
Audrey, brodeuse et agent d’illustrateurs. Maman de Gaspard 16 ans. Compagne de Florent.
Depuis quelques temps, Audrey Demarre vit « cinquante vies en une ». Après une carrière dans l’édition de beaux livres, elle se consacre à sa passion : la broderie. Une activité qu’elle pratique avec une divine poésie dans son atelier situé sur l’ancien campus Censier. Audrey est aussi agent d’illustrateurs, et le tout se fait dans un emploi du temps « freestyle ». Ce matin ensoleillé, c’est dans la cuisine de son appartement, niché dans une impasse pavée du 14ème arrondissement parisien, que je la rencontre. Solaire, enjouée, curieuse des autres, Audrey m’accueille avec un naturel qui donne le sentiment d’aller boire le thé chez une copine. On vous invite à ce tea time avec nous, en compagnie du chat Minuit qui a, en toute discrétion, tenté d’apparaître sur toutes les photos. Cherchez Minuit…



Peux-tu définir ta cuisine en 3 mots…
La pièce : encombrée – colorée – pratique
Dans l’assiette : internationale – conviviale – joyeuse
Comment as-tu pensé l’aménagement et la déco de ta cuisine ?
On est arrivé ici il y a huit ans. C’était deux petits appartements qu’on a réunis. La cuisine est donc toute neuve et se trouve à l’emplacement de l’ancienne salle de bain et de l’ancienne cuisine, qui était minuscule. Le point de départ était d’avoir une cuisine ouverte parce que c’est convivial et comme Florent passe son temps en cuisine, au moins on est avec lui. Cette cuisine, on l’a voulue grande ; en proportion, pour cet appartement de 60 m2, elle fait assez immense. Pour ce qui est de la déco, je vise à l’épure mais… je n’y arrive pas. J’aurais adoré des étagères ouvertes avec le minimum de vaisselle dessus mais dans la vraie vie c’est placards remplis de vaisselle, de pots à épices, de bazar. J’ai quand même ajouté un égouttoir indien acheté dans le Marais pour « exposer » ma vaisselle préférée.




Quel est l’ustensile ou l’appareil électro-ménager dont tu ne peux te passer ?
Le robot Artisan KitchenAid. La première fois que j’ai fait une chantilly avec j’étais en émoi tellement ça montait tout seul et tellement la texture était parfaite. En plus, l’objet est beau. Et quand tu l’utilises tu vis un instant de bonheur. C’est dingue non de parler ainsi d’un appareil électro-ménager ? Bon, faut dire que j’adore cuisiner le sucré, ceci explique peut-être cela.



Je suis une cuisinière des grands jours
Qui cuisine et quand ?
C’est Florent le cuisinier de la maison, c’est lui qui réussit à cuisiner un repas avec ce qui reste dans le frigo, il est le créatif culinaire du quotidien. Il ne suit jamais une recette contrairement à moi qui potasse mes livres à la recherche de LA recette, fais les courses en fonction, cuisine avec le livre ouvert à la bonne page avec la recette que je vais suivre à la lettre. Dans ces conditions, autant dire que je suis juste une cuisinière des grands jours. Comme dit Florent, et il a raison, « toi tu cuisines quand on peut te féliciter ». Ce qui nous réunit en revanche c’est l’importance qu’on accorde à la nourriture ; on a transmis cette passion à notre fils Gaspard.
Qu’est-ce que tu cuisines quand tu reçois ?
Des lasagnes, un tiramisu. J’adore la cuisine italienne et méditerranéenne. Tout ce qui tourne autour de la tomate, des aubergines, de la courgette. Et je fais beaucoup de dessert.
Plutôt salé ou sucré ?
Pour manger les deux, à cuisiner je préfère nettement faire des gâteaux. Mon dessert cultissime c’est le cheesecake, je l’aime très haut, hyper crémeux, dense mais je n’ai pas encore trouvé la bonne recette. Et ce qui est très marrant c’est que ce n’est pas un problème d’ingrédients puisqu’on trouve du cream cheese dans toutes les grandes surfaces. Je pense que c’est un problème de savoir-faire dans la cuisson. Je lance donc un appel à « la bonne recette du cheesecake ».


Les cookies aux graines d’Audrey Demarre

Ingrédients
- 150g de beurre ou margarine
- 150g de sucre semoule
- 1 c.à.s de lait
- 1 c.à.c. de bicarbonate de soude
- 1 c.à.c. de golden syrup
- 150g de farine
- 100g de flocons d’avoine
- mélange de graines : lin, courge, tournesol
Instructions
- Mélanger le beurre fondu, le sucre, le lait, le bicarbonate et le sirop.
- Ajouter la farine et les flocons d’avoine. Mélanger.
- Former des boules et les rouler dans le mélange de graine.
- Les disposer sur une plaque en les espaçant.
- Enfourner four chaud 150°c pendant 20-25 minutes
Notes
Plutôt menus de la semaine ou free style ?
Florent fait comme il veut, je ne lui donne pas de liste de repas et lui fait les courses et cuisine uniquement à l’impro.
Qu’est-ce qu’on mange ce soir ?
Les idées repas d’Audrey Demarre

- Soupe de butternut / gingembre / citronnelle / lait de coco
- Pommes de terre – truite ou saumon – sauce yaourt, ail, huile d’olive, citron
- Plat asiatique à base de poulet
- Omelette au four : préparation avec des blancs d’oeufs montés en neige, ça fait comme une omelette soufflée
- Recettes de légumes d’Ottolenghi avec du zaatar, de la féta.
- Croque-monsieur au chou-fleur et parmesan, la spécialité de Florent. Délicieux.
Notes
Où et quand fais-tu tes courses ?
On a pas mal de producteurs dans le quartier, un peu le Franprix, un peu Naturalia, un peu le marché pour les fruits et les légumes.
Vegan ? Locavore ? bio ? sans gluten ?…
On mange de tout, tous les trois on aime tout. Gaspard, depuis tout petit, mange de tout, même les aliments pas « faciles » comme les anchois, les abats, les huîtres. On ne mange pas de viande rouge, peu de porc, pas mal de poissons.
Que trouve-t-on toujours dans ta cuisine ?
Des yaourts grecs – du zaatar – des tomates et des aubergines quand c’est la saison – des patates douces – des pâtes – du fromage de brebis – des fruits – du tahini – toujours de quoi faire des gâteaux – du chocolat – du bon pain c’est-à-dire tout sauf de la tradition et de la baguette. On a la chance d’avoir une très bonne boulangerie au bout de la rue ( Binome ) qui ne travaille que les blés anciens, petit épeautre, grand épeautre, du blé rouge. Depuis je n’ai plus mal au ventre.
Au congélo : peu de choses, des glaces en été, du poisson. Je ne suis pas très Picard, je l’ai été mais plus trop.
Qui t’a donné le goût de la cuisine ?
Ma mère m’a transmis le goût du partage et de la convivialité. Elle faisait presque salon comme au XIXè ; il y avait toujours des invités. Elle cuisinait des grands plats type lasagnes, tartiflettes, grands plats de pâtes.
Chez Florent, au quotidien c’était repas traditionnels « entrée-plat-fromage-dessert ».
Et on s’est formé nous deux lors de nos voyages, dès qu’on va dans un pays on essaie de faire un très bon restaurant et parfois un atelier culinaire ; ça fait vraiment partie pour nous de la façon de découvrir un pays, de se l’approprier. La recette des cookies que je partage avec les lectrices d’In Kitchen With vient justement de l’hôte d’un bed and breakfast d’une petite ville à côté de Londres.
On regarde aussi beaucoup d’émissions de cuisine : Chief’s Table est notre programme food favori.
Où trouves-tu de nouvelles recettes ?
Lors de nos voyages donc mais aussi forcément dans toute une collection de livres de recettes, un héritage de mon passé dans le monde de l’édition s’en doute. J’en ai partout. Ceux que j’utilise le plus sont dans la cuisine. Je suis tout le temps tentée d’en acheter de nouveaux. C’est rare que je fasse beaucoup de recettes du même livre, sauf Jérusalem d’Ottolenghi que j’ai littéralement écumé. Sa recette de purée de patates douces avec une petite sauce au citron est divine, dans ce livre toutes les recettes sont parfaites ; c’est rare.


Quels sont vos repas rituels ?
Le dimanche pour le brunch, c’est pancakes maison, que je fais moi ta da ! : on commence par des pancakes avec du saumon et une sauce au yaourt et on les termine avec du sirop d’érable.
Le lundi soir Florent n’est pas là donc… les souris dansent : avec Gaspard on mange n’importe quoi. « On fait la vie » une expression qu’utilisait ma mère pour rompre la routine du quotidien avec un repas olé olé. Soit on commande, soit on fait un repas ensemble qu’on prépare au dernier moment en fonction de notre humeur et en mettant le bazar dans la cuisine.
Tu apprends la cuisine à Gaspard ?
Il aide un peu. Surtout quand je fais des gâteaux. Florent est assez maniaque et n’aime pas le bazar dans la cuisine, ça l’a pas mal découragé:)
Es-tu accro à la vaisselle ou au linge de table ?
J’ai beaucoup de nappes brodées dén. Et oui, je suis accro à la vaisselle ! J’en ai partout même dans notre chambre. Je collectionne la vaisselle rose Digoin depuis vingt ans, j’en ai une rose pâle, un peu moins pâle et une très art déco. Je l’achète dans les brocantes et mon entourage m’en a offert pas mal. J’adore la vieille vaisselle. J’en rapporte aussi du Portugal.



Quelles sont tes adresses gourmandes ?
A Lisbonne :
Boubou’s, Rua do Monte Olivete 32 A, Lisbon, 1200-288, Portugal. Le restaurant de Louise Bourrat, gagnante de la saison 13 de Top Chef. Je suis fan de son dessert aux champignons, une sorte de mousse avec des truffes noires, d’une gourmandise époustouflante. J’ai testé son menu végétarien, il était dingue comme si la contrainte l’avez poussé à créer quelque chose de fou.
A Lille :
L’Auberge du Vert Mont et Bloempot, les restaurants de Florent Ladeyn, finaliste de la saison 4 de Top Chef ( oui on est aussi addict à Top Chef !).
A Paris
Ze Kitchen Galerie, le restaurant du chef étoilé William Ledeuil
L’As du Poulet, 19 rue Delbet Paris 14ème. Un très bon portugais.
Chez Tripletta, 1 impasse de la Gaité Paris 14ème. Pour la qualité des pizzas.
Tekés, 4 bis rue Saint Sauveur Paris 2ème. Pour la très bonne cuisine israélienne de Assaf Granit qui me donne des frissons, littéralement. Et le lieu est sublime.
Interview et photos : Karine Couëdel
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