Elisabeth de Feydeau, maman de Charles 25 ans, Aliénor 23 ans et Cordélia 17 ans

Historienne du parfum, fondatrice d’Arty Fragrance une marque de bougies parfumées et de parfums d’ambiance inspirée par l’élégance à la française, –  LUX sa première bougie sent l’odeur du château de Versailles, mélange d’encaustique et d’odeur de suie dans les cheminées -, Elisabeth de Feydeau est aussi écrivain et a signé récemment le divin Le roman des guerlain chez Flammarion et L’eau de rose de Marie Antoinette chez Prisma.

Entrée chez CHANEL pour organiser les archives alors qu’elle était en pleine recherches pour sa thèse,  elle découvre les odeurs grâce à  Jacques Polge, le parfumeur maison, qui estime « qu’on ne peut pas écrire sur l’odeur si on ne la connait pas ».  Depuis elle peut parler des heures des émotions suscitées par les senteurs. C’est donc tout naturellement que causer cuisine du quotidien prend une saveur toute particulière avec Elisabeth de Feydeau.

Peux-tu définir ta cuisine en 3 mots…

Un peu trop petite – chaleureuse – pratique

Parfumée – facile à faire – rapide

Comment as-tu pensé l’aménagement et la déco de ta cuisine ?

Quand on s’est installé dans cette maison, il fallait tout refaire. Y compris la cuisine, du sol au plafond. Donc on a fait un L dédié au travail et à la vaisselle et un îlot pour avoir un espace qui soit à la fois utile pour préparer les repas mais aussi prendre le petit-déjeuner ou un repas sur le pouce. Finalement on y passe beaucoup de temps parce qu’elle est très lumineuse.

Côté déco j’ai choisi en premier le sol fait de lots de marbre dépareillés. À partir de là j’ai souhaité des meubles blancs laqués tout simples, trouvés chez Ikea, qui permettaient de varier la couleur des murs. La peinture c’est Down Pipe de Farrow and Ball, une teinte que je trouve très chic et qu’on retrouve dans le marbre du sol.

Côté repas, tu es plutôt control freaks ou free style ? 

C’est un peu au bonheur la chance, en fonction de ce que j’ai dans le réfrigérateur ou de ce que j’ai envie de manger. Le midi quand je travaille à la maison c’est salade composée.

Où et comment fais-tu tes courses ? 

Je suis pas hyper organisée.  Je vais au marché de Versailles une fois par semaine et je choisis toujours des légumes et des fruits de saison. Je suis aussi abonnée à une ruche de La Ruche qui dit oui, j’y vais tous les quinze jours, ça me pousse à préparer des légumes ou des fruits qu’on n’a pas forcément idée de consommer. Par exemple je viens de recevoir des blettes, va falloir que j’en fasse quelque chose.

Quelles sont tes astuces d’organisation ?

Je n’anticipe pas beaucoup mais je fais souvent en plus grande quantité et je congèle dans des boîtes.

Qu’est-ce qu’on mange ce soir ? 

Un velouté de butternut et courge. J’adore cuisiner de saison, c’est mon dada. Et un gâteau au chocolat et à la fève tonka.

Quel est l’ustensile ou l’appareil électroménager dont tu ne peux te passer ? 

Mon Thermomix ! Ça fait quatre ans que je l’ai acheté et franchement il a bouleversé ma vie. Je prépare les ingrédients et il fait tout tout seul, par exemple la ratatouille je n’ai pas besoin de surveiller la cuisson des légumes un par un. Je peux travailler, passer du temps avec ma fille, il gère tout et la sonnerie me dit que madame est servie. C’est un investissement que je ne regrette pas. J’ai longtemps hésité à cause du prix et j’avais peur d’être enfermée dans les recettes. C’est un peu vrai au début mais dès qu’on commence à le maîtriser, tout est possible, on peut varier les ingrédients, utiliser les épices, les aromates. Epluchage des légumes compris, le soir je cuisine en 15-20 minutes max grâce à cet outil.

Je suis aussi accro à mon économe et ma spatule Tupperware pour tout bien racler.

Que manque-t-il dans ta cuisine ?

Un peu de place. Je rêve d’une cuisine où j’aurais au centre une grande table de ferme avec des bancs de chaque côté. C’est le souvenir que j’ai de la cuisine de ma grand-mère à Ally dans le Cantal .

Que trouve-t-on toujours dans ta cuisine ?

Des épices : curry, épices à tajine, cannelle – herbes : origan, basilic, coriandre – poudre de pistache – gousses de vanille – fève tonka – poudres d’amandes, de noisette – riz basmati blanc et complet – pâtes – légumes – charcuterie.

Au congélo j’ai toujours : des épinards, des brocolis, des champignons émincés, des asperges, des courgettes, des framboises, des herbes, des mangues, des filets de poisson.

Viande ou vegan ? 

On mange de la viande mais on l’achète directement aux éleveurs qui viennent à Versailles, et bio uniquement.

Quel menu pour oublier le blues du dimanche soir ? 

L’hiver c’est souvent la raclette parce que c’est pratique. Avec la version pomme de terre pour les hommes, brocolis ou chou romano pour les femmes.

L’été c’est viande au barbecue et salade rapide. Ou plateau de fromage, du bon pain et un bon verre de vin rouge.

Qui t’a transmis le goût de la cuisine ? 

Ma grand-mère. Elle cuisinait énormément à la mode de son époque : avec beaucoup de beurre. Mais elle avait été élevée en Tunisie donc elle cuisinait avec beaucoup d’arômes, j’ai encore présente l’odeur de la fleur d’oranger dans son gâteau au chocolat. Je ne la voyais jamais goûter mais toujours sentir les plats. Chez elle ça sentait toujours très bon, elle faisait tout elle-même : ses conserves de haricots verts, ses confitures. Elle nous a donné le goût des bonnes choses et maman a continué de ce côté-là : elle faisait ses pots de crème au chocolat elle-même et gamine je ne rêvais que de manger une Danette comme chez les copines…Alors que maintenant je me rends compte que ses crèmes au chocolat étaient tellement meilleures. On a donc cette culture du fait maison et des bons produits du terroir pour réaliser des recettes simples.

Tu apprends la cuisine à tes enfants ? 

Mes filles cuisinent pas mal. Mon mari et mon fils en revanche pas du tout…

Plutôt petit déj, brunch, déjeuner, apéro ou dîner ?

Tout. J’adore le brunch le week-end. Le dîner parce qu’on prend le temps de se retrouver. J’adore aussi les apéros dînatoires avec plein de tapas, de charcuterie, des cakes salés.

Plutôt vin rouge ou vin blanc ? 

Rouge ! Je suis dame de la jurade de Saint Emilion et j’adore le vin du château Gueyrot. J’aime les vins de saint Emilion car ils sont bien équilibrés, très chaleureux. Pour moi c’est comme un médicament ( ndlr à consommer avec modération ) mais j’aime aussi les vins du sud notamment le Pramajou fait par mon amie dans le minervois, elle fait le vin comme une femme c’est-à-dire équilibré et subtil. Je me régale des arômes de fruits rouges, de fruits noirs, d’épices, de vanille des vins du sud, des syrah, des cabernets.

Où trouves-tu de nouvelles recettes ?

Dans mon livre de recettes Thermomix. Sinon si je découvre de nouvelles saveurs dans un restaurant ou chez une amie j’essaie de reproduire la recette. Malheureusement je ne tiens pas comme le faisait ma grand-mère un cahier de recettes donc tout est sur des feuilles volantes…

Es-tu accro à la vaisselle ou au linge de table ? 

J’ai toutes les addictions : j’adore les tables dépareillées. Je vais racheter dans les brocantes des fins de verre en cristaux, des couverts en argenterie ancienne. J’ai récupéré tous les services de familles que plus personne ne voulait car j’adore les assiettes ébréchées, qui ont vécues. J’ai une passion pour les théières, je dois en avoir dix et je continue à craquer j’en ai rapporté de mon voyage au Japon. Les mugs aussi. Et mon service à thé préféré est signé Nina’s et est recouvert d’or, j’ai craqué.

Le linge de table je suis moins acheteuse mais j’ai gardé les nappes de famille et je les ai teins pour les moderniser.

Quelles sont tes adresses gourmandes ? 

L’Atelier d’antan,  75014 Paris pour son pain fait au levain naturel et ses galettes des rois.

Du pain et des idées, 34 rue Yves Toudic 75010 Paris

Le Mansouria, 11 rue Faidherbe à Paris pour le tajine aux figues.

Le petit lutétia, 107 rue de Sèvres 75006 Paris. bon rapport qualité prix

Ateliers Saveurs, 8 rue de la Chancellerie 78000 Versailles pour l’épicerie fine et les pour les épices Saravane.

Little Italy, passage de la Geole 78000 Versailles.

Le bouchon du marché, 18 rue du pain 78000 Versailles. Pour sa cuisine typique française typique.

Carmen, rue saint Honoré, juste à côté de la cathédrale saint Louis. Très très bonne cuisine inventive.

Et notre prodige de Versailles, le chef de La Table du 11, cours des senteurs. C’est un restaurant gastronomique. C’est un jeune chef de 26 ans qui a monté son restaurant et c’est tout le temps plein. C’est le mozart de la cuisine.

Quai de Meudon, 10 route des gardes 92190 Meudo. Situé dans une ancienne gare, y’a un roof top, l’été c’est agréable et la cuisine est bonne.

 

Interview et photos : Karine Couëdel