Lisa Gachet, styliste, fondatrice de Make My Lemonade

Est-il encore nécessaire de présenter Lisa Gachet ? Pour celles et ceux qui seraient passés à côté : Lisa est une styliste enjouée et touche à tout, fondatrice de la marque Make My Lemonade. Make My Lemonade c’est bien plus qu’une marque de vêtements. Tout a commencé par un blog de do it yourself puis par une marque de patrons de couture et de vêtements. Lisa est aujourd’hui une chef d’entreprise à la tête d’une équipe d’une vingtaine de salariés. En plus d’un e-shop elle a ouvert une boutique sur le canal saint Martin, un corner au BHV et va lancer un service de location des vêtements de sa marque. Voici pour un bref résumé.

Bordelaise devenue parisienne depuis quinze ans, Lisa chérit le 10ème arrondissement dans lequel elle vit depuis toujours. Pendant le confinement elle a tenu un journal de bord vidéo des aménagement déco faits dans son appartement mais pas une seule image de sa cuisine alors qu’on a tous passé notre temps à manger 🙂

In Kitchen With s’est donc tout naturellement invité dans sa cuisine parisienne dès qu’il a été possible de se rencontrer à nouveau pour savoir comment se passe son quotidien dans cette pièce « oubliée ».

Interview en grignotant des chouquettes fourrées à la crème signées Mamiche, le tout sous l’oeil gourmand du chat Frida.

Peux-tu définir ta cuisine en 3 mots…

La pièce : petite – bordélique ( mon entourage est toujours étonné de voir à quel point je suis forte pour mettre du bazar quand je cuisine ) – lumineuse

Dans l’assiette : fraîche – rapide – pleine d’assemblages

Comment as-tu pensé l’aménagement et la déco de ta cuisine ?

C’est la plus grande cuisine que j’ai depuis que je vis à Paris. Quand j’ai emménagé dans cet appartement elle était complètement nue à l’exception de l’évier de chantier. J’ai fabriqué le plan de travail et les placards.

Que manque-t-il dans ta cuisine ? 

Une table et des chaises pour recevoir dans la cuisine. J’ai un souvenir d’enfance où la table dans la cuisine était très grande et j’aimerais revivre ça. Et J’allais dire un Thermomix mais ce n’est pas vrai. C’est dingue comme c’est le truc dont tout le monde parle en ce moment ! Ma mère en a un depuis quelques temps et elle ne jure que par « le sorbet aux abricots Thermomix » qu’elle nous sert tout l’été et on n’en peut plus 🙂

Quel est l’ustensile ou l’appareil électro-ménager dont tu ne peux te passer ? 

Le blender Magimix. Ce n’est pas la Rolls Royce des blender mais je l’adore. Je fais tous mes petits déjeuners avec, des smoothies, des pesto, houmous, les soupes, les compotes.

Tu cuisines beaucoup pour toi ? 

Je ne mange pas beaucoup le soir, un bol de soupe miso et des nouilles japonaises me suffisent. Mon excuse pour faire à manger c’est d’inviter du monde. Je ne fais jamais des trucs très compliqués mais j’aime bien le partage, chacun apporte un truc et on se fait découvrir les traiteurs qu’on adore. Je viens de découvrir un traiteur dans ma rue qui fait un Tamara dément.

Sinon je dois dire que je fais très bien le boeuf bourguignon que je prépare la veille c’est encore meilleur. C’est la recette de ma grand-mère. L’été j’ai une recette de salade de pâtes qui plait bien avec des grosses pâtes qui ressemblent à des oreilles auxquelles j’ajoute des tomates séchées, de la mozzarella, du basilic frais et de la roquette ou des épinards, des petits bouts d’avocat. Et mon secret c’est une vinaigrette avec du vinaigre balsamique et du Viandox à laquelle j’ajoute des pignons de pin.

Tu préfères cuisiner le salé ou le sucré ?

Je suis plus forte en sucré qu’en salé mais je trouve plus satisfaisant de faire du salé que du sucré parce que ce n’est pas ma zone de confort donc quand j’y arrive je suis encore plus fière. Mais le salé c’est plus compliqué pour que ce soit joli dans l’assiette… En sucré je fais très bien la tarte Tatin de ma maman.

Qu’as-tu le plus cuisiné pendant le confinement ?

J’ai pas mal masterisé mes recettes de cookies. J’ai aussi réussi une babka ( brioche tressée avec du chocolat ) et c’était très long parce qu’il faut faire lever la pâte et dégazer. J’ai cru que j’allais lâcher l’affaire plusieurs fois mais non, j’ai réussi ! Mais je ne l’ai pas fait deux fois c’est bon j’ai compris.

Et en salé ce que j’ai le plus cuisiné c’est la recette de gnocchis à la carotte d’Émilie Plus une miette et sa chachouka verte que j’ai adaptée avec les restes du frigo. Valeurs sûres.

Quelle relation as-tu eu avec la nourriture pendant le confinement ?

Étonnamment je n’ai pas pris de poids. J’en ai même perdu parce que j’étais très seule et que j’ai fait du sport tous les jours dans mon salon pour évacuer le stress de l’inertie et de la solitude. Je me suis beaucoup écoutée du coup je mangeais juste quand j’avais faim même si le rythme du quotidien question horaires est parti en live total à un moment. Je ne vous cache pas que j’ai aussi beaucoup mangé de bols de céréales et que Picard a été mon ami pendant cette période. Mais faire du sport avec une application m’a aidé à garder une routine. Et puis j’étais en questionnement sur mon rapport à la nourriture depuis le mois de janvier. J’ai réalisé que le midi au studio je mangeais pour faire comme tout le monde mais que souvent je n’avais pas faim. J’ai donc décidé de m’écouter plus – enfin surtout mon estomac – et j’ai changé ma façon de m’alimenter. J’ai réalisé que je mangeais beaucoup trop. Le midi mais aussi le soir quand je suis invitée à dîner je n’ai pas besoin d’un apéro, puis entrée-plat-dessert. Je tatônne encore mais entre cette prise de conscience et le sport, j’ai perdu huit kilos, je ré-apprivoise mon corps. Ce sont des sensations nouvelles.

On mange quoi ?

Plutôt menus de la semaine ou free style ?

Totalement free style

Où et quand fais-tu tes courses ?  

Je vais au marché saint Martin et si je veux trouver des trucs funs et pas chers je vais rue du faubourg saint Denis. Il y a un maraîcher qui a des centaines de variétés de fruits et légumes à petits prix.

Vegan ? Locavore ? bio ? sans gluten ?…

Je ne mange pas trop de gluten parce que je me suis rendu compte que je ne le digère pas bien du tout depuis longtemps. Je m’en suis aperçue quand je suis arrivée à Paris. Spontanément je n’achetais pas de baguette mais quand je rentrais chez mes parents c’était pain le matin, pain le midi, des tartines pour l’apéro, du pain le soir et j’avais vraiment du mal à digérer. J’ai décidé d’en manger moins et ça me réussit. Si je mange des pâtes c’est le midi pas le soir.

Sinon je pense que je vais arrêter la viande en septembre pour des convictions écologiques ( pas avant parce que je pars cet été en vacances chez mes parents et que je ne veux pas leur compliquer la vie, ils viennent à peine d’intégrer qu’il faut arrêter de m’acheter des croissants au petit déjeuner … je ne vais pas en rajouter une couche…rires )

Que trouve-t-on toujours dans ta cuisine ?

Dans mon placard : des graines, des noisettes, des amandes, des pignons, des pistaches ça pimpe tout. Par exemple je fais torréfier des noisettes que je concasse sur des haricots verts et là le haricot Picard est rapidement upgradé.

 Qui t’a donné le goût de la cuisine ? 

J’ai beaucoup de respect pour ma maman qui devait cuisiner tous les soirs pour 5. Je n’ai pas de souvenirs émus de ses plats même si elle a toujours bien cuisiné mais je me rends compte aujourd’hui que ce n’est pas facile de trouver des idées pour tous les jours. Bravo In Kitchen With d’ailleurs de partager les idées des autres !

En revanche je me souviens de moments trop cool comme des soirées pizzas devant Ça Cartoon, des goûters où mon père me faisait de la crème Jock. Seuls les bordelais pur jus peuvent comprendre cette phrase et l’émotion qui va avec. (La crème Jock étant une crème à la vanille dont la recette a été créée en 1938 à Bordeaux. Et qui malheureusement n’est toujours pas en vente chez Monoprix…. mais qu’on peut acheter en ligne ici ndlr ). Et tous les mercredis j’allais chez mes grands-parents et inlassablement j’ai mangé un steak haché avec des pommes de terre rissolées ou de la purée de carottes et en dessert une tartelette à la framboise qui est depuis mon dessert favori.

À bien y réfléchir j’ai l’impression que ma mère s’est mise à extrêmement bien cuisiner depuis que mon frère, ma soeur et moi sommes partis de la maison. Le double effet Thermomix peut-être ?! Et puis quand elle nous voit elle veut mettre le paquet. C’est drôle d’ailleurs parce qu’au dernier Noël passé tous ensemble on s’est rappelé tous les trois qu’elle faisait tout le temps des endives au jambon et qu’on trouvait tous ça dégueu ; c’est sorti comme un cri du coeur.

Où trouves-tu de nouvelles recettes ?

Sur Instagram même si j’aime avoir quelques livres de recettes.

Plutôt petit déj, brunch, déjeuner, apéro ou dîner ?

Par goût brunch sans hésiter. J’adore le mélange sucré-salé.

Es-tu accro à la vaisselle ou au linge de table ? 

Je n’achète pas trop par manque de place mais je rêve en ce moment de chiner un service de vaisselle ancienne dépareillée. J’utilise beaucoup la vaisselle que j’ai créée pour la collaboration avec Monoprix.

Quelles sont tes adresses gourmandes ? 

Le petit nicoli 23 rue du Château d’Eau Paris 10ème. Pour ses vins blancs bio délicieux.

La taverne de Zhao 49 rue des Vinaigriers Paris 10ème. Pour sa cuisine chinoise traditionnelle qu’on ne mange nulle part ailleurs.

Chez Saam Kitchen 59 bis rue de Lancry Paris 10ème. Pour les tapas coréennes.

Petit Bao 116 rue de saint Denis Paris 2ème. Je viens de découvrir. Les baos faits maison sont déments. Ils vont bientôt ouvrir Grand Bao en face de la boutique ; je suis refaite.

Le Cheval d’Or 21 rue de la Vilette Pais 19ème. Pour la cuisine exceptionnelle du chef Taku Sekine

Je ne suis pas contre un brunch chez Holybelly 5 rue Lucien Sampaix Paris 10ème.

Et je craque pour le natin ( ragout de crevettes et porc ) du Petit Cambodge 20 rue Alibert Paris 10ème.

Interview et photos : Karine Couëdel