Audrey Delort-Laval, fondatrice de Mimitika. Mariée à Alban.
Maman de Paul 4 ans et Léonore 2 ans.
Fan de cosmétiques, ancienne cheffe de produit chez Chanel, Audrey Delort-Laval a créé Mimitika une marque de protections solaires made in France, cruelty free, vegan et à la formulation sans ingrédients nocifs pour la santé avec comme objectif premier de faire aimer la crème solaire aux consommateurs. Son credo : créer une crème qui protège mais ne colle pas, une huile qui ne soit pas grasse, et une gamme de produits qui protègent mais n’empêchent pas de bronzer et ne laissent pas de traces blanches. Après de nombreux essais, pari réussi. Si Audrey est hyper exigeante côté formulation, dans l’assiette elle se lâche et fait une cuisine décomplexée et insolite. Rencontre avec une cheffe d’entreprise pétillante et au naturel enchanteur.
Peux-tu définir ta cuisine en 3 mots…
La pièce : le paradis – familiale – conviviale.
Dans l’assiette : classique – calorique – mijotée.
Comment as-tu pensé l’aménagement et la déco de ta cuisine ?
Quand on a acheté cette maison la cuisine était une pièce fermée et en L. On voulait une cuisine spacieuse et familiale c’est-à-dire avec des matériaux peu fragiles pour un quotidien avec des enfants en bas âge. On a souhaité l’ouvrir sur la pièce à vivre avec un îlot central pour avoir un grand espace de travail. C’est Alban qui a dessiné les plans car contrairement à moi il a un esprit très pratique : il a par exemple pensé à installer le lave-vaisselle à coté de l’évier pour pouvoir rincer ce qui doit l’être sans mettre de l’eau partout, j’avoue que ce genre de réflexion ne m’avait pas effleuré l’esprit une seule seconde… De la même façon, sur l’îlot Alban a souhaité des prises électriques, je ne trouve pas ça très esthétique mais j’avoue que c’est pratique quand on cuisine tous les deux pour brancher un robot, mixer la soupe et cuisiner à deux sans être collé. On peut aussi y brancher un ordi et travailler en sirotant un bon vin pendant que l’autre cuisine, très pratique donc. On est dans cette maison depuis un an et à l’usage même si on a fait le choix de ne pas avoir de meuble haut tout est fonctionnel.
Qui cuisine et quand ?
Moi je cuisine, beaucoup. Alban aime ça aussi donc au quotidien c’est 50/50 sans que ce soit une corvée ni pour l’un ni pour l’autre. Souvent on se fait des soirées cuisine à quatre mains ; on s’ouvre une bonne bouteille et on se lance dans des recettes qui prennent du temps.
Qui gère la charge mentale de la cuisine du quotidien ( idées repas, liste des courses ) ?
Moi ! Alban adore faire les courses mais il ne va pas se dire « tient y’a plus rien dans le frigo qu’est-ce qu’on mange ce soir ? » Moi j’y pense dès le matin.
Quel est l’ustensile ou l’appareil électro-ménager dont tu ne peux te passer ?
Des baguettes chinoises dont je détourne l’usage puisque je m’en sers pour mélanger les aliments qui cuisent sans les casser.
Un couteau qui coupe bien.
Que manque-t-il dans ta cuisine ?
Des couteaux japonais. Et je ne sais pas si ça existe mais j’aimerais quelque chose de joli pour ranger les couteaux de façon à ce que les enfants ne puissent pas les attraper ; le mien est moche.
Qui t’a donné le goût de la cuisine ?
Même si ma génération c’est : Picard c’est fantastique, les Knakis c’est la vie, la purée Mousseline c’est révolutionnaire, j’ai grandi avec une maman qui a toujours cuisiné. Il n’y a jamais eu de plats tout prêts à la maison. C’est donc naturellement qu’en grandissant je me suis mise à cuisiner aussi.
Quel est le plat de ton enfance ?
La tortilla. Et la soupe de lentilles. Ce n’est pas très sexy mais c’est bon. Idem pour les blettes servies avec des pommes de terre vapeur et un filet d’huile d’olive – ça revient à la mode mais pendant des années j’étais la seule à aimer ça. Maman en faisait une fois par semaine, c’est simple mais c’est tellement bon. Et la blanquette de veau.
La tortilla d’Audrey Delort-Laval
Ingrédients
- 2 gros oignons jaunes
- Pommes de terre pour frites ( variété qui se tient à la cuisson )
- Huile végétale type Isio 4
- 4 oeufs
Instructions
1 / Faire revenir les oignons à feu très doux. Ils doivent bien suer et être fondants.
2 / Couper les pommes de terre en rondelles de 2mm d’épaisseur.
3 / Dans une poêle verser une bonne épaisseur d’huile. Ajouter les pommes de terre, les recouvrir avec les oignons revenus. Laisser cuire à feu doux pendant 45mn.
4/ Battre les oeufs, saler. Mélanger aux pommes de terre et oignons.
5 / Dans une poêle de 24cm de diamètre, faire chauffer de l’huile. Quand elle est bien chaude, ajouter la préparation.
6/ Retourner dans une grande assiette.
Notes
Servir parsemé de persil.
Qu’est-ce qu’on mange ce soir ?
Les idées repas d’Audrey Delort-Laval
- Blanquette de veau
- Tortilla
- Soupe de lentilles
- Quiche courgettes – tomates pelées – féta
- Gratin de ravioles de Royan
- Purée maison – blettes
- Salade de haricots verts – tomates séchées – pignons
- Curry de légumes : brocolis – poireaux – oignons – carottes + lait de coco
- Poivrons marinés
- Levure de porc – wok de légumes
- Gratin de légumes : oignons – pommes de terre – carottes – navets avec crème fraîche et sauce soja
- Salade fenouil – avocat – raisins secs
Notes
Plutôt menus de la semaine ou free style ?
Dans l’idéal on fait une liste de menus dans le week-end et les courses en fonction et le dimanche on fait un peu de batch cooking. En vrai, c’est ce qui arrive une fois tous les deux mois, dommage par ce que dans ce cas-là je passe une semaine sereine. Mais ce n’est pas mon caractère de tout prévoir et je n’arrive pas à m’y tenir. Donc le week-end on achète un fond de légumes de saison et puis j’improvise.
Quand tu n’as pas envie de cuisiner, tu fais quoi ?
Des pâtes, ça marche toujours.
Où et quand fais-tu tes courses ?
Boucherie en dehors de Bordeaux ou au marché des Capucins et je vais surtout faire le plein chez Grand Frais à Mérignac. Leur poissonnerie est hyper bonne et on trouve des légumes assez rares.
Rue Fondaudège pour les épiceries bio.
Vegan ? Locavore ? bio ? sans gluten ?…
On mange peu de viande par goût mais quand j’en achète ce n’est que chez le boucher. Je fais attention au bio mais surtout j’essaie d’acheter de saison et local. J’essaie aussi de manger des « poissons oubliés » et pas ceux que tout le monde achète et qui sont en voie d’extinction. Donc pas de thon, de saumon et de cabillaud, uniquement des poissons que je ne connais pas ; ça m’oblige à chercher des recettes mais en général ils finissent quasi tous au four.
Les enfants dînent avec vous ou avant ?
Depuis septembre, même la semaine, on dîne tous ensemble et ça a changé nos soirées car on passe à table plus tôt – aux alentours de 18h50 -, du coup je ne grignote plus pendant que les enfants mangent et c’est vraiment un moment chouette à partager. Je ne suis plus concentrée que sur eux, ça leur permet de gagner en autonomie. Afin que tout soit prêt dans les temps je cuisine la veille et je lance juste la cuisson d’un riz ou de quelque chose à cuire rapidement au dernier moment.
Que trouve-t-on toujours dans ta cuisine ?
J’ai un credo c’est que la nourriture ne doit pas être un problème donc dans nos placards on trouve de tout : du Nutella dont les enfants ne raffolent pas, moi oui. Des légumes frais de saison et tout est sur le même plan. Des oignons toujours, je ne fais pas un plat sans oignons. Des pommes de terre de différentes variétés en fonction de ce que je veux faire – des carottes – des poireaux – des navets – un pot de crème fraîche – de la sauce soja.
Au congélo : que des légumes bruts à cuisiner et des restes.
Où trouves-tu de nouvelles recettes ?
Chez mes copines essentiellement. Je tente aussi souvent de reproduire des plats mangés au restaurant. Dans ces cas-là j’essaie de refaire la recette d’après mon souvenir. La dernière en date : une tartine pain Poilâne avec une sorte de purée très lisse potimarron-châtaigne + noisettes concassées + filet de miel + demi-burratta posée sur le tout. Excellent même si il y a encore un travail à faire sur les épices pour que cette tartine ressemble vraiment à celle que j’ai mangée au restaurant.
J’ai aussi commencé à écrire mon carnet de recettes : il y en a deux pour l’instant…dans ma tête, y’a toutes les autres.
Tu as un repas « rituel » ?
Le samedi midi c’est frites maison – oeufs au plat et saucisses de Strasbourg de chez le boucher. C’est un repas full gras mais festif et régressif parce que tu peux manger avec les doigts ; les enfants adorent.
Tu apprends la cuisine à tes enfants ?
Oui même si ils sont encore petits on leur apprend à éplucher et couper sans se faire mal et ils sont assez habiles pour leur âge.
Plutôt petit déj, brunch, déjeuner, apéro ou dîner ?
J’aime bien le goûter. C’est l’occasion de sortir l’appareil à gaufres. Avoir un appareil à gaufres ça a toujours été pour moi l’objet de la réussite ultime parce que quand tu as un appareil à gaufres qui on n’est bien d’accord n’est pas un indispensable c’est que tu as de la place !
Es-tu accro à la vaisselle ou au linge de table ?
J’aime bien mais je n’achète pas assez parce que trop de styles me plaisent je n’arrive pas à me décider. Je me retrouve avec une vaisselle basique finalement. Sinon j’ai une passion « kitsch » : les carafes portugaises en céramique « animaux ».
Je m’intéresse depuis peu au linge de table, je n’ai pas de nappe. C’est mon prochain achat.
Quelles sont tes adresses gourmandes ?
Le marché des Capucins
Café Biltoki aux Halles de Bacalan
Lichen 30 rue du Palais Gallien 33 000 Bordeaux. Pour sa carte très courte et vegan accessible à ceux qui ne le sont pas.
Interview et photos : Karine Couëdel
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