Gavin’s Clemente-Ruiz et Aurélie, Raphaël 8 ans  et Elie 3 ans

Il a un prénom qui sonne english et un nom qui sent l’Espagne. Avant de parler cuisine, Gavin’s Clemente-Ruiz nous éclaire sur son état civil. On apprend ainsi qu’en réalité, son prénom est écossais, très exactement Gauvain dans la Table ronde, mais que la coquetterie familiale a viré le « a » et ajouté une apostrophe. Le tout est accolé à un nom de famille espagnol, celui du grand-père qui a fui le régime de Franco et s’est réfugié en France, en Normandie où  Gavin’s est né. Voilà qui est plus clair.

Dans la vie, Gavin’s est directeur du développement du Guide du Routard et auteur de romans. Le dernier paru s’intitule Le Club des Feignasses. Un  hommage à sa maman décédée des suites d’un cancer. C’est elle qui lui a soufflé le titre car elle souhaitait qu’il conte son histoire de la façon la plus positive qui soit. Gavin’s a tenu parole avec ce roman choral qui rassemble cinq personnes atteintes d’un cancer, la maladie étant leur seul point commun jusqu’à ce qu’ils décident de partir en thalasso ensemble à Saint Malo. L’occasion de dérouler la pelote d’histoires de vie, d’amour. Et de parler de bonne bouffe, malgré la maladie ; le péché mignon de Béa le personnage principal étant la côte de boeuf.

Avant de vous plonger dans ce roman trépidant et émouvant, c’est dans la cuisine parisienne de Gavin’s et de sa jolie famille que je vous donne rendez-vous. Au menu, un quotidien simple et joyeusement décomplexé.

Peux-tu définir ta cuisine en 3 mots…

Ouverte – pratique – colorée

Légumes – protéines – glucides

Comment as-tu pensé l’aménagement et la déco de ta cuisine ?

Avec Aurélie nous avons dessiné la cuisine telle qu’on la souhaitait puis nous l’avons achetée tout simplement chez Ikea. On la voulait pratique et ouverte sur le salon, notre seule excentricité a été la crédence en carrelage bleu.

Quel est l’ustensile ou l’appareil électro-ménager dont tu ne peux te passer ? 

Notre cocotte Le Creuset, cadeau de mariage. Sinon pour moi le micro-ondes mais Aurélie déteste !

Que manque-t-il dans ta cuisine ? 

Du temps.

Qui cuisine et quand ? 

Nous deux, tout le temps. On rentre tous les deux vers 19h et le marathon commence pour que tout soit prêt en vingt minutes afin de dîner avec les enfants dès 19H30. Donc j’avoue que je bénis Picard.

Plutôt menus de la semaine ou free style ?

On est le genre de famille free style, on fait au jour le jour mais on arrive à faire des repas sains malgré tout… Sauf le vendredi soir car c’est pizza et le dimanche midi c’est le poulet rôti de la rue Mouffetard avec les pommes dauphines et des haricots verts. Un repas qu’on partage souvent avec des copains.

Où et quand fais-tu tes courses ?  

Le samedi matin au supermarché de notre quartier, de temps en temps au marché et chez le boucher du quartier. Et plusieurs soirs en semaine chez Picard.

Vegan ? Locavore ? bio ? sans gluten ?…

On est tout. Si c’est bio tant mieux mais ce n’est pas notre priorité.

Qu’est-ce qu’on mange ce soir ? 

Que trouve-t-on toujours dans ta cuisine ?

Dans le placard : des pâtes ( coquillettes, farfalle, spaghetti, on les aime toutes en fait ) – des compotes – du jambon blanc découenné et dégraissé – du fromage blanc frais 0% – des spéculoos – des Pitch – du Savane de Brossard – des Kinder Bueno – des BN – du vin rosé l’été, du blanc de Touraine, du rouge plutôt Côtes du Rhône – du champagne – du Prosecco car je suis devenu accro au Spritz et je crois que je commence à bien le faire.

Dans le congélo : des légumes à cuisiner Picard – des purées – des poissons frais et panés.

 Qui t’a donné le goût de la cuisine ? 

Pas trop mes parents qui n’avaient pas un intérêt particulier pour les bonnes tables mais j’ai appris en devenant adulte surtout grâce au Routard en testant plein de restaurants, en rencontrant des chefs. Au début de ma carrière j’ai fait des formations pour apprendre à goûter les vins. Avec Aurélie on a beaucoup voyagé en Asie, ça nous a ouvert à d’autres saveurs comme la coriandre. On a pris un cours de cuisine à Bangkok, un autre à Kyoto où on a appris à faire les sushis. Mais pas facile de retrouver le tour de main une fois revenu chez soi…

Où trouves-tu de nouvelles recettes ?

Dans Simplissime de Picard, merci merci merci ! Je trouve aussi pas mal d’idées rigolotes pour faire manger des nouveautés aux enfants dans le livre Comment épater son fils 

Quel menu pour oublier le blues du dimanche soir ? 

C’est le soir où on prend le temps de faire de la cuisine. L’hiver c’est soupe maison.

Tu apprends la cuisine à tes enfants ? 

Le dimanche le plus grand nous aide à couper les légumes pour la soupe ou le plat mijoté, le plus petit découvre et goûte les légumes crus.

Plutôt petit déj, brunch, déjeuner, apéro ou dîner ?

En ce moment plutôt petit-dej et c’est omelette aux cranberries. J’ai des phases, celle-ci dure depuis trois mois…

Es-tu accro à la vaisselle ou au linge de table ? 

On a eu un super service Wedgwood pour notre mariage qui traverse le temps, sinon on rapporte de la vaisselle de tous nos voyages donc c’est assez disparate mais c’est coup de coeur et souvenirs assurés.

 

 

Quelles sont tes adresses gourmandes ? 

L’angolo, 42 rue Broca 75005 Paris : un italien où on va déjeuner en famille. C’est une adresse un peu secrète que les parents du quartier se transmettent. La déco ne paie pas de mine mais les produits sont délicieux et tout est fait maison.

Sadaharu Aoki, 56 boulevard de Port Royal 75005 Paris : un pâtissier japonais qui travaille beaucoup le thé matcha et fait une tarte au yuzu délicieuse.

La cave La Bourgogne, 144 rue Mouffetard 75005 Paris : pour son ambiance brasserie parisienne.

Kitchen Galerie Bis, 25 rue des Grands Augustins 75006 Paris : pour le chef William Ledeuil qui travaille les produits asiatiques à sa façon. J’adore son imagination.

Interview et photos : Karine Couëdel