Jae et Stéphane, designers et fondateurs du Petit Atelier de Paris. Parents de Philo 9 ans 1/2, et Pompon 16 ans.
Rencontrer Jae et Stéphane, c’est partager le quotidien d’un duo de créatifs qui officient avec un équilibre complémentaire qui semble tout naturel depuis leur rencontre sur les bancs de l’ENSCI, l’École Nationale Supérieure de Création Industrielle. Jae est coréenne, immergée dans la culture française depuis ses dix-huit ans, Stéphane a grandi en Bretagne. Pendant leurs études ils découvrent le plaisir de la céramique et créent les premières pièces signées Le Petit Atelier de Paris dans leur studio d’étudiants du 11ème arrondissement. Depuis Le Petit Atelier de Paris c’est une collection de vaisselle en céramique blanche parsemée d’étoiles dorées, sa marque de fabrique. Vendue chez Colette et au Bon Marché au début des années 2000, cette jeune marque dont les pièces sont façonnées à la main depuis 2005 dans leur atelier du 3ème arrondissement parisien connait un succès immédiat toujours d’actualité dix-sept ans plus tard. Aujourd’hui Le Petit Atelier de Paris c’est aussi une ligne de mobilier en bois et métal fait sur mesure dans leur atelier à Chartres et un salon de thé situé dans leur atelier historique du 3ème arrondissement parisien.
Faites-vous un bon thé ou un café, on vous invite à une rencontre avec le beau et le bon.
Pouvez-vous définir votre cuisine en 3 mots…
La pièce : fonctionnelle – sur mesure – ouverte
Dans l’assiette : franco-coréenne – locale – de saison
Comment avez-vous pensé l’aménagement et la déco de la cuisine du Petit Atelier ?
Stéphane – On a trouvé ce local dès la fin de nos études. Historiquement la rue de Montmorency était une rue de bonnetiers. Cet espace était vide depuis quelques temps et complètement à l’abandon. On a fait les travaux nous-mêmes ; en cassant les murs et les faux-plafonds on a découvert des poutres en bois et de la belle pierre qu’on a laissées apparentes et on a ajouté des verrières. On a fait le choix d’utiliser de beaux matériaux naturels qui durent et embellissent en se patinant avec le temps ; aujourd’hui tout est tel qu’on l’a aménagé il y a dix-sept ans. Depuis sa création, ce lieu a eu plusieurs vies : au sous-sol notre atelier, au rez-de-chaussée on a d’abord créé la boutique puis un showroom privatisable pour des présentations de créateurs et des pop-up pendant la Fashion Week notamment et depuis un an une boutique-salon de thé. Pour ce dernier on a transformé ce qui était notre espace bureau pour créer la cuisine ouverte. Avec un petit budget et du temps je l’ai façonnée sur-mesure dans ce petit espace avec un plan de travail-évier en inox chiné sur Backacia, en face un meuble en hêtre que j’ai créé et construit avec une plaque de marbre chinée sur Le Bon Coin. Des étagères ouvertes pour mettre en valeur la vaisselle et une barre porte-outils faite à la main et inspirée du mobilier industriel mais adaptée à un usage domestique, pour avoir les ustensiles à portée de main et montrer aux clients que tout est propre et fait maison.
Quel est l’ustensile ou l’appareil électro-ménager dont vous ne pouvez vous passer ?
Pour le salon de thé, le robot artisan Kitchen Aid et notre balance électronique.
Pour la maison, un wok.
Qui cuisine et quand ?
Jae – Au salon de thé nous deux. Stéphane est plus pâtisseries françaises type financiers.
Stéphane – sur la pâtisserie « créative » clairement Jae a pris le lead, elle est très forte pour les gâteaux et gelées bons et beaux à la fois.
Jae – À la maison, quand Stéphane est à Paris – il partage son temps entre Paris et la campagne où on a une maison, un verger et un atelier de menuiserie – donc à Paris quand il est là c’est lui le chef à la maison, il est rapide et efficace. Quand il est absent, je gère avec des plats très simples.
Plutôt menus de la semaine ou free style ?
On fait tout au feeling. Chez nous le frigo est petit et toujours vide et on n’a pas de congélateur. On a la chance de vivre dans un quartier où on trouve tout, on fait donc avec ce qu’on ramène de la campagne et on complète au jour le jour dans les magasins bio et commerces de bouche du quartier.
Les idées repas de Jae et Stéphane du Petit Atelier de Paris
- Soupes + salade + pain complet
- Curry de légumes et viande
- Œufs à la coque
- Wok de légumes sautés avec des herbes aromatiques + poisson ou viande
- Riz complet + lentilles corail + pois chiches + pignons de pin cuits ensembles au rice cooker et servis dans une feuille de shizo
Instructions
Notes
Quand tu n’as pas envie de cuisiner le soir, tu fais quoi ?
Jae – Le plat « facile » que me faisait ma maman : dans un rice cooker je fais cuire ensemble du riz complet + des pois chiches + du beurre demi-sel + huile de sésame. Je sers dans un bol avec un œuf au plat dessus. En Corée c’est un plat que les enfants adorent, Philo est fan.
Vegan ? Locavore ? bio ? sans gluten ?…
Bio absolument. On mange de la viande, surtout du poulet, du veau et un peu de porc, beaucoup de poissons gras bon marché. On ne suit pas de régime alimentaire particulier. Philo fait beaucoup de danse et elle est gourmande donc on essaie de lui faire des plats équilibrés, toujours à base de légumes et féculents complets et pour le goûter c’est plutôt des fruits, des pains aux fruits secs.
Pourquoi avoir développé une partie salon de thé dans votre atelier ?
Après le confinement on avait envie d’accueillir de nouveaux les clients dans l’atelier. L’e-shop du petit Atelier fonctionne bien mais le contact avec les clients nous manquait. La formule salon de thé le week-end nous laisse du temps pour créer, pâtisser et échanger. On fait de la pâtisserie de « maman », carrot cake, gâteaux aux noix, financiers aux fruits de saison, gelées au citron yuzu l’été. En fonction de nos envies et surtout des fruits de saison. C’est un mix de nos cultures, pâtisseries françaises traditionnelles, pâtisseries anglo-saxonnes à la sauce coréenne.
Stéphane – Jae apporte une touche créative dans la présentation avec des fruits, des fleurs cristallisées.
Le carrot cake de Jae et Stéphane – Le Petit Atelier de Paris
Ingrédients
- 200ml huile végétale
- 2 œufs
- 200g de sucre
- 1/4 cuillère à café de sel
- 1 cuillère à café d’extrait de vanille
- 200g de carottes
- 200g de farine t45
- 6g levure chimique
- 1 cuillère à café de cannelle en poudre
- Quelques morceaux de noix de pécan ou de raisins sec selon l’envie
- 100g de beurre doux
- 250g de cream cheese
- 50g de sucre en poudre
- 1 cuillère à café d’extrait de vanille
Instructions
1. Mélangez l’huile et les œufs dans un bol.
2. Ajoutez le sucre, le sel et l’extrait de vanille.
3. Râpez les carottes dans le même bol.
4. Dans un autre bol, mettre la farine, la levure et la poudre de cannelle puis mélanger un peu.
5. Ajoutez les poudres dans le bol de liquide en tamisant.
6. Puis vous pouvez ajouter les fruits sec si vous le désirez.
7. Versez dans un moule beurré.
8. Mettez au four préchauffé à 170 degrés pendant 40 minutes.
9. Préparez le glaçage : dans un bol, placez le beurre mou, la cream cheese, le sucre glace, l’extrait de vanille puis bien mélanger jusqu’à obtenir un mélange crémeux.
10. Napper la crème sur le gâteau bien refroidi.
Notes
Que trouve-t-on toujours dans ta cuisine ?
De l’huile de sésame – des pâtes et riz complets – des épices – des herbes – des boîtes de sardines, de maquereaux, de foie de morue – des anchois – de l’ail et des algues ( ingrédients indispensables à la cuisine coréenne ) – des pickles maison de radis, de choux – des condiments fermentés faits par Jae – des feuilles de shizo.
Qui vous a donné le goût de la cuisine ?
Jae – ma maman cuisinait peu mais dans la famille de Stéphane, la cuisine c’est important. Mes grands-parents allaient à la montagne et ramenaient des herbes, des champignons pour faire des plats traditionnels mais je ne m’y intéressais pas, maintenant je le regrette parce que je ne sais pas faire les plats de mon enfance. J’ai appris à cuisiner dans la famillede Stéphane et avec les amis.
Stéphane – mon père cuisinait beaucoup, mon arrière grand-mère était cuisinière. Chez moi j’ai eu la transmission des plats classiques bretons au beurre. Je n’ai pas conservé cette tradition culinaire. La rencontre avec Jae m’a ouvert à un autre monde culinaire, en Corée il y a vingt ans on mangeait beaucoup de cuisine anglo-saxonne version coréenne avec beaucoup d’ail cru, de piments, de kimchi ( chou fermenté ) c’est une cuisine très saine avec beaucoup de légumes, d’algues, de produits lacto-fermentés très bons pour la santé et goûteux.
Est-ce que vous apprenez la cuisine à Philo ?
Oui elle est tout le temps avec nous à l’atelier en dehors de l’école et la danse, depuis qu’on a développé le salon de thé elle cuisine avec nous.
Où trouvez-vous de nouvelles recettes ?
Jae – Dans certains livres de recettes notamment ceux de Jennifer Hart-Smith.
Je consigne celles du salon de thé au fur et à mesure dans un cahier de brouillon, que je mets au propre dans un autre carnet pour transmettre à Philo plus tard. Il m’a manqué ce genre d’héritage.
Quelles sont vos adresses gourmandes ?
La Vie Claire
Naturalia
La Récolte , 43 rue beaubourg paris 3ème
Eataly, 37 rue Ste Croix de la Bretonnerie Paris 4ème
Interview et photos : Karine Couëdel
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