. On l’a bien pensé il faut croire car elle est très pratique à l’usage.
Qui cuisine et quand ?
Moi. Le soir après le dîner des enfants. Ils dînent tôt, avant notre retour du travail. Au quotidien j’ai une personne qui aide à la maison et s’occupe notamment de faire déjeuner les enfants le midi et le soir si je ne suis pas rentrée. Je prépare leur déjeuner la veille et elle termine si besoin, ou fait réchauffer. Jacob mon fils adore cuisiner, avant d’aller se coucher il m’aide dans la préparation du repas du lendemain ou du soir pour Jonathan et moi. C’est notre moment privilégié, l’occasion de me raconter sa journée ; Judith passe une tête pour goûter. Je cuisine aussi beaucoup le dimanche soir pour prendre un peu d’avance.
Qui t’a donné le goût de la cuisine ?
Ma maman. Elle a toujours beaucoup cuisiné, pourtant elle avait un métier très prenant. Mais elle se réveillait très tôt le matin pour faire à manger pour la journée. Et le vendredi chez nous c’est sacré, ce jour-là elle était en cuisine dès six heures du matin pour préparer un maximum de plats avant de partir au bureau. J’ai des souvenirs d’odeurs liées à la cuisine depuis toujours : les poivrons rouges grillés dans le four, le pain qui cuit. La pâte à pain crue c’est mon premier souvenir gustatif. Elle m’a transmis les recettes, m’a appris les bons gestes.
Depuis que je suis devenue maman j’ai eu envie d’installer chez moi ce plaisir des bonnes odeurs de cuisine.
Quel est l’ustensile ou l’appareil électro-ménager dont tu ne peux te passer ?
Un écrase-ail, un petit couteau très coupant. Et l’appareil électroménager idéal c’est le robot pâtissier Kenwood, cadeau de ma belle-mère. J’en rêvais depuis des années, j’ai failli pleurer – vraiment – quand elle me l’a offert. C’est génial pour faire les pâtes à pain, à brioche, les œufs en neige. C’est fantastique.
Plutôt menus de la semaine ou free style ?
Je fais au feeling mais j’ai toujours des basiques d’avance, notamment pas mal de planches de viandes dans le congélo et je tourne souvent avec les mêmes plats. Je fais un ré-approvisionnement de viandes et de poisson toutes les deux semaines. Dans le stock je suis assez organisée.
Les idées repas de Sarah-Lee Chlewicki
- Poulet à la tomate au four : cuisses et hauts de cuisses de poulet + deux tomates coupées en quart + deux gousses d’ail + huile + sel + poivre + feuilles de laurier. Un peu d’eau. Au four à 180°c pendant une heure, en arrosant la viande régulièrement. Servi avec des tagliatelles. Les enfants adorent
- Poisson à la marocaine : pavés de cabillaud ( ça marche aussi avec des pavés de saumon ). Dans une grande poêle je mets par couches : des poivrons rouges crus pelés + trois ou quatre gousses d’ail entières + des pommes de terre Charlotte découpées en lamelles comme des chips un peu épaisses + bouquet de coriandre + 1 càs de curcuma + 1 càs de paprika + poudre de Marak Of + huile + 1/2 verre d’eau et par dessus je dépose le poisson. Je couvre et mets à feu fort pendant 10mn puis je réduits à feu doux pendant 30mn et je secoue régulièrement la poêle pour ne pas que ça accroche mais sans mélanger le tout. Avec une cuillère j’arrose régulièrement le poisson avec le jus. Pour les enfants je fais du riz en accompagnement.
- Sole + riz au beurre + salade verte
- Pâtes à la sauce
- Rôti de veau avec riz et petits pois : dans une cocotte je saisis la viande à feu fort, je mets beaucoup d’eau et laisse mijoter à feu doux pendant des heures pour que la viande soit confite et qu’elle s’effiloche.
- Boulettes de bœuf hâché
- Pâtes chinoises : Capellini N°1 + bœuf ou poulet émincé mariné dans du soja, de l’huile de sésame, du vinaigre de riz, de l’ail, du citron. Je fais revenir la viande avec la marinade à la poêle, je fais cuire les pâtes à part. J’ajoute des petits pois et des carottes croquantes.
Notes
Qu’est-ce qu’on mange ce soir ?
Le tube de la maison : les pâtes à la sauce. Une recette familiale avec le goût propre à la sauce tomates telle qu’on la fait en Tunisie où sont nés mes parents. La particularité de cette sauce c’est qu’il y a beaucoup d’ail, qu’elle n’est faite qu’avec du concentré de tomates et qu’elle mijote pendant plusieurs heures. Elle dégage une odeur incroyable, elle est très bonne juste avec du pain. Elle sert de base pour une pizza maison, on peut aussi la manger avec des œufs et du cumin, avec du thon et des spaghettis bien sûr.
Les pâtes à la sauce de Sarah-Lee Chlewicki
Ingrédients
POUR LA SAUCE
- 2 gousses d’ail écrasées
- 1 boîte de concentré de tomates Mutti
- 1 carré de sucre
- 1 belle cuillère à soupe d’huile de tournesol
- sel
- poivre
- thym / laurier
Pâtes
- 1 paquet de spaghettis Barilla N°5
Instructions
- Dans une casserole faire revenir à feu fort l’ail écrasé dans l’huile de tournesol avec une cuillère à soupe d’eau pendant quelques minutes.
- Quand ça crépite, ajouter le concentré de tomates + sel + poivre + sucre. Faire revenir quelques instants.
- Ajouter le thym et le laurier et la boîte de concentré remplie d’eau. Délayer le tout, toujours à feu fort pendant 1 ou 2 mn. Jusqu’à ce que le mélange fasse des bulles.
- Couvrir. Baisser le feu à feu doux et laisser mijoter 1 heure ou deux.
- Faire cuire les pâtes al dente.
- Mélanger les pâtes égoutées avec de la sauce.
Notes
Hallott de Sarah-Lee d’après la recette de @Steph Harari
Pour 6 hallotts
Ingrédients
- 1 kg de farine
- 2 càs de sel fin
- 130 g de sucre en poudre
- 120 g d’huile neutre
- 1/2 litre d’eau tiède
- 1 cube de levure fraîche
- 1 œuf
Instructions
- Diluer le cube de levure dans l’eau tiède en l’émiettant. Mélanger.
- Mettre huile + œuf + sel + sucre dans le bol d’un robot.
- Ajouter le mélange eau – levure.
- Mélanger le tout.
- Verser la farine.
- Pétrir 5-10mn avec le crochet à vitesse moyenne (ou à la main si vous n’avez pas de robot ).
- Sur un plan de travail fariné pétrir un peu la pâte à la main pour s’assurer qu’elle n’est pas trop collante.
- Remettre la pâte dans le bol. Filmer et laisser doubler de volume pendant deux heures à température ambiante ou toute une nuit dans le réfrigérateur.
- Diviser la pâte en 6 morceaux.
- Avec un rouleau à pâtisserie préparer 6 pâtons avec chaque morceau de pâte. Les tresser ensemble ou former une boule si vous n’êtes pas une as du tressage.
- Badigeonner les hallots avec le jaune d’œuf.
- Ajouter des graines de sésame ou autre topping de votre choix ( graines de courge, zaatar … ).
- Enfourner à 175°C chaleur tournante pendant 20 à 30 mn.
Notes
Que trouve-t-on toujours dans ta cuisine ?
De quoi faire un apéro : des olives – des noix de cajou – des crackers avec du tarama – des tomates cerises -des anchois. De quoi prendre un bon goûter maison : je fais toujours des croquants, des galets sucrés, même si je me désole de voir que mes enfants sont très sensibles au marketing et adorent les biscuits industriels ; je lâche un peu dans ce domaine j’avoue…J’ai toujours aussi des herbes aromatiques et des boîtes de concentré de tomates Mutti, la base pour mes plats en sauce – et de l’ail, j’en mets partout.
Où et quand fais-tu tes courses ?
Je ne suis pas fan des courses. Jonathan s’en charge pas mal. Je fais livrer l’eau, les fruits et le poisson.
Que fais-tu quand tu n’as pas envie de cuisiner ?
Je commande : pizzas, sushis, chinois. Tout y passe, selon les envies. C’est souvent le cas le mardi soir car les enfants n’ont pas école le mercredi. Ce soir-là, comme le week-end, on dîne tous les quatre ensemble.
Plutôt petit déj, brunch, déjeuner, apéro ou dîner
On adore l’apéro vous l’aurez compris. Côté boisson pour l’apéro j’aime la bière et la boukha qui est de l’alcool de figue, à consommer avec modération car très fort.
Où trouves-tu de nouvelles recettes ?
Je ne suis pas souvent en quête de nouvelles recettes. Celles que ma mère m’a transmises et que j’ai notées dans un carnet sont déjà suffisantes. Ma bible c’est La cuisine juive tunisienne de mère en fille. Sinon, les nouveautés sont souvent celles goûtées chez des ami.es ou dans des restaurants.
Quel est ton repas comfort food ?
Coquillettes au beurre avec un carré de Kiri. Régressif mais réconfortant.
Qu’est-ce que tu cuisines pour Shabbat ?
Le rôti de veau ou un rosbif – pâtes à la sauce et une mayo maison ou des boulettes de bœuf hâché servies avec un riz curcuma-safran.
Es-tu accro à la vaisselle ou au linge de table ?
Parfois j’ai des périodes linge de table comme cette nappe brodée de chez Zara Home. Sinon j’ai une passion pour les jolis verres.
Quelles sont tes adresses gourmandes ?
Chez Mar’co, 4 rue de la Sourdière Paris 1er. Avec ou sans enfants ou avec une copine. Le cadre est sympa, c’est très bon et même si c’est branché (lieu créé par Marc Giami fondateur du Water Bar de chez Colette ndlr ), l’accueil est kids friendly.
Chez Chlew, à Levallois, place Victor Hugo Paris 16ème et Saint Mandé. Pour les sandwichs cacher sur mesure avec un pain exceptionnel. Et je ne dis pas ça parce que le concept est celui de mon beau-frère.
Babka Zana, 65 rue Condorcet Paris 9ème. Tout y est très bon, esthétique et chaleureux.
Tif fait maison, quand je reçois et que je manque de temps je fais appel au talent de traiteur de Tiffany Haik. Ses quiches et salades sont excellentes.
Yamamoto, 6 rue Chabanais Paris 2ème. Un très bon japonais pour un repas au bar en amoureux.
Interview et photos : Karine Couëdel
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