Cédric Gorrias, Javier Molero Chira
Cédric et Javier ont quitté Paris il y a cinq pour venir s’installer à Bordeaux. Au même moment, avec une amie, ils créaient French Disorder, une marque de sweat-shirt à messages détournés. Depuis, leur bébé a bien grandi et leurs collections ont évolué. Leur échoppe de la rive droite elle, ne fait plus office de bureau et d’entrepôt.
Côté cuisine, Cédric se défend bien en pâtisserie et Javier, fort de ses origines péruviennes, manie l’art d’inventer des plats du monde aussi beaux que succulents avec une facilité déconcertante. Pousser la porte de leur univers c’est avoir envie de s’y installer.
Pouvez-vous définir votre cuisine en 3 mots…
Très aérée – fonctionnelle – conviviale
Colorée – fusion – goûteuse
Comment avez-vous pensé l’aménagement et la déco de votre cuisine ?
Cédric : Quand on est arrivé, la maison était habitée par une vieille dame et tous les murs étaient dans un coloris marron-kaki. On a décidé de tout ouvrir pour que la cuisine soit au milieu de tout. Et même si il y a un petit salon qui jouxte la cuisine et une salle à manger, quand on reçoit tout le monde fini par se réunir autour de ce grand bar. Ce qui est très chouette pour Javi qui est en train de cuisiner.
Javier : pour moi la déco de la cuisine est toujours en évolution, j’ai envie de changer tout le temps. Quand on l’a créée j’avais des « exigences » : je souhaitais un grand piano de cuisson en vitro-céramique car je suis maniaque sur la propreté. Et je voulais de l’espace pour pouvoir couper les légumes et en même temps voir mes invités.
Cédric : et on ne souhaitait pas de meubles en hauteur parce qu’on avait peur que ça assombrisse la pièce et que ça coupe la ligne avec la fenêtre au fond. Au début on était parti sur de l’inox mais le cuisiniste nous a prévenu que c’était très contraignant en terme de nettoyage et qu’il y aurait toujours des traces. On a donc opté pour du noir mat, du blanc et un sol turquoise qui nous rappelle un peu les plages du Sud.
Quel est l’ustensile ou l’appareil électro-ménager dont vous ne pouvez vous passer ?
Javier : le rice-cooker et le wok.
Cédric : le robot pour faire les pâtes des gâteaux.
Que manque-t-il dans votre cuisine ?
Javier : encore plus d’espace pour pouvoir accueillir encore plus de monde autour du bar. Un bel espace pour stocker tous mes condiments.
Cédric : et Javier rêve d’un extracteur de jus…
Qui cuisine et quand ?
Cédric : Javier essentiellement. C’est un vrai magicien, il est capable de combiner une recette avec trois fois rien alors que moi dans ces cas-là, j’ouvre le frigo et je me dis bon ben y’a rien je vais faire des pâtes… Parfois j’avoue, je suis un peu dubitatif quand la recette démarre et au final je suis toujours bluffé. Mais je crois que son secret c’est qu’il ne suit pas les recettes des livres, il fait toujours à sa guise en goûtant au fur et à mesure. Moi ma partie c’est la pâtisserie et je fais ça de façon très scolaire en suivant la recette à la lettre ce qui est toujours un moment de discorde avec Javier qui ne comprend pas cette façon de faire.
Javier : j’adore cuisiner pour les autres et pour Cédric le soir quand on rentre du travail. Si je suis seul en revanche je suis moins partant. J’ai la chance de savoir cuisiner très vite donc je m’y mets au dernier moment. Si je cuisine parce qu’on reçoit je coupe tout à l’avance, et ainsi je n’ai plus qu’à m’occuper de la cuisson 45 minutes avant l’arrivée des invités.
Qu’est-ce qu’on mange ce soir ?
Le ceviche de Javier Molero
Pour 2 personnes
Ingredients
500 gr de cabillaud frais ( ou daurade )
1/2 oignon rouge
6 petits citrons verts
1 gousse d’ail
1 lamelle de gingembre frais
1 piment rouge frais piquant
Quelques feuilles de coriandre
Sel
Poivre
Instructions
1 / Laver le poisson et le couper en dés. Saupoudrer une cuillère à café de sel. Mélanger. Réserver au frais.
2 / Couper tous les autres ingrédients en petits dés. L’oignon en fines lamelles.
3 / Presser les citrons. Réserver.
4 / Mixer 4 dés de poisson avec un peu de jus de citron.
5 / Mélanger poisson + jus de citron + préparation mixée + sel + poivre + ail + gingembre.
6 / Goûter et ajuster l’assaisonnement pour que le goût du citron ne soit pas trop présent.
7 / Ajouter les lamelles d’oignon et la coriandre au moment de servir.
Notes
C’est la vraie recette du ceviche péruvien.
Un bon ceviche est fait minute et ne doit surtout pas mariner longtemps au frigo.
L’alfajor de Cédric Gorrias
Ingredients
Pour le sablé :
200 gr de farine de blé
200 gr de maïzena
200 gr de beurre
150 gr de sucre
2 c à café de levure
2 c à café de bicarbonate
Pour la confiture de lait :
2 boîtes de 350 gr de lait concentré sucré
Pour la finition :
Noix de coco râpée
Instructions
Pour le sablé :
mélanger tous les ingrédients ensemble au robot de préférence. Finir de pétrir à la main. La pâte doit être un peu collante. Laisser reposer 2 heures au frais.
Pour la confiture de lait :
Faire cuire les deux boîtes de lait concentré fermées au bain marie pendant 3 heures.
Puis les tremper toujours fermées dans de l’eau chaude pendant 1 heure.
Pour l’assemblage :
1 / Rouler la pâte jusqu’à atteindre une épaisseur de 1 cm.
2 / Découper des cercles à l’emporte pièce.
3 / Les cuire au four sur une plaque à 190°c pendant 10 minutes environ.
4 / Ouvrir les boîtes de lait ( il a durci et foncé ).
5 / Verser la confiture de lait dans une poche à douille et napper les sablés.
6 / Les rouler dans de la noix de coco râpée.
Notes
Plutôt liste des menus de la semaine ou free style ?
Javier : On est plutôt du genre à prévoir la liste des courses mais pas la liste des plats car j’aime improviser.
Les idées repas de Cédric Gorrias et Javier Molero
Poulet curry coco
Riz sauté, fruits de mer, chorizo piquant
Grande salade avocat, tomates, oignons rouges
Emincé de boeuf revenu avec des oignons et des poivrons, de la sauce soja et du vinaigre blanc, pomme de terre, avocat et riz blanc. Un plat péruvien.
Pad thaï aux pousses de soja pour remplacer les pâtes
Notes
Où et quand faites-vous vos courses ?
Cédric : on les fait ensemble une fois par semaine pour gagner du temps. Si on avait plus de temps on adorerait passer au marché tous les jours et acheter frais en fonction de nos envies. On va aux marché des Capucins le dimanche, et en grande surface, corvée obligée.
Vegan ? Locavore ? bio ? sans gluten ? sans lactose ? …
Javier : je pense qu’on a tout essayé. En réalité par goût on mange peu de viande. Si on veut manger de la viande on va au resto.
Cédric : effectivement on mange beaucoup de légumes et de fruits. Même si on est très gourmands. Mais l’hiver nos repas du soir sont surtout faits de soupe. Javier prépare une grande marmite qui dure quatre jours. C’est vraiment la soupe de grand-mère qui me renvoie à mon enfance, du genre à être meilleure chaque jour qui passe.
Javier : c’est vrai que je fais des soupes qui mijotent longtemps et que je fais cuire step by step, d’abord les oignons et les poivrons qui caramélisent puis le reste des légumes un par un. Je me fie à l’odeur pour savoir quand ajouter le suivant.
Que trouve-t-on toujours dans votre cuisine ?
Des légumes – des condiments – des épices – du cumin – de la coriandre – du gingembre – une très bonne huile d’olive .
Au congélateur : des gambas – des haricots verts
Qui vous donné le goût de la cuisine ?
Javier : ma grand-mère même si je n’ai jamais réussi à refaire un de ses plats. Dans ma famille la gastronomie c’est le sujet de tous les jours. Et pour moi aussi. « Qu’est-ce qu’on va manger ? » c’est une question que je me pose tout le temps.
Cédric : mes deux grands-mères. Je viens d’une famille de restaurateurs donc la cuisine a toujours une place très importante. J’ai toujours vu ma grand-mère et même mon père cuisiner.
Ginette Mathiot, FRANCE the cookbook – Gaston Acurio, Perù – CHINA, the cookbook –
Où trouvez-vous de nouvelles recettes ?
Javier : dans de beaux livres de recettes, ma passion. Je me nourris de plein de livres et je me dis que quand je serai à la retraite, mon rêve serait de faire une recette d’un pays différent chaque jour.
Quel est le plat de votre enfance ?
Cédric : le couscous, ma famille paternelle étant pied noir.
Javier : le ceviche. C’est le plat péruvien par excellence et rien que le mot me donne l’eau à la bouche. Mais c’est compliqué d’en trouver un bon au restaurant, donc finalement ici en France, le meilleur c’est le mien 🙂
Plutôt petit déj, brunch, déjeuner, apéro ou dîner ?
Chacun a son intérêt. Mais quand on a le temps on a une faiblesse pour le brunch qui déborde même sur le goûter.
Êtes-vous accro à la vaisselle ou au linge de table ?
Javier : je rêve d’assiettes roses avec un liseré doré. Mais en réalité fait très simple dans notre vaisselle et on achète rarement. Bon ok, si je vois quelque chose avec un perroquet et un bananier j’ai envie de l’acheter mais je me retiens. En fait je préfère chiner.
Quelles sont vos adresses gourmandes ?
Le marché des Capucins, pour son ambiance, ses mange debout.
Les halles de Bacalan, pour les producteurs locaux, les très bons produits et le bon vin. Notre spot pour l’apéro du jeudi soir.
Interview et photos : Karine Couëdel
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