Camille Faure, co-fondatrice de Kazoo, maman de Louison 8 ans 1/2, Colette 6ans, Edmond 2 ans 1/2. Mariée à Sylvain.
Camille Faure est une entrepreneure dans l’âme. En 2009, elle n’a que 24 ans et pourtant, fraîchement diplômée d’une école de commerce, elle crée une des premières agences de community management en France. Le terme n’était même pas encore usité à l’époque. On parlait plutôt de club de blogueurs, les ancêtres des créateurs de contenus donc. En 2012 aux tout débuts de la pub sur Facebook, son agence fusionne avec Milky une agence tech qui développait des applications Facebook. Ils unissent leurs savoir-faire et cheminent vers le social media.
Puis en 2020, elle a envie d’ailleurs et d’apporter sa pierre à l’édifice de la protection de l’environnement. Sensibilisée aux questions des changements de consommation autour de l’économie d’usage, elle développe un concept d’économie circulaire avec Emilie Masclet une de ses collègues. Tout est parti d’une discussion à la machine a café quand elles réalisent qu’elles se sont toutes les deux acheté un extracteur de jus mais que ni l’une ni l’autre ne l’a utilisé plus de trois mois. C’est la naissance du « syndrome de l’extracteur de jus » qui parle à beaucoup d’entre nous… Le projet de se lancer dans l’économie circulaire et solidaire prend forme. Elle s’associent, brainstorment et en juin 2021 lancent Kazoo une plateforme de location de petit-électroménager reconditionné.
Son principe : un abonnement qui permet de tester sans engagement un appareil (machine à café grain, robot de cuisine, aspirateur robot, etc.) avec la possibilité de l’acheter déduction faite des mois de location – ou pas – et de le renvoyer gratuitement quand on le souhaite, afin qu’il soit reconditionné pour une prochaine location ! Les stars de leur service côté cuisine : la machine à café à grains, les robots cuiseurs ou pâtissiers et ex-æquo le fameux extracteur de jus et la turbine à glaces.
Sur le plan de travail de Camille, pas d’extracteur de jus donc, juste un robot qui l’aide à concilier vie de cheffe d’entreprise, quotidien de maman et amoureuse des bons produits. Rencontre.
Peux-tu définir ta cuisine en 3 mots…
Dans l’assiette : gourmande – de saison – conviviale
La pièce : épurée – lumineuse – familiale
Comment as-tu pensé l’aménagement et la déco de ta cuisine ?
On voulait une cuisine qui soit un lieu de vie. Le soir les filles y font leur devoir pendant que je prépare le repas. J’y travaille les jours où je suis en télétravail. Cette cuisine c’est une extension qu’on a réalisée pendant le confinement. Dans cette maison quand on l’a achetée, la cuisine était à droite de l’entrée. Elle me paraissait déjà immense car on venait d’un appartement parisien beaucoup plus petit. Ici c’était une pièce à part entière, avec une petite table. Sur les conseils d’une architecte on a créé cette cuisine sur une partie du jardin. L’été, la porte est tout le temps ouverte, on prend le petit déjeuner dehors. Même si le jardin est un jardin de ville, on a l’impression d’être à la campagne. On a même pu installer un lombricomposteur, il est facile d’aller dans le jardin depuis la cuisine et inversement.
Qui cuisine et quand ?
Au quotidien c’est moi. J’ai commencé à bien manger et à bien cuisiner à l’arrivée de ma première fille ; avant j’étais plus en mode take out. Sylvain adore cuisiner, c’est le cuisinier « expert » des occasions : il cuisine le week-end, et quand on reçoit il fait parfaitement bien les plats en cocotte type osso bucco, couscous, blanquette de veau, les barbecues. Les pâtisseries c’est moi, que ce soit pour le quotidien ou les grandes tablées.
Quel est l’ustensile ou l’appareil électro-ménager dont tu ne peux te passer ?
Le Cook Expert de Magimix. Il a remplacé le Baby Cook qui a cassé à la naissance de Colette et permet de faire de plus grande quantité. Depuis il ne bouge pas c’est un appareil hyper solide.
Il est pratique, facile d’utilisation et surtout une fois lancé il travaille tout seul ce qui permet de faire autre chose genre les devoirs avec Louison et Colette l’esprit tranquille ; et ça au quotidien ça change la vie. Je m’en sers pour faire des veloutés, des dahls, des plats familiaux en semaine. Certain.e.s de mes ami.e.s qui sont bon.ne.s cuisinier.e.s me disent que c’est péché de cuisiner avec ce genre de robot mais moi ça m’allège et ça ne m’empêche pas d’utiliser ma cocotte en fonte pour faire un osso bucco. Il est très utile pour faire de la pâtisserie, ça pétrit très bien. Il a aussi une fonction qui râpe, parfaite pour les carottes râpées. Il est toujours sur notre plan de travail, il n’y a qu’à changer les bols selon les recettes.
Plutôt menus de la semaine ou free style ?
On est inscrit dans une AMAP qui nous livre des légumes et quelques fruits en saison. On fait le complément de courses au marché le samedi. Ça conditionne la semaine et l’AMAP ça renverse la façon de fonctionner, j’ai mis un an à m’ajuster car il faut changer ses habitudes. La réflexion ce n’est plus « qu’est-ce qu’on a envie de manger ? » mais « qu’est-ce qu’on a comme produits et qu’est-ce qu’on cuisine avec ça ? ». Maintenant que c’est entrer dans nos habitudes c’est chouette, on apprécie les saisons, même si certaines sont moins sexy que d’autres on ne va pas se mentir. On est inscrit dans une grosse AMAP ce qui fait que les propositions de produits sont nombreuses. Et puis ce système fait prendre conscience de pas mal de choses. Ça fait six mois par exemple que je n’ai pas acheté de bananes ; je suis plus attentive à la provenance des produits et à leur impact sur l’environnement.
Les idées repas de Camille Faure
- Gratin dauphinois
- Velouté de légumes de saison agrémenté d’épices, de lait de coco
- Taboulé
- Lasagnes bolognaises ( on en fait deux plats en même temps, ça permet d’en congeler une partie pour plus tard )
- Omelette
- Dahl de lentilles corail
Notes
Comment tu t’organises pour gagner du temps avec trois enfants et une boîte à faire grandir ?
Je pratique un peu le batch cooking le dimanche. Pas forcément de façon hyper organisée mais quand on fait des plats on les cuisine en grande quantité pour avoir des restes pour la semaine. Le soir en semaine on dîne d’un plat unique et d’un dessert ; je réalise que ma mère faisait entrée – plat – dessert… les habitudes changent.
Vegan ? Locavore ? bio ? sans gluten ?…
On mange de tout mais on essaie de ne pas manger de viande le soir, c’est plus digeste. Et Sylvain et moi on essaie de manger de plus en plus végétarien par conviction écologique. J’ai une amie qui est vraiment intolérante au gluten, ça m’a fait aussi me questionner sur la quantité de gluten qu’on ingurgite donc je teste des recettes sans, mais je ne suis pas intolérante.
Que trouve-t-on toujours dans ta cuisine ?
Épicerie : des œufs – de la farine – du sucre – des tonnes d’épices – des cornichons – des sardines en boîte de la Belle Îloise, ma madeleine de Proust car quand j’étais petite j’allais en vacances en Bretagne chez mes grands-parents et à l’époque La Belle Îloise c’était pas la marque chic qu’on trouve aujourd’hui à Paris mais la conserverie poussiéreuse et locale ; la qualité n’a pas changée c’est délicieux.
Au congélo : des plats Picard en secours – quelques glaces – et de façon anecdotique des foies pour faire du foie gras maison.
Qui t’a donné le goût de la cuisine ?
Ma mère cuisinait assez peu, elle était de la génération de femmes « plats tout prêts » mais elle cuisinait quand même des plats maison le week-end et mes parents nous ont culturellement donné le goût de la bonne nourriture, de la gastronomie comme les bons fromages, les grands vins dont raffole mon père. Ce sont surtout mes grands-mères qui m’ont appris la cuisine notamment ma grand-mère paternelle qui cuisinait très très bien. Elle faisait des soufflés au fromage parfaits. La transmission s’est donc faite avec un peu un mélange de tout ça. Et avec Sylvain il y a des choses qu’on s’est réappropriées comme l’osso bucco de mes grands-parents maternels qui ne m’ont pas transmis leur recette mais on a trouvé des recettes avec lesquelles on a peaufiné la nôtre.
Ma grand-mère maternelle est très forte pour les gâteaux. Le riz au lait, les œufs au lait, la charlotte aux fraises.
La mère de Sylvain cuisine vraiment et très bien. C’est un peu frustrant d’ailleurs parce qu’elle est ce genre de cuisinière qui ne note pas ses recettes, ni les quantités et fait au feeling. Quand on tente de refaire ses gâteaux ou ses plats ce n’est jamais aussi bon. Et son papa cuisine aussi des plats ambitieux pour les occasions.
Où trouves-tu de nouvelles recettes ?
L’AMAP a une appli avec des recettes en fonction des produits. Pour Kazoo on travaille avec plusieurs créateurs de contenu et en ce moment le produit à la mode c’est le potiron. Notamment dans les brioches, les pancakes à la purée de potiron car ça allège. Je me suis inspirée de plusieurs recettes par exemple pour cette brioche.
La brioche au potiron « façon panettone » de Camille Faure
Ingrédients
- 60-100g de fruits confits. J’adore les oranges confites mais avec des raisins secs c’est délicieux aussi (ou les deux !)
- 2 cs de Cointreau, de rhum ou d’armagnac pour faire gonfler les fruits confits
- 1 œuf
- 70g de sucre en poudre
- 1 sachet de levure boulangère sèche
- 350g de farine de blé
- 200g de chair de potiron en purée. J’ai utilisé du butternut, pour 200g de purée compter environ 250g pré-cuisson
- 2 pincées de sel
- 1 orange bio (pour le zeste)
- 40g d’huile de noix ou de noisette
- Un peu de beurre et de farine pour le moule
Instructions
- Faites cuire 250g de chair de potiron à la vapeur (environ 15min), puis écrasez-la avec un presse-purée ou une fourchette. Réservez.
- Mettez les fruits confits dans de l’eau avec le rhum (ou le Cointreau, ou l’Armagnac, selon les goûts et ce que vous avez sous la main !). Laissez gonfler pendant 1 à 2h.
- Mettez le lait, l’œuf, le sucre et la levure boulangère dans une casserole et mélangez à feu doux jusqu’à obtention d’un mélange homogène (quelques minutes). Si vous avez un robot cuiseur : fonction « Mélanger », température 37° pendant 2min.
- Transvasez la préparation dans le bol de votre robot pâtissier, si vous avez utilisé une casserole pour la première étape.
- Ajoutez la farine, la purée de potiron, le sel, et le zeste d’orange.
- Pétrissez pendant 2 à 3min, puis ajoutez l’huile de noix ou de noisette, et pétrissez à nouveau pendant 2 à 3 min.
- Laissez reposer la préparation dans le bol du robot pendant 1h30, à l’abri des courants d’air.
Au bout d’1h30, la pâte doit avoir gonflé significativement (doublé voire triplé de volume).
- Égouttez les fruits confits, et ajoutez-les à la préparation.
- Pétrissez pendant 1 à 2 min.
- Transvasez la préparation dans un moule à cake préalablement beurré et fariné.
- Laissez pousser au moins 1h dans un endroit sec.
A bout d’1h, la préparation doit avoir doublé de volume.
- Préchauffez le four à 200°C (Th.6-7).
- Faites cuire 10min à 200°C, puis baissez la température à 180°C pour les 10min suivantes, et puis à 160°C pour les 10 dernières minutes.
- Laissez tiédir quelques minutes avant de démouler.
Notes
Dégustez nature, ou avec du miel, de la confiture … selon vos goûts !
J’adore aussi les livres de la collection « On va déguster » de l’émission de France Inter. Ces livres sont super, les recettes sont très quali.
Quand tu n’as pas envie de cuisiner, tu fais quoi ?
Pour les enfants c’est coquillettes, riz ou petits pois-carottes en bocal avec du jambon.
Pour Sylvain et moi on commande burgers, thaï ou libanais.
Quel est votre repas rituel de la semaine ?
Le vendredi soir c’est pizzas pour les enfants. Et les dimanches après-midi d’hiver c’est goûter avec un gâteau maison fait avec les enfants en jouant à un jeu de société devant le feu de cheminée.
Tu apprends la cuisine à tes enfants ?
Oui beaucoup, les filles savent éplucher, Louison coupe les légumes quand on fait le taboulé par exemple. Edmond aime renverser la farine, le sucre quand je fais des gâteaux. Et tous adorent lécher le plat des pâtes à gâteaux.
Es-tu accro à la vaisselle ou au linge de table ?
Accro non mais j’aime la belle vaisselle. J’ai un mix de vaisselle ultra basique genre Monoprix, Caravane, et de la vaisselle ancienne Gien héritée de ma grand-mère paternelle comme tout ce service avec coquetiers et pots à lait. C’est précieux de par sa rareté, j’ai une amie brocanteuse – @lagrandetrouvailledechine qui a trouvé que ce service date de fin XIXème. Et puis c’est un service que j’ai connu enfant, cétait la vaisselle des Noël de mon enfance. J’ai le souvenir de voir ma grand-mère prendre le thé dans ces tasses.
En ce moment j’ai une obsession pour la vaisselle années 50-60 un peu typé avec des grosses fleurs, je trouve ça désuet mais Sylvain n’aime pas trop donc je me retiens. J’adore les mazagrans aussi…
Quelles sont tes adresses gourmandes ?
La Grande Épicerie, surtout le rayon poissonnerie.
Chez Marie Quatrehomme, 62 rue de Sèvres, Paris 7ème. Marie est une femme maître affineur. Si on aime le fromage on est au paradis.
Le Petit Vanves, 34 avenue Victor Hugo, Vanves. Pour un dîner du samedi soir en amoureux. C’est un très bon bistro gastro.
Jujube, 4 rue Dancourt Paris 18ème. On a goûté le brunch africain fusion. C’était hyper bon, pas très cher et des saveurs qui changent beaucoup.
Frenchie Pigalle, 29 rue Victor Massé Paris 9ème. Très bon, très convivial. Esprit portions à partager.
On aime bien regarder dans le Guide Michelin les « guides gourmands » qui sont les restaurants gastro mais pas hors de prix et tester.
Interview et photos : Karine Couëdel
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