Anne-Sarah, fondatrice d’Artesane. Maman de Anna 6 ans, Philomène 5 ans, Joseph 3 ans 1/2, Aurèle 19 mois. Mariée à Eric.
Il y a quelques années Anne-Sarah a quitté son métier d’avocat en droit des affaires pour concilier vie professionnelle et passion pour la couture. En 2016 elle fonde Artesane, la première école en ligne des savoirs-faire et des métiers de l’artisanat. Les cours sont proposés sous forme de modules vidéos. Le catalogue d’Artesane débute avec les arts du fil, couture et broderie en tête, puis s’étoffe au fur et à mesure. Devant le succès immédiat de son concept, succès qui prend encore plus d’ampleur lors du premier confinement, Anne-Sarah et son équipe – elle emploie aujourd’hui 25 personnes – proposent aussi des formations professionnelles éligibles au CPF et développent depuis peu les arts culinaires avec des cours qui ont une valeur ajoutée : obsession du geste, explication des phénomènes chimiques en cuisine avec par exemple le mécanisme des levures à l’occasion d’un cours sur les brioches. De la passion au métier, Artesane accompagne ses client.e.s. dans l’apprentissage de leurs passions. Elle-même passionnée par la matière, prend aujourd’hui des cours de céramique avec Corentin Brison et se met en cuisine avec plaisir.
Peux-tu définir ta cuisine en 3 mots…
Dans l’assiette : familiale – curieuse – éclectique
La pièce : sobre – pratique – en work in progress
Comment as-tu pensé l’aménagement et la déco de ta cuisine ?
Ici on a tout refait mais il y eu le Covid à la fin de nos travaux et ils n’ont jamais été finis car l’entreprise s’est volatilisée. Ce qu’on avait le plus investi dans le budget travaux c’est la cuisine et elle n’a pas été terminée. En tout cas on a voulu que la salle à manger et la cuisine soit la même pièce, que les lignes soient sobres et les surfaces en matériaux nobles : béton, zelliges.
L’entreprise n’a pas assuré les finitions : le plan de travail n’a pas été verni, la dernière couche de peinture n’a pas été faite, on est content de ce qu’on a imaginé mais elle s’est déjà abîmée. Il va falloir qu’on trouve le temps de la retaper mais avec les enfants petits et le rythme de travail …ça attend…On est donc déçu esthétiquement mais l’idée de continuité on l’a, notamment grâce à la table avec deux niveaux ce qui est très pratique pour les enfants. En tout cas je ne regrette pas le choix du béton que ce soit pour le plan de travail et la table.
Quel est l’ustensile ou l’appareil électro-ménager dont tu ne peux te passer ?
Un rice cooker qu’on utilise au quotidien.
Une cocotte Le Creuset pour les plats familiaux mijotés.
Un robot Magimix pour les soupes ; on avait dit jamais de ça chez nous mais pour faire des soupes en grande quantité c’est parfait. En revanche c’est une hérésie pour moi de faire un plat mijoté dans ce genre d’appareil.
Une poêle sans téflon, on aime quand ça accroche pour pouvoir récupérer les sucs des viandes qui servent à faire les sauces et les jus.
Que manque-t-il dans ta cuisine ?
Les finitions…
Qui cuisine et quand ?
Au quotidien celui qui nourrit la tribu c’est Eric mon mari même si on aime tous les deux cuisiner mais je suis moins rigoureuse et endurante que lui. Mais la cuisine nous a toujours réunis, on s’est même tous les deux posés la question du CAP cuisine pour notre orientation professionnelle. Le week-end on cuisine ensemble et les enfants apprennent avec nous.
Où et quand fais-tu tes courses ?
On est des affreux urbains donc on commande en ligne chez La Belle Vie ou Epicery, on fait les courses chez Tang Frères, un peu au marché pendant les vacances et le week-end et quand on veut une viande particulière on va chez le boucher de notre quartier.
On mange quel genre de cuisine chez vous ?
J’ai une passion pour la culture italienne donc on cuisine souvent italien, un peu libanais car ma maman est libanaise, beaucoup français et un peu vietnamien.
Plutôt menus de la semaine ou free style ?
On n’est pas assez organisés de ce côté mais ça fait partie de nos bonnes résolutions de 2023 : être plus « militaire » dans les idées notamment pour que la fille au pair sache quoi cuisiner pour les enfants ; mais en vrai on n’a pas l’organisation qu’une famille avec quatre enfants devrait avoir. On se laisse tenter par ce qu’on voit en passant devant le primeur…
En revanche comme on est 7 à table au quotidien on cuisine beaucoup de plats familiaux en grande quantité ( on fait pour 12 ou 18 personnes ) de façon à en congeler une partie.
Les idées repas d’Anne-Sarah Balu
- Ragoût à la bolognaise avec des pâtes
- Soupes : vichyssoise au robot ( poireaux – pommes de terre – fromage blanc – ciboulette ) servie avec des croûtons de pain
- Légumes verts asiatiques revenus à l’ail et une huile au sésame + riz + bavette bleue
- Pâtes au citron
- Blanquette de veau
- Poulet rôti avec du beurre aux herbes sous la peau, une demi-tête d’ail à l’intérieur + pommes de terre
Notes
Vegan ? Locavore ? bio ? sans gluten ?…
On est très carnivores…mais j’essaie de faire un effort et de limiter la quantité de viande que l’on mange au quotidien.
Que trouve-t-on toujours dans ta cuisine ?
Du riz de toutes sortes – des pâtes – beaucoup d’épices – des nouilles chinoises – des piments frais et séchés notre passion, on s’en fait même livrer de Calabre.
On mange quoi ce soir ?
Mon plat préféré, le seul que cuisinait ma maman quand j’étais enfant, c’est le Rez ma djej ou en français « riz au poulet ».
C’est LE plat familial typique du Liban, les enfants l’adorent. Je l’avais oublié mais il m’est revenu à l’esprit lors d’une préparation de cours de cuisine libanaise pour Artesane. Je partage sa recette avec vous avec plaisir !
Rez ma djej (ou Riz au poulet à la libanaise) d’Anne-Sarah Balu
Pour 6 personnes
Ingrédients
- un poulet de bonne qualité
- deux doses de riz long basmati (deux verres)
- une tasse d’un mélange de sept épices (disponible dans les épiceries orientales, on en trouve facilement en ligne aussi)
- une c. à c. de noix de muscade
- 3 c. à s. de pignons de pin
- une vingtaine d’amandes décortiquées (facultatif)
- une vingtaine de pistaches décortiquées (facultatif)
- 200g de bœuf ou d’agneau haché (facultatif)
- 2 oignons
- poivre noir
- sel
- huile d’olive
- huile végétale
Instructions
Notes
Qui t’a donné le goût de la cuisine ?
Personne dans nos familles ; ce sont les aliments qui nous ont donné le goût et l’envie de cuisiner. Ma maman est très mauvaise cuisinière, mon papa un très bon cuisinier mais que ce soit l’un ou l’autre ils ont le goût des bons produits et m’ont transmis cette exigence. Du coup je suis un peu difficile, je mange de tout mais il faut que les produits soient de qualité.
Et Eric ne m’en voudra pas de dire qu’il est un « miraculé de la cuisine » car chez ses parents il n’y avait pas de grande tradition culinaire mais il a le palais très développé.
Tu es plus salé ou sucré ?
Salé pour cuisiner et pour manger.
Où trouves-tu de nouvelles recettes ?
Dans les cours culinaires Artesane. Sur les blogs comme Un déjeuner au soleil. On a quelques livres de recettes aussi mais je me suis calmée car à un moment j’en achetais trop et surtout je demande les recettes des cuisiniers dans les restos.
Quand vous n’avez pas envie de cuisiner vous faites quoi ?
On prend un reste de plat qui attend au congélo ou on commande thaï, nouilles chinoises pimentées, pho vietnamien ou un charwama.
Vous recevez beaucoup ?
Oui pas mal et dans ce cas on fait un plat familial mijoté. Je dois dire que ma blanquette de veau est réputée dans mon cercle d’amis 🙂 Je fais aussi souvent du malfouf libanais qui sont des feuilles de chou farcies ; c’est un de mes plats préférés, un peu long à faire mais ça se réchauffe très bien et c’est une recette méconnue mais très bonne.
Es-tu accro à la vaisselle ou au linge de table ?
J’achète peu de vaisselle et j’ai une préférence pour les lignes épurées en céramique, notamment celles de Corentin Brison.
Quelles sont tes adresses gourmandes ?
Bong 42 rue Blomet Paris 15ème pour leur vrai barbecue coréen.
La Troïka Libanaise, 18 rue des 4 frères Peignot Paris 15ème pour leur kebbeh nayeh qui est une sorte de tartare. Ce lieu est une boucherie-restaurant délicieuse.
Pho Mui 97 avenue d’Ivry Paris 13ème
Les Mots et le Ciel de Karim Haïdar rue Olivier de Serres Pris 15ème qui fait une table d’hôte et une cuisine libanaise délicieuse.
Les Petites Sorcières de Ghislaine Arabian, 12 rue Liancourt Paris 14èmes pour sa formule du midi incroyable.
Interview et photos : Karine Couëdel
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