Sophie-Anne, maman de Valentine 28 ans, Philippine 22 ans, Benoit 20 ans et Hortense 15 ans

Avis de fraîcheur avec la cuisine et le quotidien plein d’humour de Sophie-Anne et de sa famille. Administratrice d’une compagnie de théâtre à Aubervilliers, Sophie-Anne a choisit d’élever ses enfants à la campagne. C’est donc dans l’Eure, aux portes de la Normandie que l’on découvre sa cuisine. Malgré leurs quatre heures de trajet quotidien pour aller travailler et leurs quatre enfants devenus grands, Sophie-Anne et Hervé, son mari, composent avec l’air du temps et une certaine idée de l’esthétisme.  À l’image de son pseudo Instagram qui séduit les amoureuses du second degré : P.L.A.G, les initiales de « Puisque l’aube grandit », un vers de Verlaine. Interview cuisine toute en joyeuse élégance un brin décalée.

Peux-tu définir ta cuisine en 3 mots …

chaleureuse – bordélique – cosy

simple – pas transformée – avec des bons produits

Comment as-tu pensé l’aménagement et la déco de ta cuisine ?

On a refait la cuisine dans l’espace qui était le sien quand on a acheté la maison mais ce qui est étrange c’est qu’elle est dans une sorte de petit couloir. Étonnant compte tenu de la taille de la maison. Longtemps on n’a pas eu de moyens donc, on n’a pas posé de crédence et à la place on a fixé des planches qu’on a peint en peinture ardoise et qu’on a gardées. Aujourd’hui ayant plus de budget, on a fait faire une extension dans l’esprit pièce d’atelier avec une verrière et un vaisselier sur un mur entier, le vaisselier à l’anglaise c’était ma lubie depuis 25 ans ! Cette pièce est un endroit où je me sens super bien.

Quel est l’ustensile ou l’appareil électroménager dont tu ne peux te passer ? 

Mes casseroles tout simplement.

Que manque-t-il dans ta cuisine ?

Un appareil pour faire des pâtes à tartes. Un rice-cooker. Une cocotte Le Creuset. Mais ce n’est que du fantasme parce qu’en vrai je n’en ferai pas grand-chose.

Qui cuisine à la maison ?

C’est Hervé souvent et moi aussi parfois. Les deux plus grands enfants sont partis faire leurs études, et les deux autres sont autonomes. On a donc recommencé à vivre « ensemble » et on a plus envie de rentrer pour dîner en tête à tête. Quand les enfants étaient petits si Hervé rentrait tard, je ne l’attendais pas et j’avais commencé à faire ma vie à la maison quand lui passait à table. Bref maintenant on vit au même rythme et c’est plutôt lui qui décide des repas et qui cuisine. Et attention, dans ce domaine, il aime qu’on le complimente beaucoup. En même temps c’est quand même cool qu’il le fasse.

Mais quand les enfants étaient petits, c’était mon rôle. J’ai eu une période « on reçoit ». Je n’étais pas encore complètement libérée du milieu dans lequel j’ai grandi à savoir une famille d’anciens aristocrates et je jouais au papa et à la maman. Quand on est arrivé ici on est entré dans le cercle des notables de la ville ( notaire, pharmacien etc… ) et on se recevait les uns les autres mais c’était terrible, j’avais l’impression d’être dans une série américaine. Hervé ne cuisinait pas à l’époque donc j’avais des plats phares comme un truc au saumon, un rôti. Mais j’ai toujours misé sur la déco !

Où, quand et comment fais-tu tes courses ? 

C’est mon mari qui s’en charge, il adore les grandes surfaces. Moi ça m’ennuie parce qu’ici il faut prendre la voiture et en plus il n’y a pas de Monoprix.

Quelle est la liste de tes indispensables ?

Des crêpes ou galettes bio – des crottins de chèvre – des légumes – blinis – tarama – houmous – des petits pois congelés parce que ça a un goût de noisette j’en mets dans les salades – miel – herbes – lardons – et toujours des Prince parce que j’avoue, j’ai un côté régressif avec la nourriture. Secret : conserver le paquet de Prince dans le frigo pour que le chocolat soit bien dur et les manger en les trempant dans le thé !…

 

Pour le quotidien, tu es plutôt liste des menus de la semaine ou free style ?

Quand j’étais dans ma période femme au foyer je prévoyais et je commençais à préparer le dimanche. Désormais c’est plus libre.

Bio ? Vegan ? Locavore ? Carnivore ? Sans gluten ? Sans sucre ?

On n’est pas très viande même si je peux saliver pour une entrecôte qui peut me susciter un plaisir sensuel. J’aime les consistances des aliments plus que les parfums. Quand les enfants étaient petits je faisais plein de gratins de légumes, des tartes, l’idée étant de leur faire manger des trucs pas forcément sexy.

Qu’est-ce qu’on mange ce soir ? 

Un crumble de légumes, un filet mignon cuit avec des herbes et des petits gâteaux.

Quel repas pour oublier le blues du dimanche soir ? 

Croque-monsieur ou pâtes.

Quel est le plat de ton enfance ? 

La purée mousseline.

As-tu appris la cuisine à tes enfants ?

Philippine, la pasionaria de la famille est en train de devenir végétarienne donc elle s’est mis à la cuisine. Et Benoit a fait un CAP cuisine mais l’ambiance militaire des cuisines dans lesquelles il est passé l’a vacciné…

Où trouves-tu de nouvelles recettes ?

J’ai pas mal de livres de recettes mais en vrai de vrai c’est plutôt parce qu’ils sont jolis et qu’ils me donnent l’illusion qu’un jour je vais passer à la vitesse supérieure.

Plutôt petit déj, brunch, déjeuner, apéro ou dîner ?

Petit-dej et goûter. Longtemps, Hervé m’a apporté le petit-déj au lit ( pour être tranquille certainement, je ne vois que ça :). Maintenant ce que j’aime bien c’est me lever tôt le samedi matin comme les vieilles dames et me recoucher avec un deuxième petit-dej en regardant mon émission de déco préférée.

Êtes-vous accro à la vaisselle ou au linge de table ? 

La vaisselle. J’adore faire la tournée des foires à tout de la région où tout est à petit prix. J’ai une passion pour les services d’assiettes, de préférence pas neufs. J’ai hérité du service de table octogonal de ma famille, il date de la fin XIXème et est monogrammé aux chiffres de mon arrière-arrière-arrière grand-mère.

Pour les mugs en revanche, je peux craquer à Monop. Les verres, je les préfère d’époque aussi, comme ceux que j’ai chinés pour aller avec ma desserte OSS117, table à roulette que j’ai longtemps cherchée dans les brocantes.

Et le linge de table j’adore mais je ne remets plus la main sur les nappes de famille donc je vais au marché aux tissus et je fais couper du tissu au mètre qui me sert de nappe. Je ne prévois pas les repas mais je suis plus forte sur l’art de la table, je veux bien qu’on mange des choses simples mais sur une belle table, mon coté aristo certainement.

 

Interview et photos : Karine Couëdel