
Mercédéh, directrice de la marque Notshy cashmere . Maman de Chayan, 24 ans. Mariée à Laurent.
Après avoir fait grandir Notshy, griffe parisienne de cachemire, pendant une quinzaine d’années au poste de directrice commerciale, Mercédéh a été nommée directrice de la marque. Sous son impulsion, le studio créatif lance cette saison une ligne homme et une collection homewear.
Fan du concept d’In Kitchen With, Mercédéh nous ouvre les portes de sa cuisine, même si elle a prévenu, « j’adore bien manger mais je ne cuisine jamais, c’est mon mari qui s’en charge ». Une rencontre culinaire qui a commencé avec Mercédéh et s’est poursuivie avec Laurent, sous la surveillance de Happy, le chat de la maison.


Peux-tu définir ta cuisine en 3 mots…
La pièce : moderne – conviviale – pratique
Dans l’assiette : simple – de qualité – gourmande
Qui cuisine et quand ?
Laurent, tous les jours et ça fait 33 ans que ça dure ! J’adore manger, de tout, mais je n’ai jamais cuisiné. En revanche,
je m’occupe sans rechigner des tâches ingrates : éplucher les légumes, peler les oignons, l’ail, ranger, faire la vaisselle, dresser la table.
Mais dès qu’il faut suivre une recette, peser, mesurer, surveiller ça me dépasse. Je suis juste capable de faire cuire une viande, des pâtes, de réaliser un assaisonnement. Laurent a toujours aimé cuisiner, il cuisine de plus en plus et de mieux en mieux d’ailleurs. On a réalisé en préparant cette interview que c’est le cas de tous les hommes de notre cercle d’amis, ce sont des cuisiniers hors pairs et pas seulement quand ils reçoivent, ils assurent au quotidien !
Mercédéh, qui t’a donné le goût de bien manger ?
Mes parents. Ils ont quitté l’Iran après la révolution de 1979, j’avais dix ans quand on est arrivé en France et j’ai toujours vu du monde à table à la maison. L’hospitalité dans notre culture c’est primordial. Ma maman m’a toujours appris qu’il était important de savoir recevoir,c’est-à-dire mettre ses invités à l’aise et faire en sorte « que le client soit roi » : sur la table il doit y avoir beaucoup à manger, de l’opulence, les portions ne sont pas dosées à l’assiette, il faut qu’il en reste quand les invités repartent. Les invitations ne sont pas formelles, ils peuvent venir plus nombreux que prévu, on ne sera pas à court.
Quel est le plat de ton enfance ?
Un plat à base de riz iranien avec des brochettes de viande ou de coquelet. Ou des plats mijotés en sauce qui ressemblent un peu à la cuisine indienne avec des saveurs différentes.

Comment avez-vous pensé l’aménagement et la déco de votre cuisine ?
Nous sommes dans cet appartement depuis deux ans et pour la première fois de notre vie, nous avons une cuisine ouverte. Pour un gain de place, cet aménagement nous a été conseillé par Anaïs Bellaloum, une amie architecte qui a supervisé les travaux. Laurent était sceptique par crainte des odeurs, Anaïs nous a convaincu en nous vantant les mérites d’une hotte intégrée à la plaque de cuisson et qui aspire les fumées de cuisson par le bas, c’est magique il n’y a aucune mauvaise odeur même quand on fait griller une viande rouge.

N’étant pas coutumiers des cuisines ouvertes, on ne voulait pas une cuisine visuellement encombrée, Anaïs nous a conseillé des rangements cachés comme le meuble qui accueille l’espace petit déjeuner. Le four est incrusté dans l’ilôt-bar. À l’usage, cette cuisine s’est révélée très fonctionnelle et Laurent se rend compte qu’il a de l’espace pour cuisiner même quand on a du monde.



Quel est l’ustensile ou l’appareil électro-ménager dont Laurent ne peut se passer ?
Des poêles de bonne qualité. Il utilise le four pour cuisiner des poissons, sinon il fait tout à la poêle – et au beurre précise Laurent depuis son bureau. Qui ajoute : aussi un rice cooker pour faire le riz à l’iranienne, avec du beurre et du safran, comme m’a appris à le faire la maman de Mercédéh, .
Qu’est-ce qu’on mange ce soir ?
Pot-au-feu – poisson au four – viande grillée – légumes.
Plutôt menus de la semaine ou free style ?
Laurent fait le marché toutes les semaines, à La Garenne-Colombes ou rue Poncelet et en fonction des produits de saison, il improvise. On ne se concerte pas vraiment, il cuisine ce qu’il veut, je ne suis pas difficile.
Vegan ? Locavore ? bio ? sans gluten ?…
On mange de tout. En revanche, je fais le jeûne intermittent depuis six mois, et le soir on dîne plus léger depuis que notre fils a quitté la maison. C’est soupe l’hiver, salade l’été. On ne mange plus de viande tous les soirs.
Laurent, qui t’a donné le goût de cuisiner ?
Laurent : ma maman qui cuisinait beaucoup, des plats simples, très français. Et par la suite les parents d’un de mes meilleurs amis chez qui j’allais très souvent quand j’étais jeune. Ils cuisinaient très bien, des plats qui n’étaient pas ceux que je mangeais chez moi. Ils m’ont ouvert à une autre cuisine, plus variée et j’y ai pris goût.
Laurent, qu’est-ce que tu cuisines quand vous recevez ?
Un pot-au-feu ou un tajine au poulet. Mais je réalise qu’on reçoit de moins en moins par manque de temps et par fatigue. On se retrouve au restaurant.
Est-ce que Chayan, votre fils cuisine ?
Oui ! Il est en sport études golf au Texas et aucun de ses colocataires ne sait cuisiner, c’est donc lui qui s’en charge. Il fait des petits plats simples, beaucoup de grillades. Quand il rentre en France, il a plaisir à manger la cuisine de son père : émincé de bœuf sauce échalotes, escalope de veau normande avec la sauce crème-champignons, les pommes de terre sautées.
Mercédéh, es-tu accro à la vaisselle ou au linge de table ?
J’aime dresser une jolie table mais je suis plus vaisselle que linge de maison. Je ne suis pas une acheteuse compulsive pour ce qui est de la vaisselle, je tourne avec deux, trois services que j’ai depuis des années. Je me lâche plus pour la mode…
Quelles sont tes adresses gourmandes ?
Mazeh, rue des Entrepreneurs Paris 15ème. Mazeh ça veut dire goût en iranien. On y mange très bien.
Shabestan, 38 avenue de Versailles Paris 16.
Téhéran, 8 rue Beaugrenelle Paris 15ème.
Interview et photos : Karine Couëdel
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